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mercredi, mars 27, 2024
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Top 10 de la rédaction

Daily Movies
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2015 a touché à sa fin et il est temps pour la rédaction de se pencher sur un classement des plus belles choses vues au cinéma cette année-là. Le choix aura été dur, tous les rédacteurs ne sortirent pas indemne des débats, mais dix films furent finalement retenus. Le résultat ci-dessous:

 


10. Bridge Of Spies (Steven Spielberg, USA)


‘Bridge of Spies’ by DreamWorks Studios.
‘Bridge of Spies’ by DreamWorks Studios.

Steven Spielberg a toujours su utiliser les images avant les mots pour raconter ses histoires. En privilégiant le pouvoir d’évocation, il a su construire une œuvre cohérente, dont l’importance dans le paysage cinématographique actuel est indiscutable. Le premier plan de ce Pont des Espions symbolise avec éclat cette puissance accordée aux images. Le réalisateur nous présente Rudolf Abel, espion russe établi aux USA, en train de peindre son autoportrait en se regardant dans un miroir. En un seul plan, Spielberg réussit à nous introduire ce personnage au caractère dichotomique, partagé entre deux nations. Il en sera de même durant tout le film, ne laissant aucun répit à un spectateur éreinté par tant de maîtrise. La forme est le fond de Bridge of Spies. On ne peut ici jamais considérer séparément les deux, l’un nourrissant l’autre constamment.

Une nouvelle fois, Janusz Kaminski fait des merveilles à la photographie, nimbant le film d’une aura crépusculaire qui sied parfaitement à la période durant laquelle il se déroule. Pour la première fois, Spielberg adapte un scénario des frères Coen qui réussissent à dépeindre avec justesse une période en proie au doute, à la paranoïa et à la peur de l’autre. On regrettera juste l’absence de John Williams à la musique, Thomas Newman ne parvenant pas à faire oublier son aîné. Mais c’est bien peu de choses à reprocher à un grand film amené à s’inscrire durablement dans l’imaginaire collectif. [Nathanaël Stoeri]

 


9. American Sniper (Clint Eastwood, USA)


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Autant le dire d’emblée, American Sniper nous a cueilli à froid au tout début de l’année 2015 !

Tout d’abord prévu pour Steven Spielberg, l’adaptation de la biographie du plus célèbre des snipers américains, Chris Kyle, se retrouva rapidement entre les mains de Clint Eastwood. Un projet au premier abord « casse-gueule », que la légende vivante d’Hollywood, du haut de ses 85 ans, transforma en véritable pépite cinématographique. Comme à son habitude le grand Clint nous livre une œuvre sombre, dense et ambiguë. Il dresse un portrait inquiétant de l’Amérique contemporaine, sur les vestiges d’une guerre inutile dont l’actualité de cette année 2015 découle indirectement. American Sniper écorne le patriotisme américain de manière subtile tout en donnant au spectateur un plaisir cinématographique entier. Une preuve supplémentaire que Clint Eastwood est le digne hériter des grands réalisateurs classiques hollywoodiens. Indispensable ! [Jean-Yves Crettenand]


8. Suburra (Stefano Sollima, Italie)


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Polar crépusculaire de toute beauté, Suburra s’impose comme l’une des meilleures réussites de genre de ces dernières années. Si le deuxième long métrage de Stefano Sollima (A.C.A.B.: All Cops Are Bastards) épouse la structure d’un film choral mafieux, il est surtout une œuvre sur la lutte pour le pouvoir. Au travers de ses nombreux personnages, représentant différentes fonctions et classes de la société italienne contemporaine, Sollima dresse le portrait peu glorieux d’une ville (d’un pays ?) empêtrée dans un système de corruption ramifié et incapable d’évoluer. Le cinéaste romain met toute son expérience acquise sur le petit écran (les séries Romanzo criminale et Gomorra) au profit de son second film. Suburra jouit ainsi d’une narration chapitrée très maîtrisée et d’un développement exemplaire de nombreux personnages principaux solidement interprétés par d’excellents acteurs. La réussite de ce polar ne se limite pas uniquement à la brillante écriture de son quatuor de scénaristes, elle se retrouve également dans la mise en scène élégante et audacieuse de Sollima et dans la sublime photographie de Paolo Carnera, variant constamment selon les personnages et les lieux de l’action. Suburra  prouve ainsi que le cinéma de genre italien peut encore exister dans une industrie cinématographique polluée par des comédies populaires formatées et évincée par les productions télévisuelles et, qu’à l’image de Stefano Sollima, qu’il regorge de talents méconnus. [David Cagliesi]

