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mardi, octobre 15, 2024
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The King of Staten Island : Angoisse existentielle, cannabis et tattoos ratés

Pauline Brandt
Pauline Brandt
Avec un master de français moderne avec spécialisation en études théâtrales, un bachelor en français moderne et histoire et esthétique du cinéma, Pauline Brandt met en œuvre tout son savoir-faire pour promouvoir le cinéma.

Pete Davidson, comique américain connu pour ses sketches humoristiques dans l’émission hebdomadaire Saturday Night Live, joue ici son propre rôle : un mec de 24 ans plutôt paumé, vaguement dépressif depuis la mort de son père, pompier décédé dans les attentats du 11 septembre. Vaguement tête à claques, franchement égocentrique, Scott a pour seule perspective d’avenir l’idée de devenir tatoueur. En attendant, il fume des joints dans le sous-sol de la maison familiale, traîne avec ses copains le temps de boire des cannettes de bière bas de gamme et de réaliser des tatouages faits maison.

Il s’agit là d’une version fictionnalisée de l’histoire personnelle de Pete Davidson. Pour cette semi-autobiographie, l’acteur et humoriste se fait accompagner de Judd Appatow (En Cloque mode d’emploi, 40 ans, toujours puceau), que l’on connaît habituellement comme le réalisateur à l’origine de films lourdingues et remplis de clichés ; s’il reste ici dans le domaine de la comédie, il s’écarte de sa lancée habituelle d’histoire d’amour pour adulte masculin mal dégrossi et tente, avec The King of Staten Island, un film sur le deuil et l’entrée dans l’âge adulte.

Le scénario – et la présence de l’inimitable Steve Buscemi – fait d’abord penser à une réalisation dans la lignée de Ghost World : après tout, ne s’agit-il pas là d’un film surla nécessité de laisser derrière soi le monde de l’adolescence, de panser ses blessures et d’avancer avec le monde qui bouge autour de soi ? Peut-être – mais le coche est raté. Davidson est charismatique et bizarre, certes, et peut-être même vaguement attachant par moments. Il ne l’est pas suffisamment pour mener une barque de 2h17 à lui tout seul, et encore moins quand bon nombre des conversations qui l’impliquent sont franchement grotesques. C’est dommage, et d’autant plus que gravitent autour de lui des personnages bien plus intéressants à regarder – on reprendrait bien un peu de Kelsey (Bel Powley), la copine de Scott par intermittences, dont l’histoire est plus prometteuse que celle de Scott.

Vaguement patriotique, sacrément nostalgique, cette comédie est assortie d’une bande-son qui a le mérite d’essayer : on y écoute Kid Cudi, le rappeur qui, du propre aveu de Davidson, lui a sauvé la vie. On y regarde se dérouler la vie à Staten Island, arrondissement – autoproclamé – le plus pourri de New York. Le message est clair : à Staten Island, on s’ennuie. Si certains échanges semblent sortis de nulle part à des fins scénaristiques qu’on ne s’explique pas (la relation entre la mère de Scott et son nouvel ami Ray), d’autres, plus rares, sont intéressants ou prometteurs (les copains losers de Scott et sa mère Margie), mais tous semblent avoir pour but de souligner que Scott est insupportable. C’était bien tenté, mais, quand il s’agit du personnage principal d’un film de 2h17, on regrette vite l’idée.

The King Of Staten island
USA – 2020 – Comedie
Réalisateur: Judd Apatow
Acteur: Pete Davidson
Universal Pictures

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