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vendredi, novembre 8, 2024
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Lady Bird : les années collège aux Etats-Unis

Laurent Billeter
Laurent Billeter
Le 7ème Art, pour moi c'est tout une histoire, Plus qu'une passion, qu'une grande occupation, D'Hollywood à Bollywood, De Michael Bay à Jean Marais, Je me complais dans ce milieu fabuleux.

Un engouement surprenant est survenu pour ce long-métrage. Auréolé par certaines critiques, il s’avère toutefois qu’il n’est pas si exceptionnel. Car il donne souvent l’impression de déjà-vu, malgré les très bonnes performances du casting.


« Lady Bird » est une jeune fille en pleine crise d’adolescence. Comme souvent, dans cette tranche d’âge, elle est têtue et n’hésite pas à exprimer ses pensées et états d’âme autour d’elle. Se sentant en total désaccord avec sa mère, elle fait tout pour ne pas lui ressembler. Indécise sur bien des points, mentant souvent volontairement et se retrouvant dans quelques histoires farfelues, « Lady Bird » alias Christine McPherson, sera amenée à réaliser que sa ville natale Sacramento n’est peut-être pas autant lamentable et catastrophique qu’elle la perçoit.

Primé à 2 reprises aux Golden Globes 2018 et nommé à différentes autres cérémonies du même genre, il est difficile à croire que « Lady Bird » ait rencontré un tel succès auprès de la presse. Car finalement, le scénario plonge simplement le spectateur dans une Amérique du Nord un peu profonde au travers de Sacramento. Peut-être que les américain-e-s s’identifient davantage à ce lieu, mais il est probable qu’il triomphera moins en Europe. Native de ladite ville, c’est la jeune réalisatrice Greta Gerwig (actrice dans « Jackie ») qui choisit ce lieu de tournage. Elle avait d’ailleurs demandé à Saoirse Ronan (« Brooklyn ») de travailler son accent afin de rendre plus crédible son. En tant qu’Occidentaux, il est difficile voire impossible, de déceler la justesse de ces intonations. Mais celles-ci semblent être respectées car appréciées par le public des Etats-Unis.

« Lady Bird » retrace le parcours d’une adolescente rebelle cherchant à se faire remarquer et à quitter cette cité semblant être au milieu de nul part. Proche d’un road trip, c’est-à-dire qu’une fuite ou un voyage sera mis en avant dans l’intrigue, ce film d’auteur relate la (sur) vie de la famille modeste que sont les McPherson. Pour incarner le rôle principal, la cinéaste a choisi Saoirse Ronan qui s’est pleinement investie et amuse quelque peu avec sa belle chevelure colorée. Si la comédienne représente la tête d’affiche, le reste du casting est moins connu en Europe. Laurie Metcalf Toy Story ») interprète avec convenance la mère voulant à tout prix le bien-être de ses enfants, quitte à accepter d’endosser le rôle de « méchante maman ». Quant au père, joué par Tracy Letts Pentagon Papers »), il exprime bien le père de famille se retrouvant embêté à un moment crucial de sa vie. Mais c’est surtout la novice Beanie Feldstein (« Nos pires voisins 2 ») qui change totalement de registre et fait percevoir son investissement avec réussite.

En dépit du casting, « Lady Bird » prouve en tout simplicité et juste au niveau de son titre qu’il plaira davantage à la population nord-américaine qu’européenne. Car la culture présentée, le mode de vie financier et scolaire se distinguent très souvent. De plus, le terme de « femme oiseau » est très connu dans la culture américaine, car ce surnom était porté par la femme du 36ème Président des Etats-Unis, soit Claudia Atla Taylor Johnson. Un fait qui attirera certainement un public plus large aux USA, notamment les curieux-euses souhaitant savoir si un lien ou une référence existeraient entre la fiction et l’historique. Mais cela ne changera guère l’attrait des spectateurs-trices du Vieux Continent.

En effet, si « Lady Bird » n’est absolument pas doté d’un énorme budget pour le tournage, il n’en reste pas moins intergénérationnel et relatant une certaine intimité dans la vie de l’héroïne et sa famille. Bien loin des grosses productions comme « Hanna », Saoirse Ronan atteste apprécier les œuvres plus personnelles, comme celles à plus grandes envergures. Se rapprochant davantage de « Brooklyn », entre autres avec le travail de l’accent, elle n’hésite pas à briser les codes de la jeune actrice cherchant avant tout à briller au sein de superproductions.

Cependant, le long-métrage n’est jamais intellectualisé et exprime une forme de mal-être sur la recherche de notre place dans une société toujours plus complexe et exigeante. Ces sentiments se percevront rapidement et raisonneront auprès des gens aimant ce genre d’œuvres cinématographiques. Quant aux autres personnes appréciant plus ce que la comédienne principale évite, il est préférable de se soustraire à « Lady Bird », car il pourrait être ennuyeux.

Lady Bird
USA   –   2017   –   94 Min.   –   Drama
Réalisateur: Greta Gerwig
Acteur: Saoirse Ronan, Laurie Metcalf, Tracy Letts
Universal Pictures
28.02.2018 au cinéma

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