Après avoir parsemé son œuvre fictionnelle d’éléments autobiographiques, le cinéaste helvétique Francis Reusser livre ici un véritable journal intime, presque testamentaire. Un documentaire foisonnant, très introspectif mais pourtant bien ouvert sur le monde.

Du coup, il parle de lui… de pellicule argentique, de Paul Cézanne et de football ! Mais aussi de sa filmographie, de son œuvre et de celle de ses compatriotes comme Charles Ferdinand Ramuz (qu’il avait adapté avec « Derborence » et qui lui valut son plus gros succès public). Le réalisateur affiche un regard lucide, empreint de nostalgie mais jamais désabusé et son commentaire en voix- off est bien rédigé, profond, drôle et posément énoncé. « La Séparation Des Traces » est donc une excellente surprise. Le genre de film qu’on n’attendait pas, qui navigue en dehors des gros circuits commerciaux et qui touche pourtant profondément. Et surtout qui donne envie de découvrir ou de s’immerger à nouveau dans l’œuvre d’un cinéaste qui aurait eu le mérite de ne pas voir son talent brimé par la frilosité de la production suisse.
De nombreuses images de ce documentaire montrent bien que Francis Reusser a l’œil et l’intelligence d’un vrai cinéaste, d’un artiste complet, amoureux autant des mots et des sons que des images et des interprètes. Cette passion qui l’anime et qui transparaît clairement dans ce journal intime, en fait un document fort précieux.

CH – 2018 – 75 Min. – Documentaire
Réalisateur: Francis Reusser
First Hand Films
05.12.2018 au cinéma
Disponible en VOD








