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jeudi, avril 18, 2024
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«Ma Fille» : Une autre Sardaigne !

Alain Baruh
Alain Baruh
Le cinéma est un lieu merveilleux, on y trouve de tout: des comédies (mon genre préféré), des films d'auteurs (que j'apprécie pour leur diversité), des documentaires plus ou moins passionnants, des blockbusters et d'autres types de films. Fan du cinéma français et des pays latins, j'en ai fait ma spécialité. Rédacteur depuis de nombreuses années, j'aime partager mes connaissances et découvertes. «Le cinéma est fait pour tous ceux dont la curiosité est le plus grand défaut» Claude Lelouch

Le second long-métrage de la réalisatrice italienne, Laura Bispuri, était en compétition à la 68ème Berlinale. Dans ce film surprenant, deux mères se disputent le même enfant pour des raisons divergentes. Très actuel et bien mis en scène, cette création donne aussi une autre image de la Sardaigne.


Si la Sardaigne est considérée par certains touristes, comme une terre riche, dotée de plages paradisiaques, d’une mer couleur turquoise et de forêts abondantes. L’île a un tout autre aspect dans ce film. L’intrigue se situe dans un village au centre des terres, là où il n’y a rien. La bourgade est composée de simples maisons construites en pierre et d’un bar local, particulièrement lugubre. L’île méditerranéenne a de nombreuses facettes : son caractère lyrique, fantastique et magique coexiste avec sa nature brute.

Dans ce lieu morose vivent quelques familles pauvres. Tina et Angelica sont là depuis toujours. Voisines, elles ont traversé les épreuves et ont fait leur vie chacune de son côté. Tina s’est mariée, elle a trouvé une certaine stabilité et a adopté la fille d’Angelica, juste après sa naissance.

Angelica a moins bien su gérer son avenir. Endettée et célibataire, elle a sombré dans l’alcoolisme et la vulgarité. Passant ses soirées dans les bras des hommes de la région, cette jeune femme était dans l’incapacité de subvenir aux besoins d’un enfant. C’est pour lui rendre service que Tina, lui a proposé son l’aide.

Avec le temps Vittoria a grandi, la petite fille rousse et frêle a joui d’une enfance heureuse, grâce aux soins de sa mère adoptive qui lui a donné tout l’amour dont elle avait besoin. Au début de son adolescence Vittoria se rebelle peu à peu et s’empresse de faire la connaissance de sa mère biologique qu’elle a croisé lors d’une fête foraine organisée dans la région.

Partagée entre deux femmes qui se disputent sa garde, elle se trouve de plus en plus déstabilisée. Doit-elle faire confiance à sa mère qui l’a reniée et aller vivre chez elle dans la précarité ou ferait-elle mieux de rester auprès d’une famille aimante qui n’est pas vraiment la sienne ?

Née en 1977, Laura Bispuri a été diplômée en cinéma à l’université de Rome. Son premier court-métrage «Passing Time», primé aux David di Donatello en 2010, lui a donné une certaine notoriété. «Biondina», son second court-métrage lui a permis de recevoir le titre de «talent émergeant». C’est son premier long-métrage «Vierge sous serment» qui va la consacrer définitivement. Son film a été mis en compétition au Festival de Berlin en 2015. Présenté dans plus de 80 festivals à travers le monde, il a reçu de nombreuses distinctions.

La cinéaste nous revient, cette année, avec un long-métrage poignant, lui aussi en compétition officielle. «Ma fille» soulève la question délicate de la maternité. « Peut-on grandir autrement qu’avec la figure classique de la mère unique?». C’est cette question pertinente qui est développée dans le film.

D’autres thèmes actuels sont abordés dans cette création. La réalisatrice explique que l’idée du projet est tiré d’un fait réel, celui d’une jeune femme qui a renié sa propre mère pour en adopter une nouvelle. «Ma fille» prend comme point de départ le sentiment maternel dans ce qu’il y a de plus archaïque et viscéral, puis tend à s’ouvrir à des problèmes plus contemporains, en offrant une vision dans laquelle on accepte que deux femmes soient les mères de Vittoria. Le but étant de trouver un équilibre entre elles.

Laura Bispuri a toujours voulu parler des femmes. Dans les rôles principaux, nous trouvons, Alba Rohrwacher, déjà présente dans son premier long-métrage. C’est elle qui incarne Angelica, une femme chaleureuse, exaltée, explosive même.

L’actrice Valeria Golino joue quant à elle Tina, une femme calme et possessive. La petite Sara Casu, se met dans la peau de la petite Vittoria, celle-ci est Sarde et incarne parfaitement les valeurs que la réalisatrice recherchait pour son film.

Si le paysage éclatant de la Sardaigne évoque assez bien la force maternelle. On déplore malgré tout une certaine obscurité dans le scénario et un manque de dynamisme. Le film n’en reste pas mois agréable à voir et intéressant.

Figlia Mia (Ma fille)
IT, DE, CH   –   2018   –   100 Min.   –   Drama
Réalisateur: Laura Bispuri
Acteur: Valeria Golino, Alba Rohrwacher, Sara Casu, Udo Kier, Michele Carboni
Xenix Film
12.09.2018 au cinéma

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