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mardi, avril 23, 2024
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The Look of Silence

The Look of Silence

Deux ans après « The Act of Killing », qui proposait aux bourreaux de rejouer les atrocités commises durant les massacres de 1965 en Indonésie, Joshua Oppenheimer repart sur les lieux des meurtres pour questionner la mémoire des victimes.


« En 1965, un coup d’État militaire a renversé le gouvernement indonésien. Tout opposant au régime militaire était accusé d’être communiste : syndicalistes, fermiers sans terre et intellectuels. En moins d’un an, plus d’1 million de « communistes » ont été tués. Les auteurs de ces crimes sont toujours à la tête du pays. » C’est par ces mots introductifs que débutent les deux puissantes œuvres du cinéaste. « The Act of Killing », documentaire bouleversant, montraient les tueurs se remémorer et reproduire pour la caméra de Oppenheimer les assassinats cruels perpétrés en 1965 contre les « communistes ». De leur vanité et leurs rigolades naissait une vérité insoutenable et la prise de conscience que ces crimes n’ont jamais été jugés.

The Look of Silence
The Look of Silence

Dans « The Look of Silence », le documentariste rencontre une famille de survivants ayant perdu un fils dans les massacres et confronte un autre fils de la famille aux meurtriers de son frère. Dans ces rencontres, le jeune homme questionne les assassins de masse au sujet de leurs actes et de leur sentiment de culpabilité. Comme dans le premier film, leur comportement insensible et fier est parfois difficilement supportable et « The Look of Silence » pourrait faire penser à une redite de « The Act of Killing ». Seulement voilà, Oppenheimer démontre encore une fois l’étendue de son talent en opposant à la barbarie une véritable quête de la vérité et du pardon. Sans désir de vengeance, les survivants témoignent de leur volonté d’oublier et de continuer à vivre. À l’horreur des évènements passés et à la folie toujours bien présente des dirigeants, les victimes rescapées répondent avec une douceur infinie et impensable : « Ce n’est pas à nous de les punir. » C’est donc dans la beauté et la tendresse humaine qu’Oppenheimer parvient à trouver un contrepoids à la mort.

Documentaires chocs et nécessaires, les deux films se complètent et s’équilibrent dans un contraste entre beauté visuelle et laideur historique. Que dire de plus sinon qu’il s’agit bel et bien de deux films essentiels, probablement indissociables l’un de l’autre, qui ne manqueront pas de détonner profondément en chacun. Il faut voir « The Act of Killing » et « The Look of Silence », ne serait-ce que pour briser le silence qui entoure cette part sombre de l’Histoire.

The Look of SilenceThe Look of Silence
De Joshua Oppenheimer
Praesens

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