21.5 C
Munich
vendredi, mars 29, 2024
- Publicité -

« Annecy 2019 » : Kaboul vue de manière animée dans un contexte de terrorisme.

Laurent Billeter
Laurent Billeter
Le 7ème Art, pour moi c'est tout une histoire, Plus qu'une passion, qu'une grande occupation, D'Hollywood à Bollywood, De Michael Bay à Jean Marais, Je me complais dans ce milieu fabuleux.

Second jour pour moi au sein de cette manifestation annécienne qui surprend encore et toujours. Tout d’abord, rencontre avec une magnifique animation qu’est « White Snake ». Puis l’attachant « Abominable » et au final, le poignant « Les Hirondelles de Kaboul ».


« White Snake » demeure désormais mon 1er coup de cœur ressenti. Présenté en ce mardi 11 juin par Amp Wong et Ji Zhao, tout 2 réalisateurs de cette hypnotique animation. C’est d’ailleurs la 1ère fois pour eux (respectivement homme et femme) qu’autant de monde découvre leur film animé :

Dans une époque très lointaine en Chine, les serpents étaient chassés pour différentes raisons comme la peur de leur morsure. Parmi les chasseurs et durant une de ses excursions, Xuan trouva une jeune femme amnésique au bord d’une plage. Ils tentèrent plusieurs fois de lui faire retrouver sa mémoire, mais en vain. Pourtant, elle ne cessait de se sentir menacée, dissemblable… Pour ces raisons, ils décidèrent de quitter le village de Xuan afin que l’inconnue tente de se remémorer son passé. Petit à petit, des sentiments naquirent entre eux. Cependant au moment où la jeune femme retrouva sa mémoire, elle dût avec Xuan, endiguer une terrible catastrophe.

Si « White Snake » demeure un film traditionnel et basé sur la célèbre légende chinoise « La Légende du Serpent Blanc », il stupéfie et émerveille dès le 1er plan. La méticulosité des graphismes impressionne jusqu’à la fin. Les paysages, mythes et personnages sont extrêmement bien travaillés et donnent une envergure magique et puissante au récit.

Ce chef-d’œuvre fantastique et poétique, s’adresse à un large public. Malgré le fait qu’il puisse effrayer les plus jeunes à cause de certaines scènes contenant de brefs instants de violence, le charme de « White Snake » séduira tout le monde.

Puis, je suis passé dans un tout autre univers car j’ai eu le privilège de participer au work-in-progress du studio « Dreamworks » qui présenta en exclusivité mondiale, 25 minutes de leur prochaine animation : « Abominable« . En partenariat avec le studio chinois « Pearl », Jill Culton et ses collègues, nous expliquèrent l’inspiration de base d’ « Abominable ». Concrétisé par plus de 3’000 artistes, dont une majorité féminines, l’idée naquit grâce à des questions comme, « Qui est le yéti » ? Mais surtout par le biais de « Cooper », le meilleur ami canidé de Jill comme elle nous le montra au travers de ses photos.

Si beaucoup d’éléments traditionnels et propres à la culture de la Chine ont été dessinés et infographiés, de nombreux plans démontrent une belle originalité et un respect féminin-masculin rarement aussi bien respecté.

C’est ainsi que durant cette présentation, nous découvrîmes l’adage de l’animation : « Les yétis ont le pouvoir de contrôler la nature ! ». Partant de ce principe, Jill et son équipe décidèrent d’utiliser la ville de Shangaï en qualité de contrepartie urbaine et avec l’intention de démarrer la trame au sein de cette mégapole.

Entre plusieurs images du storyboard original et les fameux extraits d’ « Abominable », le casting vocal nous fut également montré. Dans la version originale, Joseph Izzo double le yéti. L’actrice Chloé Bennet incarne »Yi », une jeune fille joueuse de violon et rêveuse dès que possible. Le duo improbable sera accompagné par les personnages de « Jin » et « Peng ». Pourchassés par l’horrible « Burnish », ils devront persévérer pour sauver « Everest », le fameux yéti.

Poétique et magique, « Abominable » étonnera et fascinera sans nul doute dès sa sortie dans les salles romandes le 9 octobre prochain.

Quelques instants plus tard, le court-métrage inédit « Marooned » nous fut diffusé et relate l’histoire touchante d’un robot abandonné sur une planète éloignée de la terre.

Un court-métrage touchant et démontrant que même les machines pourraient avoir une conscience. Mais surtout, à 2 on se sent plus fort-e-s et on arrivera plus vite à son objectif en communiquant et travaillant conjointement.

Enfin et toujours dans le cadre du work in progress, nous découvrîmes des extraits exclusifs de Trolls 2. En pleine fête, nos héros préférés voient arrivés un ennemi encore inconnu : les « Trolls » du rock. Ces possibles envahisseurs veulent-ils vraiment unifier l’univers des « Trolls » et acquérir toutes les cordes ?

Pour le savoir, il faudra attendre la sortie de l’animation en 2020. Mais il est sûr que la « Princesse Poppy » et ses ami-e-s, devront faire preuve de courage dans leurs nouvelles mésaventures.

Je terminerai mon article un peu plus long qu’habituellement, avec l’animation poignante de Zabou Breitman : Les Hirondelles de Kaboul.

Cette co-production France-Suisse-Luxembourg, relate l’histoire de « Mussarat », d’ « Atiq », de « Mohsen » et de « Zunaira » durant l’été 1998, une longue période où les talibans occupèrent Kaboul. Le 1er couple susmentionné est marié depuis longtemps et ne se parle presque plus, notamment à cause d’une grave maladie. Le second couple, plus jeune, croit encore en un futur meilleur. Leur destin se croisera d’une manière brutale, violente même. Car « Mohsen » va commettre un geste insoupçonnable et insensé qui les liera toutes et tous.

Adapté du roman de Yasmina Khadra (de son vrai nom Mohammed Moulessehoul), la bouleversante et dramatique réalisation de Zabou Breitman et Eléa Gobbé-Mévellec, démontre à quel point l’extrémisme religieux peut changer un pays, sa culture et ses mœurs à jamais.

Déconcertante et humaine, cette animation ne laissera personne indifférent, mais choquera certainement également. D’autres sujets tragiques sont abordés au sein du récit à l’exemple de la place tronquée de la femme à Kaboul durant ladite période.

- Publicité -
- Publicité -