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vendredi, avril 19, 2024
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« Sale Temps à l’Hôtel El Royale » : Manipulations et Confessions

Claire Blanchard-Buffon
Claire Blanchard-Buffon
Cinéphile passionnée, écrivaine et musicienne depuis son enfance, elle offre son âme d’écorchée vive au besoin de l’art et de la transmission de ses émotions. Voter folie est-elle la même ?

L’Hôtel El Royale a comme particularité d’être construit à califourchon entre la Californie et le Nevada. Cette spécificité lui incombe d’observer certaines lois selon le côté de l’établissement. Grand lieu de rencontre, de jeux et de débauche des nantis, célébrités et autres politiciens, son autorisation de jeu lui a été retirée il y a une année. Depuis les clients se font plus que rares et le personnel est réduit à un seul employé : Miles jeune homme rongé par la culpabilité chrétienne. Dans ce climat, quatre clients mal à l’aise vont se côtoyer le temps d’une nuit qui se révélera pleins de surprises et d’inquiétantes situations. Combien survivront à cette folie ?

Dans un genre décalé et dérangeant, c’est avec bonheur que nous glissons dans un scénario au rythme merveilleusement bien réglé. Le plaisir aussi de retrouver Jeff Bridges dans un rôle qui rappelle le Duke de l’excellent « The Big Lebowski », la manipulation et le cynisme en plus. Cette histoire, aurait pu se passer à n’importe quelle époque des temps modernes, mais le fait d’avoir choisi les années 1970 est brillant, car la douceur de la musique de Motown, les rythmes envoûtants des hippies en quête d’amour et d’égalité, le disco, les lignes gracieuses des voitures et le côté pin-up de la mode se mélangeant avec le tout nouveau mouvement Flower Power salissent avec fantaisie le rêve américain.

Une fois n’est pas si coutumes que cela, tous les acteurs se fondent parfaitement dans leurs personnages. À tel point, que l’on pourrait croire qu’ils confessent leurs propres agissements. Comme une thérapie du cri violente, cette fiction bouleverse nos sens et tortures nos esprits avec délice. La longueur de la bobine ne se fait absolument pas sentir. On en redemande tellement que l’on reste incrédule devant le générique de fin affichant les mots The End. Un chef-d’œuvre incontestablement depuis longtemps attendu.

Bad Times at the El Royale (Sale temps à l’hôtel El Rey)
USA   –   2018   –   Drama
Réalisateur: Drew Goddard
Acteur: Chris Hemsworth, Jeff Bridges, Cynthia Erivo
Warner Bros
07.11.2018 au cinéma

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