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vendredi, mars 29, 2024
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«Première Année» : Boucherie Pédagogique !

Alain Baruh
Alain Baruh
Le cinéma est un lieu merveilleux, on y trouve de tout: des comédies (mon genre préféré), des films d'auteurs (que j'apprécie pour leur diversité), des documentaires plus ou moins passionnants, des blockbusters et d'autres types de films. Fan du cinéma français et des pays latins, j'en ai fait ma spécialité. Rédacteur depuis de nombreuses années, j'aime partager mes connaissances et découvertes. «Le cinéma est fait pour tous ceux dont la curiosité est le plus grand défaut» Claude Lelouch

Très instructif, le dernier long-métrage du réalisateur français Thomas Lilti, nous replonge dans les salles de classe surchargées des universités. On retrouve l’espace d’une séance, la vie estudiantine et le stress des examens.


Nous avons tous passé des nuits blanches à réviser nos cours. La scolarité est difficile, on y apprend, certes, de nombreuses matières passionnantes, mais on nous bourre aussi le crâne d’informations qui ne nous serviront jamais. Le but étant de décourager les plus faibles et de ne garder que les meilleurs. Cette sélection scolaire, plus ou moins justifiable, a fait partie de nos vies. Certains ont réussi là où d’autres ont échoué. Mais nous gardons tous en mémoire cette période particulière qui a influencé notre avenir et a forgé notre caractère.

Antoine et Benjamin sont deux étudiants en médecine. Ces deux jeunes adultes ont une manière différente de fonctionner. Le premier est un bosseur, il n’a de cesse que de réviser ses cours, toute la journée. Anxieux et jaloux, il fait partie de ces élèves prêts à tout pour réussir. N’acceptant pas l’échec, l’étudiant bileux est persuadé que tout le monde est contre lui.

Benjamin est beaucoup plus détendu. Ce fils de chirurgien suit les traces de son père. Ayant baigné toute sa jeunesse dans le milieu hospitalier, il comprend la médecine tout en étudiant un minimum. Mal à l’aise de son savoir et solitaire dans la vie, il décide de donner un coup de main à Antoine qui lui propose de devenir son binôme…

Thomas Lilti voulait faire depuis longtemps, un film sur les universités et sur la débauche d’énergie des étudiants face au travail. Le metteur en scène avait en tête une vision très cinématographique de ce que pourrait donner un long-métrage sur ce thème. Il se rappelle avoir eu l’idée du film, lors de la présentation de son précédent métrage Médecin de Campagne. Cette nouvelle création qui devait s’intituler «Panthéon Sorbonne» n’avait au départ aucun lien avec la médecine. C’est durant les débats que le réalisateur a pris conscience du problème.

Selon lui, le manque de médecins en province serait la conséquence d’un niveau de scolarité trop poussé qui découragerait bon nombre d’étudiants motivés. Dans son nouveau film, il dénonce un système de formation beaucoup trop sélectif.

Quatre ans après «Hippocrate», Thomas Lilti refait appel à Vincent Lacoste, nominé aux Césars 2015 pour son interprétation d’un jeune interne en médecine. L’acteur retrouve aussi William Lebghil après «Jacky au Royaume des Filles», une comédie réalisée par Riad Sattouf en 2014. Tous deux sont convaincants dans leurs rôles respectifs.

Contrairement à ses deux précédents films, Première année n’est pas seulement un long-métrage sur l’exercice de la médecine. Le réalisateur raconte la violence et l’épreuve que sont les grands concours.

Le scénario n’est, selon lui, pas un prétexte, mais un contexte, une porte d’entrée qui permet aux spectateurs de se mettre très vite dans la peau des personnages. Un moyen de parler de l’hyper compétition de la vie actuelle. On parle aussi de l’inégalité du système éducatif qui privilégie les nantis.

Benjamin a plus de facilité que son camarade, car il a les «Codes». Il se fond dans le moule et comprend les choses plus rapidement. Le film critique aussi le peu de moyens financiers mis par l’état français pour l’éducation. Les étudiants doivent aujourd’hui se battre pour rentrer dans les amphis. Il y a beaucoup trop d’étudiants, pas assez de salles et peu de profs.

Première année présente aussi des moments quasi-documentaires (les examens, les cours) et des scènes très rythmées de révisions et de discussions. Thomas Lilti voulait que son film soit à la fois réel et plein de tension, comme un compte à rebours permanent.

Pour plus de réalisme, le réalisateur est allé à la rencontre de ceux qui venaient de passer le concours et de ceux qui avaient échoué. Leurs commentaires ont été greffés au film.

Ce film dramatique n’est pas pour tout public. Les jeunes étudiants et les contestataires seront comblés. Quant aux autres, ils risquent peut-être de s’ennuyer.

Première année
FR   –   2018   –   Comedy
Réalisateur: Thomas Lilti
Acteur: Vincent Lacoste, William Lebghil, Alexandre Blazy
Filmcoopi
12.09.2018 au cinéma

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