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jeudi, décembre 12, 2024
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Les proies : entre victimes et bourreaux

1864 durant la guerre de Sécession, les jeunes femmes d’un pensionnat deviennent subtilement les proies d’un soldat blessé. 


Le film de Sofia Coppola nous plonge en plein coeur d’un pensionnat de jeunes femmes. L’ambiance y est paisible et rassurante. Or, en dehors de ces murs, la guerre de Sécession se poursuit. Les sept femmes qui y vivent sont donc préservées de cette violence et de la masculinité. Cependant, cette guerre finit tout de même par les atteindre à travers la venue d’un soldat blessé du camp ennemi. Le caporal John McBurney interprété par Colin Farrell s’est fait secourir par la plus jeune d’entre elles, Amy. Loin d’être anodine, sa présence vient perturber ces femmes. Dès lors, les tensions sexuelles ainsi que sexistes se font sentir et deviennent de plus en plus intenses. Immanquablement, elles finissent par engendrer des dérapages jusqu’à provoquer le mot de la fin.

La réalisatrice propose à travers son œuvre, une réadaptation du film datant 1971 de Don Siegel avec Clint Eastwood dans le rôle du soldat. Celui-ci est lui-même une adaptation du livre Les Proies de Thomas P. Cullinan publié la première fois en 1966. Un remake de Sofia Coppola qui se veut plus en douceur. Les perturbations issues de cet homme transparaissent essentiellement à travers les personnages de Martha Farnsworth, la propriétaire des lieux, Edwina Dabney l’institutrice et Alicia, une pensionnaire (interprété respectivement par Nicole Kidman, Kirsten Dunst et Elle Faning). Les évènements s’expriment plus dans la suggestion et moins dans la démonstration explicite. Ainsi, toutes les scènes qui peuvent un tant soit peu choquer sont évincées. Egalement, nous sommes loin d’une tension et d’une intrigue prenante. Ainsi, le déroulement de l’histoire est un peu plat. Même les moments forts et le dénouement manquent de poigne.

Malgré ces aspects négatifs, nous pouvons souligner que la réalisatrice propose une autre perspective tournée vers ces femmes. Celle-ci suggère que les proies ne sont pas forcément les victimes. Mais surtout, le film propose des plans très travaillés tels des tableaux. Nous sommes plongés dans une ambiance sereine teintée de tensions. Ceci transparaît notamment par le jeu d’ombre et de lumière. Mais encore, cette opposition entre le noir et le blanc se perçoit à travers les personnages. Les jeunes femmes sont souvent vêtues en couleurs claires et exposées à la lumière alors que le soldat est vêtu de couleurs sombres et souvent dans l’ombre. Mais ne tombez pas pour autant dans le manichéisme. Ce film offre une perspective plus subtile. Comme mot de la fin, nous pouvons dire que tout au long du film, nous contemplons plus les images que d’être pris dans l’histoire en elle-même. 

 

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