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dimanche, avril 28, 2024
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Carlota Pereda : « Les gens veulent voir mon film parce qu’il mène à de nombreuses réflexions »

Laurent Billeter
Laurent Billeter
Le 7ème Art, pour moi c'est tout une histoire, Plus qu'une passion, qu'une grande occupation, D'Hollywood à Bollywood, De Michael Bay à Jean Marais, Je me complais dans ce milieu fabuleux.

Rencontre espagnole cette fois-ci au « NIFFF 2023 », avec la réalisatrice Carlota Pereda. Qui prit le temps d’expliquer comment a débuté sa nouvelle réalisation « Piggy », présentée audit festival. Cette fiction captive, entre autres parce qu’elle parle de maltraitances, même entre femmes.


« Piggy » est l’adaptation de votre court-métrage « Cerdita ». Que signifie ce nom et comment tout a commencé ? Je voulais mettre en lumière des situations de violence pendant l’adolescence. En me basant sur mes propres peurs, qu’il s’agisse de la violence, d’abus sexuels, d’agressions et celle des… tueurs en série (rire). Après avoir réalisé tous les conflits que je ressens, que je n’arrivais pas à évacuer, j’ai décidé de les rassembler et d’en faire le court-métrage « Cerdita » (« Cochonne »), haletant et avec une morale bien distincte.

Vous parliez de votre peur des tueurs en série. D’où vient-elle ? En fait, j’ai peur des gens (rire). Les gens peuvent faire des choses horribles, jusqu’à tuer. Je n’ai pas peur des monstres, ils même peuvent être mes amis. Mais, je crains les gens et ce qu’ils peuvent faire.

Vous avez trouvé votre actrice principale en la voyant jouer durant une pièce de théâtre. Comment s’est passée votre 1ère rencontre ? J’ai mis 2 ans avant de trouver Laura Galán. Je travaillais à la télévision, alors j’avais accès à différents castings et j’en avais déjà organisé beaucoup, même dans les écoles de cinéma. Sans trouver le bon profile parce que beaucoup de comédiennes espagnoles associaient l’importance de l’âge de l’héroïne, 38 ans, avant l’histoire et le surpoids. Ça n’avait pas de sens pour moi, même si je percevais des personnes talentueuses, je ne voulais pas d’une telle association. En plus, cet amalgame créait beaucoup de stress et un certain sentiment de malaise parmi elles. Des émotions que je ne voulais surtout pas faire (re) surgir. Je voulais surtout que les actrices soient aux commandes de leur corps et de l’espace, avec le plus possible de réalisme. On s’est donc rencontrées et elle est arrivée relookée comme si elle avait 14 ans. Alors qu’en fait, elle avait 35 ans à ce moment-là. On s’est parlées librement d’office et au final, ce fut une joie de travailler avec elle et de la considérer depuis, comme une amie.

De plus en plus de films féministes sortent au cinéma. Mais avec « Piggy », les femmes n’hésitent pas aussi à se maltraiter. Pourquoi avoir choisi cette option et quels étaient les avis des féministes ? Je pense qu’il y a différentes sortes de féminisme, parce qu’il y a différentes femmes avec des opinions variées. Les gens veulent voir mon film parce qu’il les mène à de nombreuses réflexions, notamment sur ce que la vie peut leur amener. Au travers de « Piggy », j’ai voulu montrer et imager l’une des plus importantes, le véritable comportement humain.

A quel point vous êtes-vous investie par rapport à la très bonne bande-originale et en quoi le bon son rock est-il important ? La musique provient de plusieurs groupes espagnols que je connais (rire). Une partie des titres était déjà dans mon court-métrage. Le son pop-rock se prête davantage par rapport au personnage principal. Pour moi, la musique qu’écoutent les adolescents actuellement, est plutôt du reggaeton. Là, l’héroïne est plus dans le pop-rock. La musique, celles des films ou séries, c’est aussi une sorte d’échappatoire. Celle de « Piggy » a été composée par Olivier Arson (« As Bestas »), un compositeur Français vivant en Espagne qui utilise beaucoup de genres instrumentaux. Ce qu’on entend entre autres, c’est le cricket (instrument musical), les moteurs de voiture ou les cris des adolescentes qu’il mélange pour en faire d’habiles sons.

Comment s’est passé le repérage des lieux ? Je connais depuis longtemps ces emplacements. En plus et dès la préproduction, on nous a beaucoup soutenu en nous conseillant où tourner. Pour la partie habitable, on avait même pu montrer les « Meilleures » (dit en français par la cinéaste) angles et le « Meilleur » de la zone piétonne de la petite ville (Villanueva de la Vera, en Espagne). Quant à la dernière partie, ce fut un véritable plaisir pour nous, car finalement et contrairement à ce que l’on voit à l’écran, nous avons réussi à ne rien détruire.

Que pensez-vous de Neuchâtel et du « NIFFF » ? Le festival, la ville et ce magnifique lac sont incroyables. Je m’y suis sentie à l’aise et détendue. Souvent pendant les festivals, on se sent stressés (pour présenter les films) et un peu compressés. Mais ici, les gens sont vraiment sympas. L’organisation est fantastique et je sens que j’ai mes chances avec le Jury (pour une sélection).

Pourriez-vous résumer en français « Piggy » ? Oh… Je ne pense pas que mon français soit si bon… (Elle réfléchit… Et fit le cri du cochon) « groin-groin » (rires).

Comment étaient les séquences avec le chien et le taureau et que deviennent-ils ? Le chien était vraiment fantastique, doué, amical et joyeux. Il s’appelle Joker et est chien-acteur depuis longtemps. Tout s’est bien passé dès les premières prises. Laura Galán disait même qu’il était meilleur qu’elle (rires). Quant au taureau, c’était aussi un acteur à part entière. Même s’il nous a effrayé un peu au début, on a pu faire toutes les prises d’office avec lui. Par contre, Laura en était vraiment terrifiée. A l’inverse du taureau content de tourner. Finalement et par sécurité, on a évité qu’ils se rencontrent et avons donc tourné les scènes en 2 temps pour les assembler à la post-production.

[La critique du film est disponible ici]

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