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jeudi, mai 2, 2024
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Dream Girl 2, l’intéressante transformation de genres

Les LGBTQIA+ existent et souffrent aussi en Inde

Laurent Billeter
Laurent Billeter
Le 7ème Art, pour moi c'est tout une histoire, Plus qu'une passion, qu'une grande occupation, D'Hollywood à Bollywood, De Michael Bay à Jean Marais, Je me complais dans ce milieu fabuleux.

Suite au succès surprise de « Dream Girl » en 2019, long-métrage non distribué en Suisse à ce moment-là, il s’avérait inévitable qu’une suite s’écrive et se tourne. En l’occurrence, « Dream Girl 2 » demeure plutôt réussi, drôle et mêle subtilement les genres entre les femmes et les hommes.


Karam essaie de reprendre le doit chemin, d’oublier son ancien métier et garde l’espoir de pouvoir toucher le cœur de la charmante Pari dont il se sent amoureux. Mais dans la petite ville de Mathura, rien n’est simple … Si le père de sa dulcinée ne s’avère pas totalement fermé à leur mariage, il exige de la part du gendre, une forte somme en contrepartie. Issu de la basse caste, viré avec son père de leur domicile à cause de dettes, Karam n’a d’autres choix… Il doit redevenir Pooja, une femme sexy, séduisante et devant retravailler de nuit. Au gré de ses nouvelles rencontres, davantage masculines, il endossera même le rôle de psychologue en guérissant son patient. Pensant cette affaire réglée et prêt à récolter un salaire assez élevé, tout se compliquera très vite. Non seulement il le fera en tant que Pooja, mais en plus, il va devoir se marier avec son ancien patient pour toucher la rémunération. Obligé de cacher son identité, il fera son possible afin d’éviter la nuit de noces. Jusqu’au jour où il perdra sa perruque face à son mari qui lui apprendra un secret vraiment personnel. Décidant de s’entraider, aucun des 2 n’en sortira indemne et Karam pensera même avoir tout perdu…

Ces dernières années, la plus grande puissance cinématographique au monde, se fait énormément critiquer à cause du manque d’originalité des scénarios. Entre les copies de productions en Inde relativement connues, ou celles reprise de l’étranger, l’agacement s’en ressent fortement.

Mais en 2019, une surprise émergea des nombreuses réalisations du pays susmentionné, à savoir « Dream Girl ». D’autant plus que son metteur en scène et scénariste, Raaj Shaandilyaa (« Bhoomi ») n’avait jamais effectué ces 2 responsabilités simultanément.

Même si « Dream Girl » ne trouva aucun distributeur en Suisse durant cette période, cette comédie avec sa pointe de drame, récolta plus d’ 1,5 millions de dollars au box-office. Une belle réussite sachant que les comédiens-iennes choisi-e-s ne demeurent pas forcément reconnu-e-s.

Pour le diptyque, c’est Ayushmann Khurrana (« Dum Laga Kei Haisha ») qui endosse les rôles principaux. Il joue « Karam », mais aussi et plus complexe, « Pooja ». En outre, il féminise sa propre voix, ses postures, gestes, manières et tenues, afin de crédibiliser son personnage.

Même pendant les danses, l’acteur appréciant les longs-métrages avec des défis, il adapta ses chorégraphies dans le but de paraître plus féminin, sensuel et sexy. Hormis les chanteuses calquant leur voix sur la sienne, il s’est engagé à tout jouer et cette performance s’apprécie à sa juste valeur.

Car si ces 2 fictions demeurent de très bonnes comédies, elles dénoncent également des systèmes inégaux en Inde, comme la discrimination des castes et des aux femmes. Arrosées d’acide, battues, violentées et violées fréquemment, leurs vies sont souvent dramatiques et tragiques, dans ce pays où elles s’avèrent encore bafouées.

« Dream Girl 2 » montre également d’autres aspects tabous en Inde, notamment celui des droits LGBTQIA+. En effet, les communautés homosexuelles souffrent aussi de la moralité et actes violents des extrémistes. S’assumer amoureux (ou amoureuse pour les lesbiennes), s’avère malheureusement, encore un exploit.

Même s’il est un parfois un peu trop long, « Dream Girl 2 » explore des thématiques également complexes et rarement exprimées librement. Les castes bien sûr, mais aussi les dettes ou, le manque de flexibilité de la part des familles (parents, oncles, tantes, sœurs, frères, etc.) ne comprenant pas les désirs et souhaits de changements de genres.

Un long-métrage Bollywood qui se découvre et dévoile de manière très efficace, amusante et osée. A noter que l’acteur incarnant le marié, Abhishek Banerjee (« Bhediya »), marque également parce qu’il se ferme à toute émotion à la perfection.

Finalement, ce 2ème opus se comprend rapidement, même si les spectateurs-trices occidentaux-ales n’auraient pas vu le 1er film en 2019. S’il risque de ne pas attirer un large public en Europe, en Inde, son démarrage est déjà très positif et il se pourrait qu’il dépasse les entrées de « Dream Girl ».

Dream Girl 2
IND – 2023
Durée: 2h10 min
Comédie, Drame, Romance
Réalisateur: Raaj Shaandilyaa
Avec: Paresh Rawal, Ananya Panday, Annu Kapoor, Seema Pahwa, Ayushmann Khurrana, Nushrratt Bharuccha
N&N Creations
25.08.2023 dans les cinémas Pathé et automne 2023 sur Netflix

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