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lundi, avril 29, 2024
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Le ravissement : Jalousie !

Alain Baruh
Alain Baruh
Le cinéma est un lieu merveilleux, on y trouve de tout: des comédies (mon genre préféré), des films d'auteurs (que j'apprécie pour leur diversité), des documentaires plus ou moins passionnants, des blockbusters et d'autres types de films. Fan du cinéma français et des pays latins, j'en ai fait ma spécialité. Rédacteur depuis de nombreuses années, j'aime partager mes connaissances et découvertes. «Le cinéma est fait pour tous ceux dont la curiosité est le plus grand défaut» Claude Lelouch

Présenté à la 62ème Semaine de la Critique au Festival de Cannes, le premier long-métrage d’Iris Kaltenbäck soulève des thèmes tels que la maternité et les relations humaines, dont le mensonge.


On a presque tous un jour, travesti la réalité pour plaire ou pour correspondre à une image qu’on croit plus désirable de nous-mêmes.

Lydia fait partie de ces gens que l’on croise dans la rue, des visages étrangers que l’on côtoie en ville sans les connaître. La parisienne, sage-femme de profession, emprunte chaque jour le même itinéraire pour se rendre, en fin de journée à son appartement où l’attend Julien, son partenaire. Elle ne sait pas encore que celui-ci va lui annoncer une infidélité d’un soir.

Choquée par la nouvelle, la jeune femme part retrouver Salomé, son amie de toujours, qui l’a invitée à une soirée d’anniversaire. Une mauvaise nouvelle n’arrivant jamais seule, la fille aux longs cheveux noirs va également découvrir que Salomé est enceinte et qu’elle aura donc, moins de temps à lui consacrer.

L’homme qui raconte cette histoire est un chauffeur d’autobus de la RATP qui a rencontré l’héroïne de cette histoire, un soir en finissant son service. Abandonnée, épuisée et déprimée, Lydia s’était endormie sur une banquette du véhicule arrivé au terminus de Bagnolet. Charmant, mais un peu distant, Milos va tout de suite plaire à Lydia…

Réalisée en région île-de France puis en Normandie, cette création présente bien les personnages, en accompagnant les scènes principales par une musique de fond. La frustration de Lydia est évidente, occupée à sortir des bébés et à rassurer les couples heureux à longueur de journée, la jeune femme aimerait bien, avoir elle aussi un peu de bonheur. 

La création d’Iris Kaltenbäck a été présenté à la Semaine de la Critique au Festival de Cannes 2023, où elle a obtenu le Prix SACD. En préparant Le Vol des cigognes, la cinéaste est tombée sur un fait divers raconté en deux phrases dans les journaux : une jeune femme a emprunté l’enfant de sa meilleure amie pour faire croire à un homme qu’elle en était la mère. La scénariste se rappelle qu’ainsi est né, dans son esprit, l’idée de raconter le bouleversement d’une amitié et la naissance d’une histoire d’amour autour d’un même mensonge.

Ce qui interpelle, c’est l’amitié que l’on devine entre les deux femmes. La réalisatrice a personnellement vécu ce décalage étrange, lorsqu’une amie proche est devenue mère à un moment où elle ne se sentait pas concernée. Ensemble elles ont beaucoup discuté de ce que provoque l’arrivée d’un enfant dans un couple, mais moins de ce que ça déclenche dans une amitié.

La réalisatrice a fait des études en droit et en philosophie, puis elle a intégré la Fémis (Département scénario). En 2013, Iris a assisté Declan Donnellan, au Théâtre des Gémeaux à Paris et 2 ans plus tard, elle a réalisé son premier court-métrage Le vol des cigognes, qui a été primé au Festival International de Bruxelles. Par la suite, elle obtenu le prix Sopadin Junior pour un nouveau scénario (Still shot). On la retrouve ici, avec son premier long-métrage : Le Ravissement.

Iris Kaltenbäck avait énormément d’admiration pour Hafsia Herzi (Lydia) qu’elle avait découverte dans La Graine et le mulet et qu’elle a retrouvée dans Tu mérites un amour. En discutant du rôle, lors de leur première entrevue, l’actrice a rapidement compris les sentiments de Lydia. Ça a été la base du travail : peu de parole, mais la recherche constante de l’émotion juste, pour chaque scène. 

Pour les rôles de Milos et de Salomé, la scénariste a eu besoin de faire des rectifications en cours de route. Alexis Manenti était différent du personnage qu’elle avait imaginé initialement, l’acteur a incarné le rôle du père de manière si surprenante, avec tant de douceur et de pudeur que cela a convaincu Iris.

Nina Meurisse (Salomé) a également fait évoluer son personnage par rapport au script. Elle lui a donné beaucoup de vie et de spontanéité, en prenant le contrepied d’Hafsia par sa manière de jouer. Son langage et son énergie était essentiel pour que les deux amies soient très différentes tout en étant unies.

Bien mis en scène et original, ce drame social nous fait découvrir la thématique de la maternité contrariée ou déplacée qui est une constante dans les créations de la réalisatrice.

Le Ravissement
FR – 2023 – 1h38min – Drame
De Iris Kaltenbäck
Avec Hafsia Herzi, Alexis Manenti, Nina Meurisse…
Xenix Film
11.10.2023 au cinéma

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