Un drame cru et épique représentant le meilleur de la production coréenne actuelle.
Pour éviter la faillite, un pêcheur rachète le bateau dont il est capitaine et accepte une mission, celle de transporter des clandestins chinois en terre sud-coréenne. La traversée va prendre une direction imprévue lorsqu’une tempête se déclare en pleine mer…
Avec ce drame aux allures mythologiques, Shim Sung-bo réalise un premier film dense et coup-de-poing. Co-écrit par Bong Joon-ho, l’éminent cinéaste à qui l’on doit « Snowpiercer », « The Host » et « Memories of Murder » – sur lequel Bong et Shim avaient déjà collaboré –, « Sea Fog – les clandestins » adopte l’approche crue et frontale symptomatique du cinéma coréen. Il se différencie toutefois des autres grosses productions locales en construisant sa structure narrative avant tout à travers ses personnages. Ceux-ci tissent peu à peu un drame humain dont les répercussions prennent une ampleur inattendue, notamment suite au retournement de situation qui s’opère vers la moitié de l’histoire. Adapté d’une pièce de théâtre (elle-même inspirée d’un fait divers), « Sea Fog » possède l’épaisseur d’un classique littéraire et élabore une dialectique étourdissante entre ses protagonistes et ses enjeux narratifs. Au fil des vagues et des conflits qui s’étoffent, chaque personnage acquiert une signification symbolique qui, alliée au lyrisme dans lequel baigne le long-métrage, ne cesse d’enrichir l’œuvre. Les émotions se mélangent à mesure que les genres s’imbriquent, le film basculant de la romance au survival glacial.
« Sea Fog » représente sans doute le meilleur de la production coréenne : maitrisé et efficace, le film intègre ses références à sa puissante dramaturgie et son histoire sans concession.
Sea Fog – les clandestins
De Shim Sung-bo
Avec Kim Yun-seok, Park Yoo-chun
Dinifan