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vendredi, novembre 8, 2024
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Et plus si affinités a de quoi laisser de belles portes ouvertes

Bon appétit avec "Sophie", "Xavier", "Adèle" et "Alban".

Laurent Billeter
Laurent Billeter
Le 7ème Art, pour moi c'est tout une histoire, Plus qu'une passion, qu'une grande occupation, D'Hollywood à Bollywood, De Michael Bay à Jean Marais, Je me complais dans ce milieu fabuleux.

La nouvelle réalisation d’Olivier Ducray et Wilfied Méance, plutôt tragi-comique même si l’humour s’avère davantage présent, est une réadaptation intelligente et moderne du long-métrage espagnol « Sentimental » de 2020. L’histoire raconte la vie de 2 couples durant un repas… assez saucé.


Rentrant chez lui après une nouvelle balade avec leur chien Alto, Xavier apprend avec surprise par son épouse affairée à leur cuisine, qu’elle a invité sans le consulter, leurs nouveaux voisins au souper. Sophie a même déjà enfourné le gigot. Accusant le coup, Xavier a passé une journée relativement éprouvante à enseigner la musique au sein de son école, il sera informé qu’Adèle et Alban sont le couple qui viendra manger chez eux afin de mieux se connaître respectivement. Très amoureux, encore plus durant leurs ébats nocturnes bruyants, les 2 jeunes se sentent apparemment vite libres d’aborder tous les sujets. A l’inverse de Sophie et Xavier vivant leur 25ème année de vie commune, se voient et consultent à peine dans leur quotidien. Si la soirée commence avec quelques froids, notamment à cause des différences générationnelles, la moutarde montera rapidement au nez et plusieurs piquent en sortiront spontanément. Au point de l’émulsion et… de la brûlure en trop ?

Presque 2 ans après leur comédie assez réussie « Jumeaux mais pas trop », les cinéastes mentionnés dans le chapeau, présentent leur dernier film « Et plus si affinités ». Avant tout une comédie, les différents thèmes sociaux abordés contiennent cependant et à chaque fois, un fond un peu plus dramatique.

Sous forme d’un huis-clos au travers d’un souper à la base bon enfant, la rencontre entre les 2 couples sera davantage saucée qu’il ne paraît. Pour se faire, les 2 cinéastes mentionnés, aidés par Jean-Paul Bathany (« Jumeaux mais pas trop), ont décidé de réadapter le film hispanique un peu trop gentil et dont la fin se termine plus calmement.

Tourné dans un triplex parisien d’environ 350 m2, « Et plus si affinité » demeure avant tout, une excellente et amusante satire sociale. En fait, la grande majorité des dialogues échangés relève de faits dont plusieurs personnes désireraient réellement en parler. Néanmoins, cela reste impossible par crainte du regard des gens, par gêne ou autres sentiments plutôt désagréables et négatifs.

Mais au travers de ce très bon long-métrage, les non-dits deviennent rapidement des propos savoureusement échangés. D’abord avec politesse, curiosité et courtoisie. Puis, au (de) gré des échanges, le ton monte jusqu’au moment où le gigot de « Sophie » cuisant dans le four, deviendra carbonisé et presque immangeable.

Jouée par Isabelle Carré (« La Dégustation »), « Sophie » se remarque rapidement car elle est à l’opposé de « Xavier », interprété par Bernard Campan (« Un sac de billes »). Soit une épouse trop discrète, souvent gênée de déranger ou de répondre par la négation. Pourtant, elle avouera notamment, avoir suivi un de ses fantasmes qui choquera son mari.

Ce dernier représente le protagoniste bougon, amer et sarcastique par excellence. Il n’hésite pas à râler sur tout et ne remarque même pas qu’il délaisse sa femme. Sa vie est monotone et ses intérêts et passions d’antan, écartés par son travail qui lui complaît moins.

Quant aux 2 jeunes amoureux, « Adèle » et « Alban » superbement incarnés par Julia Faure (« On est fait pour s’entendre ») et Pablo Pauly (« Patients »), ils découvriront que leurs aisances à tous les sujets possibles, voire inimaginables, se retourneront contre eux.

Toutefois et comme le binôme le mentionne à plusieurs reprises, la communication est l’un des meilleurs moyens de vivre en union au sein d’un couple. Si le quatuor se dénudera de différentes manières, tout en découvrant les plats, qualités et défauts des un-e-s et des autres, « Alto » (Angel en réalité) n’est pas totalement oublié. Le Golden Retriever a en effet, une indéniable importance.

Néanmoins, son implication ne concorde pas avec le reste du film et indépendamment de la volonté du beau chien, sa séquence change beaucoup trop la dynamique de la réalisation. En effet et à ce moment-là, « Et plus si affinités » devient plus dramatique et contient des scènes qui ne s’avèrent pas nécessaires quant au reste de la trame.

Cependant, le côté original, mi-cuit, mi-cru, amusant et osé du long-métrage, ne cessera de plaire à un large public. S’adressant à des spectateurs-trices mêlant les productions théâtrales et cinématographiques authentiques et drôle, il se peut que certaines personnes se sentent gênées après avoir entendu une partie des dialogues.

Mais ce sentiment se dissipera rapidement car « Et plus si affinités » se dote en sus, d’une très bonne rythmique, d’un cadre bourgeois idéal pour une telle soirée et d’un quatuor ayant beaucoup apprécié travailler ensemble.

Et plus si affinités
FRA – 2024
Durée: 1h17 min
Comédie
Réalisateurs: Olivier Ducray, Wilfried Meance
Avec: Bernard Campan, Isabelle Carré, Julia Faure, Pablo Pauly
Agora Films
03.04.2024 au cinéma

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