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vendredi, mars 29, 2024
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Cannes 2019 : Dans les coulisses du plus grand festival de cinéma au monde

Lauren von Beust
Lauren von Beust
Amoureux du film «American Gigolo», ses parents la prénomme en hommage à l'actrice américaine Lauren Hutton. Ainsi marquée dans le berceau, comment aurait-elle pu, en grandissant, rester indifférente au 7ème art ? S'enivrant des classiques comme des films d'auteur, cette inconditionnelle de Meryl Streep a prolongé sa culture en menant des études universitaires en théories et histoire du cinéma. Omniprésent dans sa vie, c'est encore et toujours le cinéma qui l'a guidée vers le journalisme, dont elle a fait son métier. Celle qui se rend dans les salles pour s'évader et prolonger ses rêves, ne passe pas un jour sans glisser une réplique de film dans les conversations. Une preuve indélébile de sa passion. Et à tous ceux qui n'épellent pas son prénom correctement ou qui le prononcent au masculin, la Vaudoise leur répond fièrement, non sans une pointe de revanche : «L-A-U-R-E-N, comme Lauren Bacall !». Ça fait classe !

Daily Movies a foulé le tapis rouge de Cannes et monté les mythiques Marches qui conduisent au Grand Théâtre Lumière, pour assister à la cérémonie de clôture. Retour sur l’envers du décor.


« Trop de monde ! », répondront la plupart des taxis cannois, lorsqu’on leur demande ce que le festival représente pour eux. « Pendant cette période, on n’avance que d’un kilomètre en une heure !« . Peut-être un peu exagéré sur les chiffres, mais n’empêche qu’un tel événement constitue un vrai remue-ménage pour cette ville balnéaire de la Côte d’Azur. Le centre du festival se retrouve cougné entre plage et petites ruelles dignes du sud de la France. D’étroites ruelles qui contrastent avec la longueur du tapis, que l’on imagine démesurée depuis notre écran de télévision. Mais on y flaire cependant le prestige que peut véhiculer ce bout de tissu à l’échelle mondiale. Un Red Carpet qui rime avec paillettes et glamour. Il faut dire que les plus grandes stars de cinéma l’ont foulé pour pouvoir adresser un signe aux photographes depuis le haut des Marches de l’extérieur du Grand Théâtre Lumière.

Un rythme effréné
Étant donné que 4’500 journalistes sont accrédités chaque année pour la durée du festival, vous imaginez bien que les médias ne peuvent être mis, tous, sur un pied d’égalité. Alors à chacun sa catégorie ! Ceux qui engendrent les plus larges audiences sont évidemment nichés en haut de la pyramide. Logique ! Daily Movies détenait, quant à lui, un badge de couleur jaune. Si nous n’étions de loin pas prioritaires devant les pass roses à pastille jaune, nous n’avons jamais été refoulés pour un événement, mis à part la projection du dernier Pedro Almodóvar, Dolor y Gloria. Visiblement, se glisser dans la file trois quarts d’heure avant le début du film n’a pas suffi. Leçon retenue !

Mais l’expérience est enrichissante. Ne serait-ce que le bien de notre culture cinématographique. La clé : se laisser guider par la programmation et découvrir des films auxquels nous n’aurions peut-être jamais prêté attention en « temps normal » – (terme choisi pour distinguer l’horloge quotidienne du rythme effréné qu’impose la couverture d’un festival), ou alors des films qui ne verront peut-être même jamais le jour dans les salles romandes.

Une chose est sûre, pour vivre un festival à fond, il faut aussi faire des concessions ! « Un jambon-beurre de la baraque à frites du bord de mer, ça te va ? » Face à la Méditerranée, que demander de plus ? Mais on serre parfois les dents. Comme lorsqu’on a « besoin d’aller au petit coin depuis le début de cette projection », mais que l’on devra attendre le générique de fin du film pour s’éclipser. Les places n’étant pas numérotées dans le Grand Théâtre Lumière, impossible de se lever et déranger la vingtaine de spectateurs qui ornent deux rangées de chaque côté de notre siège.

And last but not least, en guise de dernière journée, le dernier film d’Ira Sachs à 8h30. Fin vers 10h30. Petit encas avant d’enchaîner avec la projection du film roumain « Les Siffleurs » de Corneliu Porumboiu. Une heure et demi plus tard, plus le temps de rentrer à l’hôtel avant la soirée de clôture, pour laquelle Daily Movies a été miraculeusement invité le matin même, et pour laquelle nous devons impérativement nous présenter à 18h, au plus tard, devant le portique du Palais des Festivals. Il faut enfiler en vitesse sa tenue de Gala, dress code obligatoire sous peine de se voir refuser l’entrée à la cérémonie de clôture.

Les toilettes feront l’affaire. Un coup de mascara, du blush et puis un rouge à lèvres pour s’accorder avec les tons du tapis. La montée des Marches est tellement mythique, magique… Et en même temps, il n’y a rien de plus décalé que de slalomer entre les stars – en l’occurrence l’actrice et réalisatrice Géraldine Nakache – pour ne pas déranger le shooting photo qui se déroule sous nos yeux. De beaux souvenirs !

L’expérience est à renouveler ne serait-ce que pour les rencontres journalistiques que l’on fait dans les files d’attente, pour le plaisir de se dire que l’on participe au plus grand festival de cinéma du monde ou celui d’entendre crépiter les flashes à l’arrivée de stars sur le tapis rouge. Oui, l’expérience est définitivement à renouveler. Car Daily Movies a aussi sa place dans un festival d’une telle envergure.

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