Pour terminer mon passage à Bienne en cette 21e édition, 2 longs-métrages m’ont davantage marqué. L’un où Isabelle Carré démontre que le passé n’était pas toujours mieux et l’autre, avec Mélanie Laurent, filmant un quotidien inhabituel.

Si la comédienne Française Joséphine Japy avait marqué le 7e Art au travers de son intense performance dans « Respire » en 2014 et sous la direction de Mélanie Laurent, 10 ans plus tard, les rôles s’inversent avec une fiction plutôt attendue au « Festival du Film Français d’Helvétie ».
« Qui brille au combat » : Si Marion, Gilles et Madeleine se sentent soudés mais assurément différent-e-s, c’est que leur rythme de vie familial demeure entièrement voué à Bertille. Atteinte d’un lourd handicap au nom et diagnostic encore très flous, la jeune femme peut également décédée à tout moment… Pourtant, chacun-e essaie d’avancer doucement, avec ses propres expériences et vécus. Au moment où enfin, de nouvelles analyses sont validées, un horizon un peu plus précis pourrait se profiler.
Si ce long-métrage reste fictif avant tout, il demeure très proche des expériences et ressentis de ladite scénariste et metteuse en scène. L’un des changements majeurs est au niveau de sa distribution. Qui en fin de compte, s’avérera judicieux et dont la performance impressionne beaucoup.
En effet, Joséphine Japy désirait respecter au mieux sa réalité au niveau des castings. Donc, trouver une femme réellement atteinte de la maladie relative, mais acceptant les contraintes d’un tournage. Malheureusement, soit la personne n’était pas adaptée, soit Joséphine eut le sentiment qu’elle risquait de la faire « régresser » en jouant un tel rôle.

Finalement et suite à une prestation incroyable, ce fut la comédienne Sarah Pachoud (« La Nonne: La Malédiction de Sainte Lucie ») qui eut la responsabilité d’incarner « Bertille ». Outre son travail efficace, parfois même très éprouvant à l’exemple de la scène au bord de l’eau, ses 2 autres collègues ont aussi fourni un fantastique rendu.
Durant cette soirée au cinéma Rex à Bienne où le long-métrage fut proposé au public en compagnie de Joséphine Japy et Angelina « Marion » Woreth, plusieurs autres explications et anecdotes se partagèrent au moment des questions pendant le fameux « Podium du FFFH » avec son inoubliable canapé.
Très soigné, doté d’un bon rythme scénaristique même si parfois il donne un peu trop l’impression d’être proche de « Respire », « Qui brille au combat » mérite sa reconnaissance en salle pour toutes ces raisons et d’autres encore. A découvrir en Suisse romande fin décembre 2025.

« Les Rêveurs » : Bien que surprise de la proposition qu’on lui fit, Élisabeth accepta d’animer quelques ateliers d’écriture à l’hôpital Necker en plein cœur de Paris. Un centre médical spécialisé au niveau des maladies rares pour les enfants et où l’internement n’est jamais simple… De retour en ces lieux, l’enseignante et comédienne se laissera envahir par ses souvenirs et sensations. Amitié, fumette et atmosphères parfois ambiguës, tout était différent à l’époque.
L’un des aspects les plus intéressants de cette fiction, est le principe relativement méconnu de la pair-aidance. Il s’agit d’une entraide à la fois réfléchie et intuitive, entre plusieurs personnes ayant la même maladie ou proche, mentalement et/ou physiquement.
En l’occurrence et par rapport à la touchante et douce réalisation d’Isabelle Carré (« Et plus si affinités »), la pair-aidance entre les jeunes s’avère assez rapidement mise en avant. Elle est d’ailleurs magistralement développée et interprétée grâce au savoir-faire des 2 comédiennes principales.

Ainsi, « Elisabeth » adolescente et celle qui deviendra son amie proche durant l’internement, « Isker », sont jouées par Tessa Dumont-Janod et Mélissa Boros (« Alpha ») avec conviction et efficacité.
En outre, l’environnement recréé et la décennie représentée, font aussi plaisir à voir et rendent l’histoire un peu plus légère, par le biais notamment, du sentiment de nostalgie s’allongeant avec justesse.
Quoique dramatique, « Les Rêveurs » interpelle également beaucoup. Si l’évolution actuelle inclus davantage d’interactivité et de thérapies douces, les placements sont plus nombreux qu’auparavant.
Humaine, développant la détresse et l’amélioration de soi avec les degrés adéquats, ce film ne s’adresse pas à un large public, mais il saura être apprécié à sa judicieuse valeur.
















