Un Père Noël presque vrai, une Lettre de souhait presque humble, une Galette des Rois en avance et une vengeance contre le harcèlement scolaire. Avec de la détermination, on arrive à ses toujours à ses fins, même le jour de Noël !
Zoé a sept ans et son pire ennemi est Timothée, héritier de la biscuiterie de Gélas qui gouverne sa petite bourgade. Son camarade la harcèle tous les jours et elle n’a de cesse d’encaisser les brimades. Mais cette fois Zoé a une idée qui va tout changer : demander au Père Noël la Super Sarbabacanne pour détruire une construction de château que Timothée affectionne particulièrement. Pour cela il est impératif que son souhait soit respecté. Seulement le soir de Noël venu, elle ne reçoit pas le bon cadeau. Zoé se lance alors à la poursuite du Père Noël afin de lui demander des comptes et obtenir l’arme demandée.
Un film typiquement de Noël avec tout ce qu’il faut comme décors, personnages et gags loufoques. L’usine de biscuits est une cousine de la chocolaterie de Willy Wonka en light. Même le village qui la cerne est digne des corons façons contes de fée sucrés et proprets. Une vie bien organisée autour d’un roi ou plutôt d’une famille royale en l’occurrence. Une manière de ne pas distraire le spectateur de l’intrigue principale. Le personnage de Zoé a un côté Amélie Poulain maléfique et mignon qui lui apporte de la crédibilité à ses desseins machiavéliques. Elle ne pourrait pas agir autrement dans son monde où le harcèlement scolaire n’est pas prit en considération face au pouvoir de la fortune des dominants capitalistes. Ces derniers sont d’ailleurs dépeints comme stupides, légèrement cruels – on a vu pire – cupides bien entendus et manipulateurs. De l’autre côté, une petite fille à peine épaulée par ses amis, avec une mère célibataires soumise à ses patrons et un peu niaise. Patrick Timsit prend les traits d’un Père Noël de foire sans grande envie de rétablir la vérité malgré ses lignes de texte. Une tentative maladroite de film comique. Pourtant les acteurs mouillent manifestement leur chemise.
Les décors extérieurs sont trop artificiels. Le carton fait carton, le sagex fait sagex et le plastique c’est pas mieux. Tout est trop neuf et brillant. Par contre, les intérieurs sont particulièrement bien agencés et détaillés. A croire qu’il y avait deux équipes d’accessoiristes sans communication entre elles. Cette production fait penser à Loups- Garous, le film de Fançois Uzan en 2024 avec Jean Reno et Franck Dubosc. La volonté de se lancer dans un style épique que la réalisation française ou blege ne maîtrise pas visuellement en tout cas. Le scénario est bon, mais le visuel ne soutient pas la cause.
Il y a également des faux airs de Home Alone de John Hughes en 1990 avec le jeune Macaulay Culkin avec les pièges inventés par le personnage de Zoé. Les enfants entre six et douze ans y trouveront certainement leur plaisir et riront volontiers par identification. Pour les autres c’est moins évident. Un bon film familial de fin de week-end sous une plaid douillette pop-corn à la clé.
Dans le paysage cinématique actuel, il y a plus à attendre d’une comédie dans le genre de celle-ci avec les moyens proposés et le savoir-faire de certains métiers. Un peu comme si la production n’avait pas pris en compte le visuel et la qualité scénaristique au profit des costumes qui marquent l’image et de certains décors intérieurs. Le déséquilibre ne permet pas d’attribuer suffisamment de lettres de noblesse à ce long métrage. Dommage. Pour finir, je dirais que tous les ingrédients étaient à disposition pour réaliser une pépite, mais que la recette a été comprise de travers, ça manque de temps de cuisson.
Réal. : James Huth
Acteurs, Actrices : Patrick Timsit/Isabelle Nanty/Théa De Boeck/Antoine Gouy/Eugénie Anselin/Sam Scournaux
Distrib. : SND
Sortie : 17 décembre 2025
Genre : Comédie
