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mercredi, avril 24, 2024
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« L’Ombre d’Emily » : un thriller tout juste sympathique

Laurent Billeter
Laurent Billeter
Le 7ème Art, pour moi c'est tout une histoire, Plus qu'une passion, qu'une grande occupation, D'Hollywood à Bollywood, De Michael Bay à Jean Marais, Je me complais dans ce milieu fabuleux.

Officiellement catalogué comme un film policier, « L’Ombre d’Emily » cache davantage de facettes et de thèmes. Dommage, car il est plus difficile à définir par rapport à son genre et de ce fait, à l’apprécier à sa juste valeur.


Stéphanie est une jeune mère de famille veuve et faisant de son mieux pour vivre avec son enfant dans une petite bourgade américaine. Un jour à la crèche, elle fait la connaissance de sa future nouvelle amie : Emily. De là, naîtra de forts sentiments chaleureux entre les 2 femmes. Bien que chacune mène sa vie de son côté, il arrive à Stéphanie de dépanner Emily plusieurs fois par semaine. Jusqu’au jour où son aide habituelle se transformera en sentiment d’inquiétude, puis d’angoisse… Car Emily a disparu depuis 5 jours sans donner un seul signe de vie. Son terrible secret laissera-t-il des 2 jeunes femmes indemnes ? Rien n’est moins sûr…

Malheureusement pour la toute première immersion du cinéaste Paul Feig (S.O.S. Fantômes 2016) dans un univers cinématographique plus sombre, son approche reste beaucoup trop instable et floue. L’adaptation du roman de l’écrivaine Darcey Bell semblait pourtant idéale pour le metteur en scène. Mais les modifications scénaristiques apportées par Jessica Sharzer (Nerve) créent trop d’ambiguïtés. Le long-métrage perd ainsi de sa qualité, dénaturant peut-être quelque peu le livre nommé « Disparue » en français.

À propos de nationalité, la France est à l’honneur au sein de « L’Ombre d’Emily » car plusieurs titres proviennent de l’Hexagone. Majoritairement anciens, en pensant à des chansons connues de Jacques Dutronc ou Brigitte Bardot, la nouvelle génération est aussi à l’honneur avec Zaz. Composée par l’Américain Theodore Chapiro, la bande-son reste intelligente et apporte une belle alchimie entre les morceaux et la plupart des séquences les utilisant.

Par rapport au casting, si ce dernier est bien sélectionné avec notamment Anna Kendrick (Table 19) et Blake Lively (Instinct de survie – The Shallows), la performance surprenante et intense demeure celle d’Henry Golding. Jeune acteur d’à peine 31 ans, il débute réellement sa carrière grâce à ce long-métrage et la fiction « Crazy Rich Asians ». Cette dernière fait d’ailleurs beaucoup parler d’elle Outre-Atlantique parce que pour la première fois depuis une bonne vingtaine d’années, la distribution reste entièrement asiatique et uniquement tournée au pays de l’Oncle Sam. Avec « L’Ombre d’Emily », le comédien, s’initie à un rôle beaucoup plus ambigu et sérieux. Il se laisse ainsi la possibilité, et prouve au public parallèlement, qu’il peut aussi interpréter des rôles différents et s’éloigner des réalisations romantiques.

2 autres éléments favorisent « L’Ombre d’Emily » des autres œuvres cinématographiques du genre. Entre autres grâce aux ambiances créées et aux décors. Car les lieux de tournages ont chacun une particularité, tout comme les protagonistes de la fiction. Si l’univers d’une des héroïnes est très colorée et donne l’impression d’être une mère parfaite auprès des enfants, l’autre dégage une froideur extrême et semble détenir énormément de secrets sur son passé. Les emplacements sélectionnés demeurent aussi intéressants parce que des atmosphères distinctes ont été conçues spécialement à cet effet. Par exemple, chacun des lieux de vie correspond à l’image des actrices principales. L’une est lumineuse et a beaucoup de couleurs, l’autre inhospitalière et impersonnelle.
Mais surtout, et là navré Mesdames, une scène spécifique se déroule dans l’intrigue amenant les 2 comédiennes à devenir très proches…

Même si « L’Ombre d’Emily » n’est pas un chef-d’œuvre, il se laisse regarder et saura être apprécié par un public curieux d’en savoir davantage. Malgré ce mélange de genres le rendant plus nébuleux, il plaira pour sa trame originale et les énigmes placées. Car au final, il est difficile de cerner parfaitement bien les motivations des protagonistes et leurs secrets…

A Simple Favor (L’ombre d’Emily)
USA   –   2018   –   Thriller
Réalisateur: Paul Feig
Acteur: Anna Kendrick, Blake Lively, Eric Johnson, Jean Smart, Sarah Baker, Henry Golding, Gia Sandhu, Kelly McCormack, Cyndy Day, Melody Johnson
Impuls
26.09.2018 au cinéma

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