 


7. Kingsman (Matthew Vaughn, Royaume Uni)


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Goodbye James Bond and all hail the new King (sman).

Avec Kingsman, Matthew Vaughn confirme qu’il est une valeur sûre du box office mondial et qu’il bénéficie d’une réelle marque de fabrique que nous avons déjà pu apercevoir dans Kick-Ass et X-Men : First Class : un montage aux petits oignons, des effets de comédie made in England et un talent que pourrait lui envier Quentin Tarantino pour filmer la violence et les combats au corps-à-corps. Kingsman prouve par la même occasion que les films de moins de 100 millions de dollars de budget restent les plus intéressants car les réalisateurs ne se reposent pas uniquement sur les effets visuels pour sauver des intrigues bancales ou des plans foireux. De plus, ils ont une plus grande liberté créatice et donc, une plus grande liberté d’action. Là où Sam Mendes, réalisateur du poussiéreux Spectre, va nous offrir la plus grande explosion jamais vue au cinéma (youhouuu…), Matthew Vaughn va nous proposer une scène d’anthologie, chorégraphiée à merveille, dans laquelle Colin Firth affronte une ribambelle d’extrémistes religieux pour un coût, certainement, moins élevé. L’un s’en tire avec un record au Guinness World Record et l’autre avec une scène culte ; a vous de juger.

Renouvelant, à sa manière, les films d’espionnage et mêlant à la perfection l’action, le divertissement et une histoire bien sympathique, au contraire de « Spy » de Paul Feig, « Kingsman » mérite son succès critique et public. [Damien Mazza]

 


6. A Most Violent Year (J.C. Chandor, USA)


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Après son étourdissante analyse de la crise en forme de huis clos (Margin Call, 2011), sa traversée de la mer en solitaire avec un Robert Redford pratiquement muet (All is Lost, 2013) auxquels il faut désormais ajouter A Most Violent Year, cet hybride à mi-chemin entre le western urbain et le film de gangsters, J.C. Chandor semble bien décidé à agrandir le cercle de ces rares réalisateurs indépendants capables de rivaliser avec les cinéastes qui évoluent sous l’égide des grands studios. En effet, il y a une soif de cinéma dans les films de J.C. Chandor, une passion viscérale qui habite chacun de ses plans et qui témoigne de son envie de redonner vie à un héritage cinématographique tout en s’en affranchissant. Car si A Most Violent Year évoque instantanément des œuvres telles que Serpico, Mean Streets, The French Connection ou encore Le Parrain, son réalisateur réussit, à l’image du personnage de Morales qui se démène pour rester intègre, à tracer son chemin vers une identité qui lui est propre.

C’est ainsi qu’il garde ses distances avec la violence évoquée dans le titre en traitant cette dernière comme l’horizon caché d’une menace sourde et tentaculaire – parfaitement représenté par la géniale bande-originale d’Alex Ebert – plutôt que comme une nécessité narrative. Au final, J.C. Chandor aborde la violence comme il avait abordé la crise financière dans Margin Call ; en s’intéressant avant tout aux personnages qui s’y retrouvent plongés malgré eux et qui se débattent pour tenter de la comprendre et de la vaincre. Tout le drame réside dans le fait que cette violence semble faire partie intégrante du système capitaliste (représenté par la finance dans Margin Call et par le marché du pétrole ici) auquel ces figures appartiennent. Il s’agit bel et bien d’une fatalité. Une fatalité d’ailleurs magnifiquement représentée dans la dernière scène de A Most Violent Year qui mêle graphiquement l’objet du désir capitaliste à la violence que tentait de fuir Morales, comme s’il s’agissait de deux éléments qui allaient forcément de pair. [Thomas Gerber]

