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jeudi, mars 28, 2024
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Les aventures de Jack Burton dans les griffes du Mandarin

Yamine Guettari
Yamine Guettari
se promène souvent dans les bois avec un tronc d'arbre sur l'épaule. Aime respirer l'odeur du napalm au petit matin. Et quand il tire, il raconte pas sa vie !

Ici, nous allons revisiter ensemble quelques classiques du cinéma, pas forcément connus comme tels du grand public, pour vous inciter à les (re)découvrir. Comment mieux ouvrir le bal qu’avec ‘Big John’ Carpenter et un de ses films les plus atypiques : ‘les aventures de Jack Burton dans les griffes du Mandarin’ (en VO ‘Big Trouble In Little China’, c’est nettement plus court et y’a un chouette jeu de mots dans le titre).


Réalisé en 1986, il compte Kurt Russel en tête d’affiche (vieux compagnon de route et ami de John), ainsi que la jolie Kim Catrall (la Samantha Jones de ‘Sex And The City’ dans un de ses premiers gros rôles) et le chinois de service James Hong en mage maléfique.

Les aventures de Jack Burton dans les griffes du Mandarin
Les aventures de Jack Burton dans les griffes du Mandarin

La Fox bien feintée
Au début des années 80, Big John s’est révélé un cinéaste doué dont les films d’horreur à budgets modestes (‘Halloween’, ‘The Fog’, ‘Christine’, ‘The Thing’) et la digression dans le film d’action (l’excellent ‘New York 1997’) ont attiré l’attention des gros studios. C’est avec de grandes attentes que la Fox s’attache ses services et lui confie une belle somme pour concocter un film d’aventures familial. Mais ce taquin va en profiter pour livrer un truc complètement barré et assez éloigné de la recette miracle qui devait pulvériser le box office (le film sera un bide retentissant). Ayant peut-être besoin de changer de registre après des films aux thématiques certes pas gaies du tout, Carpenter met en chantier un B-movie d’école, comportant tous les ingrédients (à la puissance mille) : un anti-héros crétin à souhait, bon beauf américain ringard ; un univers exotique (le Chinatown de San-Francisco et ses étranges sous-sols) ; des ennemis classes (un sorcier-zombie chinois d’époque et ses trois hommes de main aux pouvoirs surnaturels, l’un d’eux démarquant Rayden de ‘Mortal Kombat’, sauf qu’il fait bien vite oublier cette endive de Christophe Lambert) ; des bastons réjouissantes servies par des effets spéciaux de haute tenue et beaucoup d’humour. Big John, connu pour ses relations tendues avec les grands studios dont il tolère mal le contrôle artistique castrateur, a su se ménager un espace de totale liberté qu’il exploite à fond, profitant du fait qu’il semble que personne à la Fox n’ait jugé bon de relire le script ou de venir jeter un œil sur le tournage. J’imagine leur surprise lors du premier visionnage… Du film d’aventures grand public attendu, on passe à un excellent film de genre pétri de second degré, d’action et surtout gorgé de fun.

Les aventures de Jack Burton dans les griffes du Mandarin
Les aventures de Jack Burton dans les griffes du Mandarin

En avance sur son temps
Voir ce bon vieux Kurt Russell, habitué des rôles de dur à cuire, en routier ringard et légèrement crétin, affublé d’une coupe de cheveux ridicule et contraint de se colleter avec des créatures issues de la mythologie chinoise (les trois ‘trombs’ !) dont il ne saisit pas bien le caractère mortel, c’est énorme. Le dépaysement est total, pensez donc : un sorcier millénaire qui veut récupérer son corps dans le Chinatown de Frisco enlève la fiancée du meilleur pote de Jack et c’est parti pour une opération sauvetage trépidante avec plein de monstres, des guerriers chinois qui volent et balancent des éclairs, des égouts hantés de créatures terrifiantes, un combat final dantesque… De nos jours, avec un public plus au fait des codes du cinéma asiatique (‘Tigre et dragon’ est passé par là), le film aurait sûrement bien marché. Mais 86 c’était trop tôt et la campagne marketing avait tapé complètement à côté pour attirer les quelques geeks qui auraient pris leur pied. Réparons cet injustice avec le double DVD contenant l’indispensable commentaire de John et Kurt (sous-titré) qui lâchent tout sur le tournage et le bide du film sans langue de bois et dans lequel on apprend la filiation (après coup évidente) du film avec ‘Zu, les guerriers de la Montagne Magique’ de Tsui Hark. Dans le second DVD, vous trouverez des BA, un making of trop léger, un gros plan sur les effets spéciaux fort intéressant, une fin inédite, des scènes coupées, des notes de production, la biographie du casting et le clip kitchissime du générique final écrit et réalisé par John lui-même. Ça vaut le détour d’autant que ce DVD se trouve pour 5 euros sur les sites de vente en ligne.

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