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dimanche, mars 23, 2025
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On ira en voyage jusqu’à Zurich pour de tristes et nobles raisons…

La famille qui change au gré du road trip.

Laurent Billeter
Laurent Billeter
Le 7ème Art, pour moi c'est tout une histoire, Plus qu'une passion, qu'une grande occupation, D'Hollywood à Bollywood, De Michael Bay à Jean Marais, Je me complais dans ce milieu fabuleux.

Dramatique et humaine, la nouvelle réalisation d’Enya Baroux, aborde un sujet délicat et difficile à comprendre. Même en Suisse, là où l’association « Exit » existe depuis le début des années 1980. Un film où les 2 interprétations féminines sont magistrales et ébranlent beaucoup.


Malgré sa bonne humeur quotidienne, Marie n’en peut plus, elle se sent dépassée par sa maladie. Même ce matin se fut très compliqué de s’habiller… A 80 ans, elle décide alors de participer au programme d’aide au suicide en Suisse, à Zurich. Mais, elle doit rassembler toutes ses forces mentales pour l’annoncer à son fils Bruno et sa petite-fille Anna. Cependant, rien ne va se passer comme prévu. A commencer par l’auxiliaire de la santé Rudy qui sera malgré lui et ses problèmes, embarqué avec cette famille assez folle. Il constatera rapidement que le trio à chacun ses mensonges et surtout, communique extrêmement mal. Car s’il sait les raisons de leur destination pour l’Helvétie à bord du vieux bus familial, les 2 autres membres de la famille n’en sont pas informés. En attendant, autant profité chaque jour du road trip qui se terminera d’une manière ou d’une autre…

La toute 1re réalisation d’Enya Baroux s’avère très personnelle, intime, féminine, adroitement scénarisée, filmée et produite. Si la fille du célèbre Olivier Baroux (« Les Tuche 4 ») ne commence pas sa carrière dans une comédie pure en qualité de réalisatrice, elle prouve déjà son savoir-faire.

Basé donc sur sa vie, soit le décès de sa grand-maman avec laquelle elle se sentait très proche, l’inspiration d’une histoire sur une mamie qui ira en Suisse pour mourir avec l’encadrement nécessaire, se développa par la suite. Tout comme les incidents entre l’aide-soignant et la famille.

Au fur et à mesure de son écriture, accompagnée par 2 collègues qui sont Martin Darondeau (« Pamela Rose, la série ») et Philippe Barrière (« Made in Bangladesh »), Enya Baroux décida de contacter l’Association (française) pour le Droit de Mourir dans la Dignité (ADMD) afin d’être au plus proche de la réalité, notamment certainement par rapport aux possibilités en Suisse.

Néanmoins et fort heureusement, elle choisit aussi d’ajouter une certaine poésie et un brin d’humour assez décalé allégeant ainsi la trame d’« On ira ». Notamment au travers des réflexions et réactions intergénérationnelles, ou de la mauvaise communication entre eux-elles. Certains échanges amuseront donc, ou au contraire, accentueront les mensonges et les non-dits.

A propos des interactions et dialogues, si les performances d’Hélène Vincent (« Marie-Francine ») et de Pierre Lottin (« God Save The Tuche ») sont très bonnes, c’est la jeune actrice Juliette Gasquet qui incarne le meilleur personnage. Il demeure également le plus touchant, efficace et humain.

Son rôle d’adolescente, « Anna », s’avère aussi très pertinent car elle ne représente pas la jeune femme clichée surmaquillée et ultra connectée aux réseaux sociaux. En outre, le développement d’ « Anna » est abordé intelligemment et avec la juste dose de féminité. Car son changement est très rarement abordé de cette manière au sein des réalisations françaises.

Bien sûr, le voyage du quatuor sera peu reposant et de nombreuses rencontres agrémenteront leur virée. La plus marquante et intéressante est liée à la communauté tzigane. Au travers de cette scène, aucun jugement quant à leur manière de vivre.

Il s’agit plutôt d’un moyen d’instruire les spectateurs-trices quant à leurs hommages relatifs aux décès au sein de cette communauté. Ainsi, leurs us et coutumes sont davantage filmés, montrés et demeurent surtout utiles pour cette famille qui les découvrira et se rassurera peut-être par rapport à leur objectif final.

Si la fin d’ « On ira » déçoit quelque peu car il semble qu’elle n’ait pas été tournée en Suisse, ce magnifique, touchant et drôle long-métrage devrait intéresser un assez large public pour toutes les raisons évoquées et d’autres encore.

Cependant, cette fiction ne s’adresse pas aux enfants à cause de ses sujets dramatiques. Néanmoins, plusieurs spectateurs-trices pourront se sentir concerné-e-s par sa thématique principale. Les remises en question sont nombreuses et laissent à penser qu’ « On ira » forcément quelque part…

On ira
FRA – 2024
Durée: 1h37 min
Comédie, Drame
Réalisatrice: Eyna Baroux
Avec: Hélène Vincent, Pierre Lottin, David Ayala, Juliette Gasquet, Gabin Vinosa, Brigitte Aubry, Henock Cortes, Jeanne Arènes
JMH Distributions
12.03.2025 au cinéma

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