 


5. Inside Out (Pete Docter, USA)


 

Retour en grande forme de Pixar, Inside Out offre une fascinante balade dans l’esprit humain, des rayons de bibliothèque de la mémoire jusque dans la terrifiante prison du subconscient. Assurément, l’idée de personnifier les émotions d’une fillette et de raconter une histoire qui ait lieu à la fois « à l’intérieur » et « à l’extérieur » de sa tête était aussi intriguant qu’objectivement ardu à figurer. De même, le projet courait le risque, à vouloir rationaliser les émotions, de ne plus en procurer aucune. Pourtant, ce concept casse-gueule a ici droit à une mise en œuvre brillante, qui place non seulement les émotions au centre d’un récit en dégageant lui-même des quantités incroyables, mais en propose aussi et surtout une analyse particulièrement fine et pertinente. Le film ne perd jamais de vue le lien qui unit le monde des émotions et celui des humains, illustrant leur interaction de façon à la fois complètement délirante et cohérente de bout en bout. Mieux, son exploration du psychisme d’une pré-ado se révèle hallucinante de précision. En racontant la nécessité de la tristesse, Pete Docter réalise, l’air de rien, tout simplement l’un des meilleurs films sur le cerveau qui ait jamais été fait.

Drôle (l’hilarante scène du générique qui nous fait voyager de tête en tête) et bouleversant (l’accolade finale qui clôt le périple psychologique de l’héroïne), Inside Out est un véritable rollercoaster émotionnel. Un grand film sur l’enfance, la construction de l’identité et le passage à l’âge adulte. [Thibaud Ducret]


4. Star Wars Episode VII : Le Réveil de la Force (J.J. Abrams, USA)


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Dix ans après le dernier opus en date et plus de trente après l’épisode VI, dont il est la suite, Star Wars : Le Réveil de la Force est finalement arrivé sur grand écran… et dans notre top 10 par la même occasion ! J. J. Abrams a su trouver un parfait équilibre (de la Force) entre le fan service et les nouveautés, on retrouve avec bonheur les anciens héros de la saga (Han Solo, Chewbacca, Leia, C-3PO…) et on découvre des petits nouveaux très prometteurs (Rey a particulièrement conquis pas mal de monde, de même que le petit robot BB-8, et Kylo Ren est un méchant original, bien différent de Vador). Le scénario mélange aussi du vieux avec du neuf et a l’intelligence de ne pas dévoiler tous ses secrets afin de garder des surprises pour les deux prochains épisodes. Les fans de la saga peuvent être ravis, on est face à du grand spectacle et on évite la catastrophe qu’a été la Prélogie pour un paquet d’entre eux. Les néophytes, eux, peuvent découvrir (et savourer) ce septième opus sans avoir vu les six précédents volets, même s’il est clair qu’en termes d’émotion le film sera sans doute un poil moins efficace.

Bref, après tant de suites de grandes sagas du cinéma plutôt décevantes en 2015 (je ne citerai pas de noms), ça fait du bien de terminer l’année avec le retour réussi du plus célèbre des Space Opera et son succès amplement mérité au Box-office. [Freddy Grob]


3. Sicario (Denis Villeneuve, USA)


 

