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vendredi, avril 19, 2024
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Xanadu

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Daily Movies est à ce jour le magazine le plus complet en information cinéma, ciblant un large public de tous âges. Avec son format original et accessible gratuitement ou en abonnement grâce à ses différents partenaires, Daily Movies est l’un des moyens privilégiés permettant à de nombreuses personnes d’être informées de l’actualité cinématographique en Suisse.

Alors que « La La Land » signe le renouveau de la comédie musicale en trustant les récompenses (aux Golden Globe et, qui sait, bientôt aux Oscars), intéressons-nous à ce qui a pu se faire de pire dans le genre, à la grande époque de la disco…


LA PUISSANCE DU FLUO
Les années disco aux Etats-Unis ont inspiré pas mal de comédies musicales plus ou moins bonnes et, admettons-le, souvent mauvaises. Une figure récurrente de ces comédies musicales 80’s, c’est cette gentille cruche d’Olivia Newton-Jones. L’héroïne du délicieusement ringard « Grease » réitère l’exploit de jouer dans « Xanadu », au côté d’un casting prestigieux qui montre qu’il ne suffit pas d’engager des pointures, mais que c’est bien aussi d’avoir un cap esthétique et, pourquoi pas, un scénario qui tient la route.

Rappelons le contexte socio-économico-culturel, qui préfigure l’aspect nanar du film : début des 80’s, côte californienne, les rollers sont à la mode, les bandanas fluo et les chaussettes montantes aussi. Les producteurs veulent surfer sur cette nouvelle vague de jeunes branchés : il faut se dépêcher de sortir un gros nanar disco et engranger autant qu’on le peut.

L’histoire se veut « féerique » et « surnaturelle » (d’où les superbes effets spéciaux à base de néons fluo). En gros, c’est l’histoire de Sonny, un peintre qui tombe amoureux d’une fille irréelle et mystérieuse, qui s’avère être sa muse et accessoirement la fille de Zeus. Grâce à elle, l’artiste démissionne de son job alimentaire de graphiste pour monter sa propre boîte de nuit : le Xanadu (une bonne idéologie bien 80’s : oublie tes rêves, gagne des thunes et tu seras un winner !).

Le film commence superbement puisque l’on peut admirer un aréopage de danseuses entourées d’un magnifique halo fluo (bleu, orange, violet) sortir d’un mur d’où elles étaient préalablement dessinées. Les coquines s’en vont (à la vitesse de la lumière…) chacune vers leur destin et le téléspectateur va suivre celui de Kira (Olivia), la petite blondinette niaiseuse. A noter pour l’anecdote que parmi les danseuses se trouve la débutante Sandahl Bergman, qu’on retrouvera aux côtés de Schwarzie dans « Conan le barbare ».

COMÉDIE PAS TRÈS MUSICALE
Dans une comédie musicale, on s’attendrait à ce que les protagonistes dansent et chantent en même temps (ou au minimum, « jouent » en même temps que la chanson) mais dans « Xanadu », ce n’est jamais le cas. En effet, à la manière d’un interrupteur ON/OFF, Olivia stoppe toute activité quand elle chante… et inversement ! Ainsi, lorsque que Kira fait du patin à roulettes (souvent) elle ne fait que sourire, de ce sourire si intelligent qu’on lui connaît.

Les autres acteurs ne sont pas en reste, notamment celui interprète Sonny, l’artiste benêt. Lui non plus ne sait pas bien faire du patin, et lui non plus ne sait pas bien danser ni chanter. Il est joué par Michael Beck, qui torpille sa notoriété acquise après l’immense survival urbain « Les Guerriers de la nuit ». Celui-ci résumera d’ailleurs assez bien son naufrage avec ces propos mémorables : « Les Guerriers de la nuit » m’a ouvert beaucoup de portes dans le monde du cinéma, que « Xanadu » a ensuite refermées ».

Il faut dire que le réalisateur fut bien taquin de lancer nos tourtereaux empotés à tourbillonner ensemble en patins, vaille que vaille, sans aucune chorégraphie ni aucun dialogue pour rattraper l’absence totale d’action.

La présence improbable de Gene Kelly censé relever le niveau ne fait qu’emmieller le tout dans la niaiserie. Il fait les frais d’une des scènes les plus psychédéliques avec Kira et Sonny. La légende doit s’acheter des fringues disco pour être dans le coup, alors ils vont faire les magasins. Et là, on se retrouve immergé dans une sorte de sous « Pretty Woman » sous acide. Ce pauvre Gene finira de perdre sa dignité dans une séquence en rollers dans un flipper géant.

On notera pour finir la présence incongrue d’une séquence d’animation au milieu du film – signée quand même Don Bluth (grand animateur chez Disney) –, que l’Olympe semble avoir inspiré le design du premier « Tron » et que la scène finale achèvera sûrement ce qui vous reste de bon goût !

[Séverine Amato]
Retrouvez l’intégralité de cette critique – et des centaines d’autres – sur nanarland.com, le site des mauvais films sympathiques.

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