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vendredi, avril 19, 2024
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« Nowhere » c’est un peu ici, mais surtout ailleurs !

Nowhere de Pascal Greco
Nowhere de Pascal Greco –

Après « Super 8 » (Daily Movies n°9), nous avons à nouveau rencontré Pascal Greco pour la sortie de son magnifique nouvel essai cinématographique « Nowhere » ! Une édition Blu-ray/CD sortira le 22 avril à la vente et en téléchargement sur Inter-net ! Le 28 mai à Genève et le 6 juin à Lausanne se déroulera le vernissage de « Nowhere » avec une représentation public ou le film sera projeté avec la musique jouée en directe ! Réservez donc ces dates pour un voyage contemplatif inoubliable !

– Comment l’idée de faire un triptyque t’es venue, était-ce déjà avant « Super 8 » ou plus tard ?
J’ai eu un très grand plaisir à réaliser « Super 8 » et à collaborer avec un compositeur de musique que j’affectionne. Mon envie était d’amener plus loin la collaboration compositeur – réalisateur afin que chacun de nous deux s’essaye à sublimer l’art de l’autre pour obtenir une osmose intense entre l’image et la musique, dans le but d’apporter une force singulière au film et de faire vivre une expérience inédite au spectateur. Je pense que nous y sommes arrivé, car « Super 8 » avait reçu un accueil extrêmement chaleureux de la part des médias et surtout du public. Après cette belle aventure, j’ai eu envie de réaliser une nouvelle fois cette expérience, mais avec un compositeur différent. Je me suis donc lancé dans la réalisation de « Nowhere ». Ce nouveau film est la suite de « Super 8 », car il y a la même idée de film contemplatif avec ce mariage image – musique, mais également parce qu’il y a dans « Nowhere » une ou deux obsessions se trouvant dans « Super 8 » qui reviennent à l’image. « Nowhere » possède ça propre identité, grâce à de nouveaux éléments qui donnent de la profondeur au film ainsi qu’un changement de direction sensible qui s’opère à la fin du film. Et ce qui concerne le troisième film qui viendra clore ce triptyque, je commence à avoir quelques idées.

– Peux-tu nous raconter la conception de « Nowhere » ?
En 2010 j’ai eu le souhait de partir en Asie plusieurs semaines afin de réaliser un projet photographique et commencer ce nouveau film, sans avoir d’idée ou de concept au préalable. Je me suis simplement dit que j’allais me laisser porter une fois sur place… en espérant qu’un soupçon d’inspiration me vienne une fois arrivé !

Avant de partir et afin de facilité la réalisation de ces 2 projets, j’ai fais l’acquisition d’un appareil photo, le Canon 5D, connu des vidéastes et photographes, car il a quelque peu révolutionné son monde en permettant de prendre des photographies de grande qualité mais surtout de filmer en haute définition avec un rendu incroyable. Quelques jours après mon arrivée en Asie, j’ai eu la chance de trouver pour mon projet photographique un concept clair pour ce qui allait devenir mon second livre de photographies «Seoul Shanghai Tokyo». Et concernant le film, j’avais envie de capter ce qui me touchait et m’interpellait, je me laissais en quelque sorte porter. J’ai suivi cette démarche et cette envie dans tout les lieux et les pays dans lesquels je me suis rendu pour réaliser Nowhere entre 2010 et 2012.

– A-t-il été difficile de monter ce nouveau projet après « Super 8 » ?
Au niveau financier oui. J’ai entièrement auto-produit et financé ce projet. Simplement parce qu’il est impossible de demander des subventions ou un financement pour ce type de film réalisé au feeling et à l’improvisation.

Pour demander des fonds il faut avoir les idées clairs sur son film, son scénario, son budget, savoir précisément ou l’on va. Ma démarche va à l’opposé, je ne sais pas ou je vais, mais j’y vais. Je me fais confiance et j’improvise. Malheureusement, l’improvisation ne fait pas parti des codes du cinéma traditionnel.

J’ai produit, monté et réalisé ce film. C’est très stimulant de faire tout soi-même, mais cela prend bien plus de temps et demande énormément d’énergie.

– Où as-tu tourné « Nowhere » ? Les paysages sont incroyables ! Peux-tu nous en dire plus ?
Je suis allé en Chine, en Corée du Sud et à nouveau au Japon. J’ai tourné à Seoul, Shanghai, Hong Kong et Tokyo. Il y a également quelques images qui sont tournées en Suisse ainsi que des séquences captées en Islande.

