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vendredi, mars 29, 2024
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Interview Maisie Williams et Thomas Brodie-Sangster – Pistols

Pauline Brandt
Pauline Brandt
Avec un master de français moderne avec spécialisation en études théâtrales, un bachelor en français moderne et histoire et esthétique du cinéma, Pauline Brandt met en œuvre tout son savoir-faire pour promouvoir le cinéma.

Suite au succès de la mini-série de 6 épisodes centrée sur les Sex Pistols sur Disney+, nous revenons sur la parenthèse punk chez Mickey Mouse avec Maisie Williams et Thomas Brodie-Sangster.


Comment vous êtes-vous préparés pour vos rôles respectifs ?
Thomas Brodie-Sangster : J’ai commencé par regarder beaucoup de vidéos, j’ai regardé autant d’interviews que possible. Ne serait-ce que parce qu’elles sont vraiment drôles, je recommande à tout le monde d’aller voir une interview de McLaren, c’est vraiment sympa à regarder ! Il change son accent selon la personne à qui il parle et ce qu’il essaie d’obtenir d’eux… Et la manière dont il se tient, les réponses qu’il donne, ses expressions du visage… C’est spectaculaire. C’était drôle à regarder, et à utiliser pour me préparer. Donc j’ai vraiment pris un maximum de références visuelles, et j’ai tenté de réfléchir à comment les incorporer dans le personnage qui était écrit dans le script. Je voulais en faire quelqu’un de de crédible, sans trop en faire.

Maisie Williams : Moi j’avais lu le livre de Jordan, qui est incroyable. Cela m’a donné beaucoup d’éléments concernant sa vie, son enfance et sa personnalité. Ensuite, en partant de ce contexte, j’ai commencé à préparer et planifier le personnage.

Maisie, vous avez rencontré Jordan, qui était encore vivante au début du tournage. Thomas, vous n’avez pas pu rencontrer Malcolm. Comment diriez-vous que vous avez trouvé l’équilibre entre l’imitation d’une personne réelle et la création d’un personnage fictif ? C’est un exercice compliqué, puisque vous êtes tous deux connus pour d’autres rôles, et qu’on vous reconnaît automatiquement.
TBS : C’est vrai, c’était difficile de ne pas juste faire une imitation de Malcolm McLaren. Surtout parce que c’était déjà lui-même un personnage à part entière, quelqu’un de très caricatural. Il fallait le styliser. Le show lui-même est très ancré : il présente des êtres humains, et non pas juste des personnages. C’était donc important pour nous de bien traiter ce personnage. Ces personnes à la colère démesurée, mais qui ont véritablement existé, il fallait les mettre au centre en veillant à ne pas tomber dans la caricature. Sans quoi, ce n’est pas crédible pour le spectateur.

Que pouvez-vous nous dire sur l’audition ? Comment auditionne-t-on pour des personnages comme ceux-ci ?
MW : Moi, j’ai envoyé une vidéo… Tout comme plein de mes amis. On s’est aidés mutuellement à réciter. On récitait des scènes différentes, des choses qui n’avaient rien à voir avec le script original. Ensuite, on a attendu, attendu, attendu… Et finalement j’ai reçu une proposition : celle d’auditionner pour le rôle de Jordan. J’ai alors fait un Zoom avec Danny (Boyle)… à laquelle j’ai porté un haut complètement transparent… et un pantalon aussi. (rires)

TBS : Sérieusement ?
MW : Oui ! C’était vraiment drôle. C’était un processus très intéressant. J’ai commencé à ce moment à m’intéresser de plus en plus à Jordan, à vraiment me plonger dans sa vie… Danny m’a présenté clairement sa vision, et le point de vue de la série. À partir de là, on y est allés à fond. C’était incroyable, vraiment. (à Thomas) Ton audition était un peu plus directe, par contre.

TBS : Oui, je crois qu’on peut dire ça. C’est vrai. Je me suis enregistré moi-même. Mais, tu sais, j’ai enregistré mon audition et ensuite j’ai attendu une semaine complète avant d’appuyer sur « envoyer » … donc vraiment, je n’étais pas sûr du tout. Je n’étais pas sûr que ce soit vraiment bon, j’ai même pensé que c’était un peu exagéré. Je me suis dit : « bon, soit ça sera un pétard mouillé et ça ne donnera rien… soit ça va créer des étincelles quelque part. » Et je dois bien le dire, c’est ce qui s’est passé, j’en suis reconnaissant. Je suis heureux d’avoir finalement appuyé sur « envoyer » ! Je crois que j’ai essayé de lire différent textes, et finalement je suis revenu à l’original, que j’ai envoyé. Je crois qu’à cause de tout ça je l’ai même envoyé trop tard, il me semble que j’ai raté la date limite d’envoi… Mais ça a marché ! Et ensuite, j’ai aussi fait un Zoom avec Danny.

