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samedi, avril 20, 2024
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Plan 9 From Outer Space

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Plan 9 From Outer Space


Comment ?! Déjà 58 numéros et pas une mention dans Daily Movies de l’immense Ed Wood, le père spirituel du nanar ?! Réparons séance tenante ce regrettable manquement. Mais que dire sur cette pièce cinématographique qui n’ait pas encore été dit, lu ou écrit ?


Pas grand-chose… C’est pourquoi l’on se contentera de brièvement résumer l’œuvre maîtresse d’Ed Wood, et de citer quelques anecdotes afin de tout de même mettre l’eau à la bouche de celles et ceux qui n’ont encore jamais vu cette pièce angulaire du film involontairement drôle.

CLASSIQUE ENTRE LES CLASSIQUES
« Plan 9 From Outer Space », c’est du tout cuit, un film mythique, le mètre étalon du nanar en quelque sorte. Dès sa sortie, Ed Wood a immédiatement été qualifié de « plus mauvais réalisateur du monde », rien que ça ! Et force est de reconnaître que le titre est loin d’être usurpé puisque le film se révèle une succession de scènes plus fauchées les unes que les autres, amalgamées sans grande cohérence. On y trouve tout ce que l’amateur éclairé de nanars recherche : des acteurs très mauvais, des effets spéciaux très cheap même pour l’époque, un scénario des plus rocambolesques et des incohérences à tous les niveaux. L’histoire peut se résumer en quelques mots : des extraterrestres veulent envahir la Terre et ont pour cela recours au plan n° 9 : réveiller les morts afin qu’ils tuent eux-mêmes les vivants.

On a donc droit à des soucoupes volantes en carton, des scènes de poursuites hallucinantes où les plans successifs se déroulent aléatoirement la nuit et le jour, des retournements de situations téléphonés, et des bastons dignes de vieillards cacochymes.

Les extraterrestres ne sont ni plus ni moins que des hommes en pyjama moulants parlant un très bon anglais, et l’intérieur de leur soucoupe ressemble à s’y méprendre à une pièce vide dans laquelle on aurait disposé un bureau et quelques oscilloscopes.

Plan 9 From Outer Space
Plan 9 From Outer Space

Pour la petite histoire, l’immense Bela Lugosi joue dans ce film. Cet acteur mythique, qui personnifia Dracula dans le classique de Tod Browning, interprétera ici son dernier rôle, au grand désespoir de Wood puisque la star décèdera avant la fin du tournage. Mais ne pouvant décemment se priver d’un tel nom au générique, c’est tout naturellement que le réalisateur demandera au médecin de sa femme de remplacer Bela, en secret bien sûr… Les deux hommes ne se ressemblent évidemment pas, ceci expliquant pourquoi dans certains plans le personnage tient son visage dissimulé derrière une cape, ne parle pas… et mesure 20 centimètres de plus !

Bref, « Plan 9 Nine From Outer Space » mérite d’être vu, à la fois pour son indiscutable densité nanarde et pour son statut d’œuvre culte dans l’histoire du cinéma. Nombre d’articles ont été écrits à son sujet et l’on ne saura que trop conseiller de visionner le film que le grand Tim Burton a consacré au « plus mauvais réalisateur du monde ».

Plan 9 From Outer Space
Plan 9 From Outer Space

UN EXCENTRIQUE ATTACHANT
On partage d’ailleurs le regard bienveillant de Tim Burton pour Ed Wood. Comment, de fait, ne pas admirer ces gens qui, quoi qu’on en dise, on eut le courage de vivre de leur passion ? Combien de personnes se retrouvent-elles coincées dans une situation, un métier qui ne leur plaît pas, alors qu’elles avaient des aspirations artistiques ou autres ? Combien d’adolescents ont-ils dû remiser leurs doux rêves au placard, car ils n’avaient pas la force de lutter contre un establishment castrateur qui leur commandait d’être réalistes ? Combien d’apprentis chanteurs, acteurs, peintres, danseurs, sportifs se sont-ils vu conseillés de trouver une « vraie » profession, avant de pratiquer leur passion ?

Ed Wood a beau compter parmi les plus mauvais techniciens de tous les temps, au moins, quand on parle de lui on emploie tout de même le terme « réalisateur » et cela devrait servir de leçon à beaucoup qui le critiquent alors qu’ils n’ont finalement pas eu son courage. Une sincère admiration pour ces gens qui ont vécu leur rêve envers et contre tout (et même contre une absence totale de talent, ce qui est d’autant plus héroïque !).

www.nanarland.com
[Régis Brochier]

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