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mardi, mars 19, 2024
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Marché unique numérique : un répertoire des films européens pour en faciliter l’accès en ligne.

Daily Movies
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Le festival Lumière n’est pas qu’un incroyable hommage au monde du cinéma. C’est aussi la transmission, la diffusion et le partage de la culture cinématographique. Défendant la liberté de circulation et la visibilité des films, le festival a accueilli la Commissaire Européenne à l’Économie et à la Société numériques, Mariya Gabriel, pour qu’elle s’exprime sur la création d’un Répertoire des films européens qui est l’une des actions phare de la stratégie Digital4Culture.


Lancé par la Commission européenne et l’Observatoire européen de l’audiovisuel, le nouveau répertoire permettra aux professionnels, autorités publiques et citoyens d’accéder à des informations sur les films européens et leur disponibilité en ligne dans les services de vidéo à la demande ( VOD ) dans tous les pays de l’Union européenne. Voici la retranscription de cette conférence de presse.

Commissaire Mariya Gabriel
« Je suis heureuse d’être devant ce petit coin de presse pour vous présenter le prototype du Répertoire des films européens. C’est un projet collectif, une collaboration avec les producteurs, les auteurs, mais aussi tous ceux qui accordent une valeur au cinéma européen et à sa production européenne. Je voudrais être très bref. Le point de départ est simple. La situation en matière de circulation des œuvres européennes est insatisfaisante. Ce constat défavorable est un paradoxe à deux égards ; d’une part, parce que l’Europe est un acteur majeur du cinéma et de l’audiovisuel mondial, et, d’autre part, parce que l’évolution du mode de consommation et l’importance croissante de la vidéo à la demande contribue à multiplier les œuvres, et à en profiter au quotidien. Dans ces conditions, nous voulons l’amélioration de la condition de la circulation des œuvres européennes. C’est une priorité. Une circulation plus soutenue est un levier pour créer de la valeur dans le secteur. Ensuite, parce qu’au-delà des contenus des films ou des séries télévisées, ce sont nos valeurs communes, ciment de notre identité européenne que nous faisons voyager. C’est dans cette perspective que je suis heureuse d’avancer vers la nouvelle étape franchie aujourd’hui avec le prototype de Répertoire des films européens. C’est un outil qui permettra à tous – professionnels, citoyens, autorités publiques – de connaître la disponibilité des films européens accessibles sur des plateformes de vidéo à la demande ( VOD ) en Europe. C’est dans la continuation et l’approfondissement des réformes que nous avons engagés – et, que vous connaissez tout aussi bien que moi -, qu’il s’agisse du cadre réglementaire de la nouvelle directive des services audio-visuels et des droits d’auteur. Cela s’insère dans la logique de notre programme média dans le cadre d’une Europe créative. Je tiens à vous assurer en tant que Commissaire responsable de cette partie de l’Europe créative, je continuerai à défendre l’augmentation du budget, puisque c’est une véritable histoire et un véritable symbole pour nous tous. On s’aperçoit à quel point cela pourrait permettre de promouvoir nos valeurs. Encore une fois, c’est un répertoire qui a été conçu pour tous. Nous avons encore du travail, mais c’est avec des concertations régulières et le soutien remarquable de ce secteur que nous y parviendrons. Nous avions annoncé qu’au mois d’octobre, il y aurait le prototype. Maintenant, nous nous projetons vers 2019 et espérons que le répertoire sera opérationnel, d’ici la fin de l’année prochaine ».

Bertrand Tavernier, président de l’Institut Lumière
« C’était une belle matinée. De voir la création de cet outil, c’est quelque chose qui ouvre des portes, qui donne de l’espoir. Depuis quelque temps, il y a eu des signes formidables des Commissaires européens dans divers domaines. Celui-là est un nouveau qui s’inscrit dans la prolongation du vote du Parlement sur le Droit d’auteur. À travers cet outil, il y a la possibilité de mieux diffuser, de mieux connaître, le cinéma européen à l’intérieur de l’Europe. C’est un travail et un progrès énorme. Ce n’est pas seulement un travail commercial. C’est un travail de civilisation. Les films sont des actes de civilisation, des actes de culture. La culture est un bouclier. Je dis toujours que les films sont des « armes de constructions massives ». C’est important de les montrer. Avec ce répertoire, viendra aussi des directives pour l’exploitation et le suivi des œuvres, pour la rémunération proportionnelle des auteurs. Comme le disait Clint Eastwood dans Dirty Harry : « Make my Day ».

Radu Mihaileanu
« Nous traversons une révolution du monde numérique et du monde de l’audio-visuel. Le monde et le cinéma ont été bouleversés par cette révolution. Lors d’une révolution, il faut les bonnes personnes. Nous avons la chance de vous avoir Madame la Commissaire. Ce pas-de-géant que nous faisons, d’imposer minimum 30% d’œuvres européennes dans tous les catalogues des diffuseurs en Europe. C’est une façon d’affirmer avec fierté que nous existons, que l’identité et la voix des européens sont importantes. De la même manière, vous nous avez soutenu sur la directive des droits d’auteur et sur la rémunération proportionnelle. Certains ont d’ailleurs du mal à comprendre que l’Europe est un précurseur de la démocratie. La république et la démocratie sont nées en Grèce, en Europe. Nous nous devons au regard de l’histoire de garantir ces valeurs. Par la liberté et la diversité d’expression, nous devons garantir cette rémunération. Nous ne voulons plus nous mettre à genoux et dépendre des riches. C’est un signal très important. Le répertoire est primordial pour affirmer notre richesse et notre diversité. L’Europe, et la France, notamment, détiennent le symbole du cinéma. C’est très symbolique, car nous sommes à Lyon où les Frères Lumière ont créé le cinéma et sans doute le cinéma de la diversité. Se retrouver à l’Institut Lumière et continuer à transmettre cette valeur civilisationnelle qu’est le cinéma, c’est une chance. Nous ne devons pas être timides. D’autres acteurs globalisant – Chine et Etats-Unis – ne vont pas se gêner pour imposer leur façon de penser, qui peut parfois être très enrichissante, mais nous ne devons pas nous priver d’offrir au monde entier l’exportation de la liberté et la diversité de l’expression ».

Pour plus d’informations :
www.mifc.fr/actualités/en-direct-table-ronde-sur-le-european-film-forum-et-la-directive-sma.html
www.ec.europa.eu/digital-single-market/en/news/le-repertoire-des-films-europeens-en-ligne

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