Quelle image aviez-vous des Sex Pistols avant de commencer ce projet ? Votre avis sur eux a-t-il changé depuis le tournage ?
MW : Eh bien, je ne savais pas grand-chose sur eux. J’avais toujours considéré le punk comme étant quelque chose d’agressif et destructeur. Mais le fait d’en apprendre plus sur eux, écouter de la musique punk, prêter attention aux paroles de Johnny Rotten, de percevoir le punk en tant que véritable mouvement artistique… m’a permis de voir les choses différemment de ce que ma génération connaît généralement du punk. Je connaissais peu de choses, et le peu que je savais n’était finalement pas vraiment correct. C’était bien de pouvoir en découvrir plus. C’est quelque chose pour lequel Danny m’a vraiment aidée. Il était… Eh bien, il y était, vous savez. Alors il m’a vraiment montré ce que c’était véritablement, Londres dans les années 70.

TBS : Pour moi, c’était vraiment très similaire, je dois dire, Déjà parce que la musique ne m’avait pas spécialement marqué, et je ne suis pas de cette génération, alors je ne m’en sentais pas particulièrement proche. Je savais que c’était quelque chose de grand, évidemment, quelque chose d’important pour la musique… Mais je n’y avais pas tellement prêté attention. Alors c’était très agréable d’en apprendre plus, d’avoir l’opportunité de me concentrer dessus. Je n’avais pas pris conscience de l’influence du punk sur la mode, de son importance en tant que mouvement artistique. J’ai vraiment commencé à avoir du respect pour la musique punk, pour les punks en général.

Comment était-ce d’être dirigé par Danny Boyle ?
MW : Il a raconté cette histoire avec tellement de passion. C’était super de construire cette série avec lui. Les garçons du groupe ont joué live avec leurs instruments, c’étaient eux qui chantaient pour chaque prise. Danny venait sur le set, juste avant la prise, pour chauffer tout le monde, pour qu’on se mette dans l’atmosphère. Pour qu’on se défoule, pour que l’énergie circule… Ca aurait pu mener à de l’épuisement plutôt qu’à de l’énergie, mais ça ne s’est jamais passé ainsi. Chaque jour, c’était entraînant et motivant, malgré les très longues journées et les prises qu’il fallait refaire plusieurs fois de suite. Nous avons reçu une énergie formidable chaque jour, et tout cela venait de lui.

Malcolm McLaren a été à l’origine de nombreuses citations. L’une d’entre elles est « Les enfants sont tous des anarchistes ». Qu’en pensez-vous ? Êtes-vous d’accord avec cela ?
TBS : Eh bien… Oui ! Le travail d’un enfant, c’est de poser des questions, de s’interroger sur tout ce qui l’entoure. Quand il arrive, il absorbe tout, comme une éponge. Il se demande quel est son but, ce qu’il fait ici… Pourquoi ? Qui suis-je ? Qui es-tu ? C’est quoi, ça ? Oui, tout ça, je suppose qu’on peut dire que c’est être anarchiste. Les règles et la structure, les anarchistes veulent les briser et retourner à la source originelle. C’est comme retourner à l’état d’enfance, finalement. Donc oui, de ce point de vue, je dirais… Oui, c’est vrai.

Que pensez-vous de l’influence de Jordan, et de la musique de Malcolm ?
MW : Eh bien… Nous avons eu une équipe formidable sur le tournage, qui s’est occupée de rassembler toutes ces archives. J’ai donc pu regarder toutes ces incroyables performances dont elle a fait partie. C’était… Honnêtement, c’était tellement agréable, ne serait-ce que pour moi-même, et non pas seulement en tant que modèle pour le travail dans lequel j’étais impliquée. Sa présence à l’écran était hypnotisante. C’était vraiment un plaisir de la regarder. Son travail a été une immense influence sur le monde du cinéma et de la mode.

TBS : La musique de Malcolm… Eh bien, elle a été très variée. Sa musique, Duck Rock, c’est intéressant. Buffalo Gals, c’est une des premières vraies chansons de breakdance. Il était là, depuis le départ, et y a rendu hommage ensuite, à sa manière, toujours un peu bizarre. Ce n’est pas exactement mon style de musique, mais il a eu l’audace de mélanger les genres et de voir des choses que personne d’autre n’avait vues. Le résultat est toujours vraiment unique. Il ne copie rien de préexistant. Je respecte son audace et son originalité.

Avez-vous été autorisé à conserver des éléments du set une fois le tournage terminé ?
MW : Moi j’en ai conservé l’attitude !

TBS : Malheureusement, nous n’avions rien eu le droit de garder. Tout était des copies des créations de Vivienne Westwood… Cela aurait été du plagiat. Tout devait rester sur place.

MW : Oh, ma maquilleuse, Laura, m’a très gentiment donné l’eye-liner et le rouge à lèvres qu’elle a utilisés sur moi. Depuis, ils ont rejoint ma trousse à maquillage du quotidien.

TBS : Je crois que j’ai gardé une paire de chaussettes, sans faire exprès. Bon ce n’est vraiment pas marrant, comme réponse…

Pistol
U.S.A, GB – 2022 – 60 min – Biopic, Musical
Créée par Craig Pearce
Avec Toby Wallace, Sydney Chandler, Christian Lees
Disponible sur Disney+

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