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jeudi, décembre 4, 2025
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JEAN VALJEAN – Le Portrait d’une Naissance

Claire Blanchard-Buffon
Claire Blanchard-Buffon
Cinéphile passionnée, écrivaine et musicienne depuis son enfance, elle offre son âme d’écorchée vive au besoin de l’art et de la transmission de ses émotions. Voter folie est-elle la même ?

Une étude de personnage somptueuse pour une figure légendaire de la littérature française. Besnard approfondi l’âme, décortique l’homme et donne de la dimension à l’œuvre de Victor Hugo dans ce qu’elle a de plus intime.

Jean Valjean sort du bagnes après 19 années qui ont détruit son être et écorché vive son âme. Ses pas le mènent dans un petit village provençal où toutes les portes restent closes. Il tente une dernière demeure, celle d’un homme d’église, qui s’ouvre et le laisse entrer. Il trouve là le début de sa rédemption et l’espoir d’une vie meilleure.

Une version du personnage phare de l’œuvre de Victor Hugo, Les Misérables, avec les traits bluffants de réalité de Grégory Gadebois. Une image dure et froide qui transpire les conditions de détention des forçats autant que les dégâts que fait naître la vie en prison. Les détenus d’hier comme ceux d’aujourd’hui, sont le thème central de ce film. Un scénario qui juge, qui met en lumière et qui dénonce ce que le système carcéral et ses effets ont de pire. Le scénario est intéressant car très juste dans l’identifié du personnage titre. En effet, Jean Valjean meurt après l’épisode du vol hasardeux de la pièce de 40 sous au petit mineur. Ce dernier acte criminel lui permet de renaître en laissant derrière lui tout ce que Valjean était afin de se révéler en Fauchelevent puis en Monsieur Madeleine, pour ne citer que ces noms-là. Il est donc tout à fait correct de ne pas finir l’histoire avec la suite des Misérables.

La réalisation a mis semble-t-il en point d’honneur à ajuster l’ambiance, le décor et même le rythme au protagoniste. Tout est rustre. La nature, elle-même, est grise, froide et dure. Le reflet qu’offre l’ensemble absorbe l’énergie de résistance du spectateur qui se laisse aller rapidement dans le même inconfort que ceux et celles qui évoluent à l’écran. Rien n’est facile, rien n’est enviable. La misère plane comme une malédiction épaisse au-dessus des scènes. C’est donc une belle réussite visuelle et scénaristique. La musique hésite même à briser ce silence, presque une omerta de pénuries et de souffrances quotidiennes. Seul le personnage de l’Évêque Bienvenu ouvre une fenêtre sur un bonheur maigre même accessible. En parlant de personnage, il y a un cameo pour les amateurs, que je vous laisse découvrir.

Définitivement plus adressé aux amoureux de l’œuvre et de son auteur, ce long métrage est un focus essentiel sur une figure d’anti-héros charismatique et légendaire. Un représentant de l’indigence factuelle. Reste à savoir si Eric Besnard envisage de faire de même avec d’autres personnages, ce qui saurait évidemment enthousiasmer les fans.

A recommander à tous les étudiants en Lettres ainsi qu’à leurs professeurs.

Réal. : Eric Besnard

Acteurs : Grégory Gadebois/Bernard Campan/Alexandra Lamy/Isabelle Carré/Albert Dupontel

Distrib. : Warner Bros

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