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mercredi, avril 24, 2024
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Tueurs : Drôle d’équipe !

Alain Baruh
Alain Baruh
Le cinéma est un lieu merveilleux, on y trouve de tout: des comédies (mon genre préféré), des films d'auteurs (que j'apprécie pour leur diversité), des documentaires plus ou moins passionnants, des blockbusters et d'autres types de films. Fan du cinéma français et des pays latins, j'en ai fait ma spécialité. Rédacteur depuis de nombreuses années, j'aime partager mes connaissances et découvertes. «Le cinéma est fait pour tous ceux dont la curiosité est le plus grand défaut» Claude Lelouch

Ce film Franco-Belge est assez violent, mais le scénario est bon et les acteurs très performants. Un cocktail explosif adéquat, car on ne s’ennuie pas une seconde…


Frank Valken est un vieux cambrioleur barbu, échappé de prison. Avec ses acolytes, il prépare un gros casse qui lui permettra de refaire sa vie ailleurs avec sa famille. Munis de fusils d’assaut et d’armes en tous genre, ils prennent possession d’un fourgon blindé et le dirigent vers leur cible, un parking souterrain d’un centre commercial. Malheureusement, tout ne se passe pas comme prévu. Leur plan chronométré échoue à cause d’un « corbeau » qui les a dénoncés. Nos voleurs plutôt non-violents se retrouvent même accusés d’avoir commis un massacre sur le lieu des faits. Comment nos bandits vont-ils pouvoir se disculper et retrouver les vrais assassins, alors qu’ils sont recherchés par toutes les polices ?

Le premier long-métrage du réalisateur et scénariste belge, François Troukens, portait initialement le titre de « Tueurs: la stratégie de la tension » qui faisait référence à un attentat ayant eu lieu à la gare de Bologne, il y a plus d’une trentaine d’années. Pour ne pas faire trop de vagues, le cinéaste a accepté de raccourcir le titre de son premier film. Ce metteur en scène est un personnage emblématique, car il est lui-même un gangster repenti, bien connu du grand banditisme belge. Il s’est formé à la littérature et aux métiers du cinéma durant son séjour derrière les barreaux. C’est là que l’ex gangster a puisé son inspiration pour ce polar, utilisant son expérience pour nourrir son scénario.

« Tueurs» s’inspire d’un fait réel qui n’a jamais été élucidé en Belgique, l’affaire des tueurs du Brabant. Ces criminels ont terrorisé le pays durant les années quatre-vingt en exécutant froidement leurs victimes lors de violents et sanglants braquages. François Troukens a voulu mélanger cet horrible fait divers avec d’autres intrigues politiques impliquant l’état et les services secrets, en s’inspirant par exemple de l’attentat de la gare de Bologne survenu en 1980. Ce crime mystérieux est selon lui assez emblématique de la « stratégie de la tension », une théorie selon laquelle les USA, via la CIA, auraient cherché à déstabiliser, à plusieurs reprises, l’Europe.

En premier lieu, le réalisateur voulait écrire une fiction encrée dans la réalité qui est la sienne, un film de gangsters avec des personnages qui ont l’honnêteté de leur engagement. Ce sont selon lui, des hommes fascinants, révoltés par leur propre condition, qui ont l’audace folle de vouloir la dépasser, au mépris des risques. On est loin des thrillers à l’eau de rose. Ce film étonne par sa violence et son réalisme. Choqué au premier abord, le spectateur comprend vite que le monstre n’est pas celui qui en à l’air. Il n’y a pas de figure du banditisme, les assassins et voleurs sont partout et en particulier où on ne pense pas les trouver. L’accusation est forte, mais semble assez crédible dans le film. Si l’image donnée du grand banditisme est perçue comme positive, le metteur en scène s’est bien gardé de ne pas faire son apologie. Lorsqu’il était incarcéré, François Troukens a croisé la route d’une série de personnes ayant été mêlées de près ou de loin aux affaires dont le film s’inspire. La thématique en filigrane, c’est la surmédiatisation de certains prévenus que le producteur dénonce. Selon lui, ces détenus sont instrumentalisés et façonnés pour qu’ils représentent les ennemis publics numéros 1, aux yeux du monde.

L’acteur principal de cette production n’est autre qu’Olivier Gourmet. Le Wallon de 54 ans a plus d’une vingtaine d’années de carrière derrière lui. On a pu le voir dans de nombreux films à succès tels que : « Chocolat » où il a partagé l’affiche avec Omar Sy, ainsi que dans «Sage Femme» et «Le jeune Karl Marx» sortis récemment ou «Le couperet» pour ne citer que les plus connus. Cet homme capable de jouer un peu tout est parfait dans le rôle principal. Il a cet air aigre-doux qui colle parfaitement à la peau de son personnage. À ses côtés nous trouvons quelques têtes locales qui se débrouillent eux-aussi plutôt bien. L’inspectrice, Lucie Tesla est interprétée par Lubna Azabal, elle aussi assez expérimentée. Elle joue juste et n’en fait jamais trop.

Kevin Janssens, est lui aussi de la partie, moins connu que ses compatriotes, il avait livré une prestation particulièrement marquante dans le violent thriller «Les Ardennes» sorti en 2015. Le comédien y incarnait un ex-détenu fraîchement sorti de prison au comportement extrêmement dangereux.

Doté d’un bon casting et sonnant juste, cette création est intéressante à découvrir. Bien mis en musique et très dynamique, ce film particulier est vivement conseillé. À la condition unique, de savoir supporter certaines scènes assez crues.

Tueurs
FR   –   2017   –   Crime
Réalisateur: François Troukens, Jean-François Hensgens
Acteur: Olivier Gourmet, Kevin Janssens, Lubna Azabal, Natacha Régnier, Bouli Lanners, Johan Leysen
Pathé Films
06.12.2017 au cinéma

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