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mardi, avril 30, 2024
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Manon Stutz : « Pendant le tournage, on a eu des doutes. Mais finalement, tout s’est bien passé. »

Laurent Billeter
Laurent Billeter
Le 7ème Art, pour moi c'est tout une histoire, Plus qu'une passion, qu'une grande occupation, D'Hollywood à Bollywood, De Michael Bay à Jean Marais, Je me complais dans ce milieu fabuleux.

En avril dernier, les 2 cinéastes Margaux Fazio et Manon Stutz gagnèrent 2 prix au « Nikon Festival ». Avec un sujet intense lié aux tatouages, leur court-métrage se remarque de par sa qualité. Elles en dirent plus pendant leur interview, faite avec notre partenaire « Baka News Network ».


Comment l’idée de « Tears come from above » est née ? Manon Stutz : On était en voyage à San Francisco et avions découvert le mémorial des Triangles roses. A notre retour, on a découvert le « Nikon Festival » et sa thématique qui était le nombre 13. Finalement, on a discuté sur cette thématique et l’histoire de triangles roses nous est revenue. On s’est dit qu’on allait intégrer ce nombre dans le tatouage et avons donc plutôt parlé des triangles roses et minorités, que des personnes juives.

Quel est le lien entre votre court-métrage et la ville de San Francisco ? M. S. : San Francisco est le berceau du mouvement gay. Là-bas, ils ont le mémorial des Triangles roses en hommage à la déportation pendant la Deuxième Guerre (mondiale).

En fait, quelle est l’histoire de « Tears come from above » ? Margaux Fazio : Celle de « Marcus », un vieil homme qui se rend dans un salon de tatouage. Il veut se faire recouvrir celui qu’on lui a imposé à Auschwitz, à son arrivée dans ce camp. On apprend son histoire au fur et à mesure, tout en revenant sur des flash-back dans les camps où il a rencontré un autre homme nommé « Paul ».

Il ne s’agit apparemment pas de votre 1ère collaboration, qu’en est-il ? M. S. : On était dans la même classe à l’école de cinéma à Lausanne. Quand on a fini notre bachelor en 2018, on s’est revues, avons travaillé ensemble sur des projets. On a décidé de réaliser un court-métrage dans le cadre du « Nespresso Film Festival ». On en a fait d’autres, dont le « Nikon » depuis l’année passée où nous avions présenté « Sur le toit de l’Europe ». « Tears », est notre 4ème court-métrage.

Quel fut le moment où vous vous êtes senties les plus confiantes ? M. F. : C’était compliqué parce qu’on avait beaucoup de plans qui ne se suivaient pas forcément, surtout pendant les flash-back. Il fallait qu’on soit sûres de ce qu’on voulait. Parce qu’après, une grande partie se fit au montage. C’est là que la voix off, les images, la musique, sont venues ensemble et ont vraiment donné le film. Mais pendant le tournage, je pense que c’était plus compliqué avec un plan par-ci, un plan par-là.

M. S. : Quand on a écrit la 1ère version du scénario, on n’était pas du tout confiantes parce que ça ne nous captivait pas. Même si on avait déjà l’idée de base, on ne trouvait la chose qui allait rendre notre court-métrage intéressant et qui tiendrait la route. On s’est reprises à plusieurs fois pour écrire différentes versions. Ça nous a pris un certain temps avant de trouver vraiment le truc. Et pendant le tournage, il y a eu des moments de doutes. Mais dans le fond, ça s’est bien passé.

Manon, si vous deviez vous faire un tatouage, lequel serait-il ? M. S. : On s’était dit que si on gagnait un prix, peu importe lequel, une partie de l’équipe allait se faire tatouer un symbole en rapport avec le film. On s’est fait tatouer une goutte qui rappelle la pluie déclenchant toute l’histoire.

Margaux, quel est votre meilleur souvenir dans ce projet ? M. F. : Il y en a beaucoup. Le plus impressionnant était toutes les personnes qui nous ont écrites pour nous dire que le film les avait touché. Et aussi cette soirée de remise des prix au « Grand Rex » (Paris) et toutes les personnes rencontrées grâce à ce festival.

Que saviez-vous du « Nikon Festival » avant de leur transmettre votre court-métrage ? M. F. : On l’a connu l’année passée. On avait déjà participé, mais on n’avait pas été sélectionnées parmi les 50 finalistes. On l’avait connu via internet je crois.

M. S. : Je pense qu’on avait vu d’autres personnes qui avaient participé. Du coup, on s’était dit qu’on allait suivre sur « Instagram » ce qui se passait. On a connu ce festival comme ça. On savait qu’il y avait un thème, une durée et ça nous plaisait de les appliquer pour en faire un court-métrage.

Avez-vous un nouveau projet et si oui, quel est-il ? M. S. : Ce sera de coréaliser un long-métrage basé sur un roman que j’ai écrit il y a 2-3 ans. Enfin, qui a été publié il y a 2-3 ans et qui se nomme « Les étoiles bohèmes ». C’est une jeune femme qui se retrouve dans la rue, suite à un coming out non-accepté par ses parents très portés par la religion. On suit donc son passé tout en la voyant (sur) vivre dans la rue et en apprenant comment elle en est arrivée là.

Finalement, qu’aviez-vous ressenti après avoir gagné les prix au « Nikon Festival » ? M. F. : C’était beaucoup d’émotions parce qu’on ne s’y attendait vraiment pas. Il y avait aussi une grande concurrence car beaucoup de très bons courts-métrages méritaient de gagner. Jusqu’à la fin, on gardait nos doutes car on ne savait pas si on gagnerait. Si on perdait par contre, on ne pourrait plus retenter l’aventure. Mais finalement, se retrouver face au Jury, à Alexandre Astier (« Kaamelott – Premier volet ») qui nous a dit des mots très touchants, c’était beaucoup d’émotions en une seule soirée.

Tears come from above
SUI – 2023
Durée: 6 mn
Court-métrage, Fiction, Historique
Réalisatrices: Margaux Fazio et Manon Stutz
Avec: John Reddington, Jörg Reichlin, Vivien Hebert, Margot Le Coultre
www.triple-entertainment.com

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