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Sicario, le dernier long-métrage du Canadien Denis Villeneuve, vient confirmer un parcours à la progression exemplaire. Après Incendies, Prisoners et Enemy, il confirme sa science de la mise en scène dans ce film coup de poing qui n’hésite pas à montrer dans sa réalité la plus crue le résultat de la guerre contre la drogue menée par les agences fédérales américaines. Une situation qui va heurter de plein fouet une jeune agente du FBI idéaliste (excellente Emily Blunt, à la fois forte et fragile), qui va être enrôlée dans une équipe spéciale menée par un duo plus que suspect (Josh Brolin et Benicio del Toro qui transpirent chacun la classe). Elle n’en sortira pas indemne, tout comme le spectateur, immergé sans douceur dans le film par deux séquences de grande classe. D’abord l’intervention suffocante du FBI dans une planque de trafiquants mexicains, bijou de tension et de clair-obscur, et surtout l’exfiltration d’une prison de Ciudad Juarez du haut dirigeant d’un cartel. Ce véritable ballet minuté entretient l’angoisse du spectateur, qui se retrouve littéralement « embedded » avec les agents américains dans cet environnement hostile. Une petite prouesse qui, autant que le point de vue assez fin sur la lutte contre le trafic de drogue, offre une troisième place méritée à Sicario dans notre top 2015. [Yamine Guettari]


2. Birdman (Alejandro González Iñárritu, USA)


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Acclamé lors des Oscars 2015 avec pas moins de quatre récompenses, dont celles de meilleur réalisateur et meilleur film, Birdman se place comme un incontournable de l’année écoulée. Alejandro Gonzalez Iñárritu (Babel, The Revenant début 2016) nous propose un – faux – plan-séquence retraçant la reconversion d’une ancienne star de blockbusters en metteur en scène de théâtre. Le prestige et les contrats ne sont plus au rendez-vous malgré la réussite de la franchise « Birdman ». Mise en abime par l’interprétation de haute volée de Michael Keaton (ancien Batman), nous le suivons dans ses doutes, ses problèmes familiaux ou professionnels à quelques jours seulement de la grande première. Le travail musical de qualité ainsi que les choix de réalisations nous plongent dans le désespoir de ce pauvre homme, perdu dans une société critiquée par le métrage. Entouré par ses acteurs, ses amis et sa fille, il va tout faire pour que ces représentations se déroulent le mieux possible. Malheureusement, son passé de « super héros » semble reprendre le dessus. Encensé par certains, décrié par d’autres, le film ne laissera pas insensible et c’est peut être bien sa réussite. [Robin Jaunin]

 


1. Mad Max : Fury Road (George Miller, Australie/USA)


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480 heures de rushes. Voilà tout le matériel filmique que le monteur Jason Ballantine aura dû manipuler pour arriver à un montage cohérent de deux heures. On pourrait encore parler des 3500 planches faites par cinq story-boarders ou encore d’un tournage marathon repoussé plusieurs fois, ou des cascades en dur qui représentent 80% du film. Toutes ces prouesses techniques, la presse cinéma en a fait ses choux-gras. Mais que reste-t-il de Mad Max : Fury Road six mois après sa sortie ? Entre autres choses, des personnages féminins forts, au même titre que les hommes, embarqués dans une odyssée mythologique. Un film qui démontre l’immense talent de conteur de George Miller, qui sait construire la tension par les gestes (la scène du mano a mano entre Furiosa et Max) et placer des ellipses là où elles font sens (la coupe qui suit la scène de la tornade).

« Au Japon, ils appellent Max un Ronin, un samouraï solitaire. En France, ils ont vu le film comme un « western motorisé » et Max comme le « lone gunslinger », le vengeur solitaire. En Scandinavie, certains ont dit que Max leur rappelait un guerrier viking solitaire qui erre dans la nature sauvage » explique George Miller. Voilà où se situe la grande force du film, dans sa puissance d’évocation picturale, cette capacité à puiser dans les archétypes classiques de toute mythologie. En résulte un film au caractère universel où le mythe se crée par l’image et sans les mots. [Nathanaël Stoeri]

Que pensez-vous de ce classement? Y a-t-il des injustices qui froissent votre cœur de cinéphile? Venez nous en faire part dans la section des commentaires ci-dessous!

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