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mardi, avril 16, 2024
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47 Ronin

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En chantier depuis 2008, « 47 Ronin » arrive enfin dans nos salles après une production pour le moins calamiteuse. Reports en série, budget explosé, reshoot près d’un an après la fin du tournage, un réalisateur interdit de salle de montage ; Carl Erik Rinsch, venu de la publicité et accessoirement beau-fils de Ridley Scott, se souviendra sans doute de son premier long-métrage comme d’un chemin de croix. Il faut dire que le projet était ambitieux, pour ne pas dire bancal : adapter l’une des plus importantes légendes nippones avec, en tête d’affiche, un Keanu Reeves entouré d’un casting exclusivement japonais.

Superproduction américaine oblige, tout ce beau monde est forcé de parler anglais, bonjour la crédibilité ! Si « 47 Ronin » fait preuve d’un certain respect pour son sujet et s’avère moins scandaleux que « Le Dernier samouraï », il n’en est pas moins un produit schizophrène. Entre sa volonté d’exposer un maximum de mythes du Japon féodal, sa débauche d’effets spéciaux (le dernier plan risque bien de vous faire saigner des yeux), l’accent à couper au katana de la plupart des acteurs, le film se transforme vite en grosse baudruche boursoufflée.

Toujours aussi inexpressif, Keanu Reeves incarne à lui seul tous les problèmes de « 47 Ronin ».

Alors que l’introduction promettait un spectacle divertissant, le récit s’enlise très rapidement dans une succession de micro-épisodes rarement spectaculaires. Ni les démons, ni les créatures monstrueuses et encore moins la sorcière et le dragon (qui n’ont plus rien à voir avec le folklore nippon) ne parviennent à nous sortir de l’ennui. Car entre les affrontements tristement aseptisés et filmés sans aucune personnalité, on assiste à des tunnels de dialogues soporifiques. Deux heures de vide : voilà le souvenir que nous laisse « 47 Ronin ». Il est cependant difficile de savoir à qui jeter la pierre. Le bruit circule qu’Universal aurait exigé un remaniement complet du film après avoir vu un premier montage contenant des dialogues en japonais et dans lequel Keanu Reeves occupait une place nettement moins importante. On se demande alors par quel miracle le dénouement, qui fait preuve d’un certain courage, a pu être épargné. Quoiqu’il en soit, « 47 Ronin » a un mérite : celui de nous avoir donné envie de revoir la version de Kenji Mizoguchi.

 

 47 Ronin
De Carl Rinsch
Avec Keanu Reeves, Hiroyuki Sanada, Ko Shibasaki, Tadanobu Asano, Min Tanaka, Jin Akanishi, Masayoshi Haneda, Hiroshi Sogabe, Takato Yonemoto, Hiroshi Yamada…
Universal Pictures International Switzerland

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