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lundi, novembre 4, 2024
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« Ave, César ! » : ceux qui aiment rire te saluent !

Ave, César!

Après un de leurs meilleurs films, « Inside Llewyn Davis » récompensé à Cannes par le Grand Prix en 2013, les frères Coen reviennent avec une comédie rocambolesque dont ils ont le secret !


Fidèles à leur style enlevé, les deux frangins, qui n’ont plus rien à prouver, usent de leur influence et de leur indépendance pour réunir une belle brochette de comédiens pour une histoire qui se situe entre « Barton Fink » et « The Big Lebowski », sans toutefois égaler la qualité des ces deux œuvres majeures de leur filmographie. Un film mineur donc, mais qui s’avère au final diablement attachant et divertissant, ceci pour différentes raisons.

Ave, César!

Tout d’abord, grâce à une connaissance érudite du monde du cinéma, les frères Coen brossent un portrait au vitriol d’une époque, ou devrait-on dire de la fin d’une époque, l’Age d’or d’Hollywood se situant à la fin des années 50. Réunissant des personnages hauts en couleurs comme la starlette au sourire Colgate à la cuisse facile qui jure comme une charretière dès que le mot « Coupez » est prononcé, LA star masculine par excellence, certaine de son statut de mâle Alpha, mais tout de même un peu nigaud, le cascadeur pas très futé devenu star malgré lui, ne sachant jouer exclusivement que le cow-boy pas très loquace, des journalistes jumelles un rien fouineuses ou encore le danseur beau gosse avec un penchant communiste et « last but not least » pour gérer tout ce petit monde, l’homme à tout faire du studio, toujours là quand il faut au bon moment au bon endroit ! Tous ces portraits sont bien entendu calqués sur des personnages ayant existé ou fortement inspirés de la réalité. Le personnage principal, Eddie Mannix (impeccable Josh Brolin), a réellement officié en tant que « fixer » (réparateur, quoi) pour les studios MGM durant les années 20, un homme implacable qui s’occupait que les problèmes survenant au sein du studio ne soient pas rendus publics. « Ave César ! » retranscrit fidèlement cette ambiance hollywoodienne où les apparences ne sont pas forcement ce qu’elles semblent être !

Ave, César!

La mise en scène fluide, précise et rythmée des Coen ne laisse quasiment aucun répit au spectateur. Le déchaînement de couleurs, les décors tantôt kitsch, tantôt réalistes, les séquences de films dans le film permettant aux cinéastes de jouer avec l(es)’écran(s) d’une manière déconcertante et maîtrisée, donnent au métrage une liberté de ton totalement réjouissante.

Enfin, les fères Coen étant de fins directeurs d’acteurs, la bande de joyeux comédiens à l’affiche de « Avé César ! » sont tout simplement irrésistibles. George Clooney joue avec son image et passe l’entier du métrage affublé d’une tenue de général romain rendant certaines séquences surréalistes. Josh Brolin est comme à son habitude parfait, son personnage étant le moteur de l’histoire. Les caméos plus ou moins longs de Channing Tatum en Gene Kelly virevoltant (hilarant), Tilda Swinton dans un double rôle de jumelles journalistes à scandales coincées, une brève séquence très très drôle avec Frances McDormand dans la salle de montage, Ralph Fiennes en cinéaste gay maniéré et patient, le bonheur de retrouver Christophe Lambert dans une courte apparition également en cinéaste, et la révélation du film Alden Ehrenreich (« Tetro » de Coppola) irrésistible en cow-boy cascadeur un peu benêt font de « Ave, César ! » une sorte de film chorale survolté.

Ave, César!

Il est intéressant en passant de comparer le dernier film des frères Coen avec « Le pont des espions » de Steven Spielberg, sorti il y a quelques mois, dont le scénario était co-signé par eux-mêmes. Les deux films, bien que se situant dans deux genres radicalement différents, présentent bien des similitudes : comment la propagande anti-communiste fut introduite de différentes façons dans le quotidien des américains dans les années 50, par l’éducation, les médias et le cinéma. Sous ces aspects de farce acide et colorée, « Ave César ! » propose ainsi autre chose derrière le pur divertissement. N’est-ce pas là l’essence même du cinéma ?

Ave, César! Ave, César ! (Hail, Caesar!)
De Joel & Ethan Coen
Avec George Clooney, Scarlett Johansson, Josh Brolin, Channing Tatum, Jonah Hill, Tilda Swinton
Universal
Sortie le 17/02

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