– Comment procèdes-tu pour l’écriture de l’histoire, as-tu un scénario déjà écrit depuis le début du tournage, ou alors y’a-t-il de l’improvisation ?
Ce n’est que de l’improvisation. L’unique chose que je choisi avant de tourner se sont les lieux, les pays dans lesquels j’ai envie de me rendre. Ma démarche va à l’inverse de ce qui se fait dans le cinéma. En temps normal tu écris un scénario et ensuite tu réalises ton film. Moi je réalise des séquences, je capte ce qui me touche ou m’interpelle sur le moment. Ensuite une fois que j’estime avoir suffisamment d’images de qualité, je les monte, je les mets bout à bout en leur donnant une dynamique, en les liant entre elles afin de plonger le spectateur dans le film. Il n’y a pas de scénario dans mes films, car mon souhait c’est que chaque spectateur s’évade dans la ville ou le monde imaginaire que je créer, qu’il se laisse porter par les images et la musique et qu’il se fasse sa propre histoire, son propre voyage. Ce film est une expérience sensoriel unique. Principalement grâce au travail en profondeur que Goodbye Ivan, le compositeur, et moi avons effectué, et à l’osmose obtenue, entre les images et la musique.

– Comment c’est passé la collaboration avec Goodbye Ivan ?
Un jour, je suis tombé sur un journal télévisé dans lesquel Arnaud Sponar aka Goodbye Ivan, compositeur et multi instrumentiste de grand talent, également membre fondateur du groupe Opak, venait présenter l’album de son nouveau projet musical solo. Simplement en écoutant un extrait, sa musique m’a séduite et touchée.

J’ai alors immédiatement senti qu’elle pouvait s’associer à merveille à mes images. D’autant plus qu’elle est principalement instrumentale et très cinématographique. Nous nous sommes rencontrés, je lui ai proposé le projet et il a accepté que l’on travaille ensemble sur ce film.

Nous avons travaillé sous forme de ping pong. Je lui proposais des séquences pré-montées, il composait la musique et je réadaptais le montage. Au fil du projet, Goodbye Ivan m’a lui aussi proposé 2 à 3 compositions musicales de manière spontanée, sans que je lui soumette des images. Ces morceaux proposés étant excellents et inspirants, c’est arrivé que j’aille tourner des images en conséquence. Goodbye Ivan a composé une magnifique bande originale pour mon film. Nos univers et nos sensibilités se sont parfaitement complété. Je suis très heureux de notre collaboration… j’espère que lui également !

– Peux-tu nous parler de ton choix pour ce style de musique en particulier ?
Pour mon précédant film « Super 8 » qui possède une image chaude et organique, car il était tourné en pellicule super8, je voulais une musique principalement électro-nique et froide, également afin d’obtenir ce contraste chaud – froid. J’ai alors travaillé avec Kid Chocolat qui a composé une sublime bande originale. Pour « Nowhere », j’ai décidé d’inverser le processus de création. Je voulais tourner le film en HD, en numérique, l’image est donc plus froide et je désirais avoir une musique chaude, analogique, jouées avec des instruments.

– Où es-tu allé rechercher tes inspirations – visuelles et musicales – pour ce film ?
Le film « Koyanniskatsi » réalisé Godfrey Reggio sur une musique de Philipp Glass reste ma référence et le point de départ de mes 2 films. A sa sortie ce film était un ovni, le premier film contemplatif avec un réel travail sur l’image et la musique, sur la fusion de ceux 2 moyens d’expression. « Super 8 » comme « Nowhere » sont en quelques sortes des hommages contemporains à ce film.
Les inspirations visuelles me viennent de beaucoup de choses, des films, de la photographie, des villes, de l’architecture, de la nature, du graphisme, du mouvement, de la nuit…

– Peux-tu peut-être nous parler un peu du troisième volet de ce triptyque ?
J’ai constaté une démarche, une trame qui se répète dans mes deux films. A la fin de « Super 8 » qui est un film urbain, j’introduis très brièvement la nature. Et il se trouve que dans « Nowhere » je développe cette nouvelle thématique. A la fin de « Nowhere », j’introduis un nouveau élément, que je vous laisserais découvrir dans le film, et que j’ai envie de développer en profondeur dans le nouveau film à venir. C’est à la fois rassurant et un peu troublant pour moi de constater que sans intention consciente de ma part, il se dégage une certaine continuité dans mes films.
Et je me réjouis à nouveau de collaborer avec un compositeur de talent, car ce que j’aime profondément et ce qui me stimule c’est l’association des images et de la musique.

– As-tu d’autres projets ?
Nous allons jouer « Nowhere » en live, avec 4 musiciens, le 28 mai aux Cinémas du Grütli à Genève ainsi que le 6 juin au Bourg à Lausanne. Nous profiterons de ces 2 soirées pour faire le vernissage de la sortie du film et de la musique, sous format Blu-ray et CD dans le même packaging. Le Blu-ray / CD sortira en magasin et sur le web le 22 avril.

Dans un registre différent, un ouvrage avec des photographies que j’ai réalisées en Islande va sortir chez un petit éditeur anglais, Jane & Jeremy, au mois de juin.

Ces photographies ont été prisent avec des films Polaroids. L’ouvrage se nomme «Clichés clichés». J’ai voulu confronter des images dites clichés, qui sont trop souvent prisent par les photographes en Islande, avec des images d’architectures découvertes sur cette mystérieuse et incroyable île.

www.pascalgreco.com

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