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jeudi, avril 25, 2024
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« Dumbo » : L’éléphant mal-aimé prend son envol

Pauline Brandt
Pauline Brandt
Avec un master de français moderne avec spécialisation en études théâtrales, un bachelor en français moderne et histoire et esthétique du cinéma, Pauline Brandt met en œuvre tout son savoir-faire pour promouvoir le cinéma.

Le maître du gothique tous publics Tim Burton s’associe à Disney pour proposer une nouvelle version de Dumbo. Un cirque du siècle passé à l’esthétique sombre, un petit pachyderme aux yeux larmoyants, une trapéziste française et de grands moments de platitude ? Ladies and gentlemen, enfants de tout âge, bienvenue au cirque Medici.


Faire adapter l’histoire de Dumbo par Tim Burton semble tout à fait sensé : on sait que ce dernier excelle dans les récits tous publics faisant la part belle à un personnage mal-aimé et rejeté d’un monde dont les règles lui sont étrangères (Edward aux Mains d’Argent, Ed Wood), cela avec d’autant plus d’efficacité lorsqu’il évolue dans un univers aux traits si oniriques et artificiels qu’il semble imaginaire (Charlie et la Chocolaterie). Puis, Burton s’est déjà essayé au live-action avec Disney en 2010 pour Alice au Pays des Merveilles. L’idée de voir sa version de Dumbo a donc de quoi faire frétiller. Que donne la rencontre entre le cinéaste du bizarre et l’histoire d’un éléphant hors normes ?

On y trouve d’abord les coulisses d’un cirque itinérant qui foisonne de détails et de personnages-attractions qui fleurent bon le début du XXe siècle (L’Homme Fort y côtoie la Sirène et le Charmeur de serpents), flanqués d’un directeur de cirque et Monsieur Loyal grandiloquent et ventripotent (excellent Danny DeVito) qui rencontre un homme d’affaires riche et véreux à la tête d’un nouvel empire du divertissement (Michael Keaton).

On y découvre ensuite les personnages principaux : l’ex-écuyer star Holt (joué par un Colin Farrell qui ne semble pas tout à fait savoir ce qu’il fait là) a deux enfants à gueule d’ange, Milly et Joe. Ces derniers se rapprochent du petit éléphant rejeté par tous et découvrent sa singularité. Ils rencontrent ensuite Colette (Eva Green, la french touch du film), acrobate bientôt chargée d’un numéro volant avec Dumbo. L’ensemble est accompagné par la musique de Danny Elfman et costumé par Colleen Attwood – on peut difficilement rêver mieux.

Quel dommage que l’ensemble se gâte par les platitudes du film : Est-ce la patte Disney qui force à faire des blagues sur les gros, faire voir des scènes d’action sans saveur et à présenter le couple comme ultime happy end ? Est-ce le choix du casting couplé à de bien pauvres dialogues qui rend des personnages principaux aussi peu attachants ? Le couple star Eva Green et Colin Farrell n’ont aucune alchimie – on peine toutefois à le reprocher à Holt, personnage dont la mollesse surprend à chacune de ses apparitions.

On retiendra de ce film la bien jolie reprise de « Baby Mine », chantée par Sharon Rooney – et peut-être aussi les moments entre un petit éléphant et sa maman enfin libérés de l’esclavage. Ca au moins, ça ne rate jamais.

Dumbo
USA   –   2017   –   Family
Réalisateur: Tim Burton
Avec : Eva Green, Colin Farrell, Michael Keaton…
Walt Disney
27.03.2019 au cinéma

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