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jeudi, avril 25, 2024
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« La Nonne » : un spin off à peine effrayant

Laurent Billeter
Laurent Billeter
Le 7ème Art, pour moi c'est tout une histoire, Plus qu'une passion, qu'une grande occupation, D'Hollywood à Bollywood, De Michael Bay à Jean Marais, Je me complais dans ce milieu fabuleux.

Avec « Conjuring 2 : Le Cas Enfield », une nonne angoissante terrorise le couple Warren et des milliers de spectacteurs-trices. En fait, le public avait tellement apprécié le démon qu’une fiction lui est consacrée. Malheureusement, cette version le rend superflu.


Dans une abbaye reculée durant les années 50, une jeune nonne se suicide. Quelques temps après, le Vatican l’apprend et en reste choqué. L’affaire ne paraissant pas anodine, un prêtre est missionné sur place avec une novice. Dès leur arrivée, d’étranges phénomènes surviennent et leur investigation deviendra vite cauchemardesque. À tel point que les convictions et la foi des ecclésiastiques en seront fortement ébranlées. Une forme de mort les guette avec une intention bien particulière…

Ces dernières années, les films d’horreur ont beaucoup de succès et attirent un large public à l’exemple d’ « Annabelle ». « La Nonne » risque aussi de captiver beaucoup de gens. En tout cas, les premiers chiffres du Box-Office américain sont très prometteurs et il est probable que ceux pour l’Europe le soient également. À ce jour, il frôle les 70’000’000 de dollars américains.

Comme ce fut le cas avec la poupée possédée, la plupart des rôles principaux furent attribués à des comédiens-iennes peu connu-e-s du grand public. Même le réalisateur est un débutant dans le milieu du 7ème Art puisqu’à la base, sa spécialité se situait dans la création de clips musicaux. Son précédent long-métrage, « Le Sanctuaire », n’est d’ailleurs jamais sorti en Suisse romande.

Quoiqu’il en soit, sa première grosse mise en scène demeure catastrophique. Au sein du récit, tout le monde parle bien l’anglais, presque sans accent et peu importe l’année et les régions géographiques. Dans certains lieux reculés et austères, l’électricité semble sortir de nulle part, tel un cadeau divin. Sans compter des objets qui ne devraient pas encore exister dans les années 50. Les voyages sont aussi extrêmement rapides et ce laps de temps est donc, inadapté pour l’époque. De nombreuses autres incohérences demeurent présentes et malheureusement, souvent vite décelables.

Au niveau de la distribution des rôles, le choix de l’actrice principale surprend beaucoup, se discute et surtout, semble démontrer une solution de facilité. Car Taissa Farmiga American Horror Story : Roanoke ») est la jeune sœur de Vera Farmiga incarnant l’épouse Warren dans le diptyque (et future trilogie) qui leur sont dédiés. Demián Bichir Alien Covenant ») reste certes, plus pertinent dans son rôle, mais son jeu d’acteur contient trop de clichés. Il représente un homme de l’église avec ses propres maux et pas toujours efficace. En un sens, heureusement que le choix du casting s’est à nouveau tourné vers Bonnie Aarons (« Jusqu’en enfer ») pour incarner l’angoissante nonne. Toutefois et malgré ce respect humain, son allure perd tout son sens, car les effets numériques l’entourent beaucoup trop.

Pourtant, le plus agaçant par rapport à la distribution reste le « Frenchie » Jonas Bloquet Valerian et la Cité des mille planètes »). Bien que sa performance soit correcte, la production aurait pu choisir une autre origine qu’un francophone dans la fiction. À l’exemple d’un acteur plus proche des véritables lieux de tournage, car cette initiative dénature les comédiens roumains.

À propos de Roumanie, la véritable réussite de « La Nonne » revient aux décors naturels. Tournés entièrement dans ledit pays, soit en studios, soit en extérieur, le château de Corvin situé à Hunedoara en Transylvanie, offre un charme très approprié par rapport à la réalisation. Évidemment, certains éléments ont été rajoutés pour les besoins du tournage, à l’exemple d’un faux mur réaliste en tout point.

« La Nonne » ravira sans nul doute les aficionados des franchises du genre. Pouvant effrayer plus d’une personne, il va de soi que les enfants ne doivent pas regarder ce long-métrage. Même si la séquence finale reste la meilleure, il est probable qu’une partie des spectateurs-trices ne veuille pas découvrir « Valak » avec cette version, car elle paraît bien faible en comparaison du « Cas Enfield ». Regrettable, car cet opus aurait mérité une approche comprenant davantage de réalisme et d’émotions.

The Nun (La Nonne)
USA – 2018 – Horror
Réalisateur: Corin Hardy
Acteur: Demian Bichir, Taissa Farmiga, Jonas Bloquet…
© Warner Bros. Ent. All Rights Reserved.
19.09.2018 au cinéma

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