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mercredi, avril 24, 2024
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« Une affaire de famille » : une nouvelle façon de concevoir la famille

Morgana Zanetta
Morgana Zanetta
Ayant une grande passion pour le milieu culturel-artistique, de la bande dessinée au cinéma en passant par la musique, je voulais m’investir dans la diffusion de ce savoir. Je suis actuellement étudiante à l’Université de Lausanne en Master de cinéma et c’est depuis plusieurs années que le 7ème art enrichit mon quotidien, du visionnement de films à la participation aux événements culturels comme des festivals. Mais c’est surtout le champ de l’animation qui attire le plus mon attention, ses différentes techniques et les imaginaires merveilleux qu’elles arrivent à créer.

Avec son dernier drame poétique (Une affaire de famille, 2018), Hirokazu Kore-eda nous plonge à l’intérieur d’une famille pauvre.


Le film qui a gagné la Palme d’Or au Festival de Cannes 2018, suit les vicissitudes d’une famille japonaise qui se trouve dans les couches plus basses de la société. Suite à un vol dans un supermarché, Osamu et le garçon Shōta aperçoivent une fille, Yuri, qui se trouve dans le balcon de sa maison. Une fois constaté, la situation de maltraitance dans laquelle se trouve la petite, ils décident de l’amener chez eux. Yuri s’attache à cette nouvelle famille, qui même dans son état de pauvreté partage des moments de grande joie.

Le sujet familial a été déjà traité plusieurs fois par le réalisateur japonais Hirokazu Kore-eda (Notre petite sœur, Tel père, tel fils). Thème qui selon lui (voir entretiens qu’on trouve dans les compléments du DVD) est en constante évolution, motif pour lequel il a voulu s’interroger autour du sens propre du mot « famille », à travers un drame intime qui prend inspiration des faits divers, mais aussi de ses propres souvenirs.

Ce film questionne la définition de famille, en nous montrant que la vraie famille n’est pas celle biologique, mais plutôt celle affective avec laquelle on partage des moments de vie. Comme affirme le personnage de la vieille dame Hatsue « Normalement, on ne peut pas choisir ses parents.

Justement, c’est plus fort quand on les choisit soi-même », Kore-eda a tordu l’idée de famille traditionnelle, en nous proposant une alternative constituée en une famille pas unie par le sang. En plus, la manière de jouer des acteurs, parmi lesquels on reconnaît Lily Franky (Tel père, tel fils) et Kiki Kilin (Notre petite sœur, Après la tempête) qui ont déjà travaillé avec Kore-eda, est très spontanée, elle plonge le spectateur très près des personnages qui animent le récit ; immersion qui crée une sensation de proximité et donc de partage des actions, même les plus immorales (vol). En outre, Kore-eda donne beaucoup d’importance aux enfants, personnages qu’il filme avec une grande attention, en reproduisant à l’écran leur innocence joyeuse, tout comme leur souffrance.

Le résultat est une œuvre qui prône la réflexion autour de la définition de famille, et qui grâce à la délicatesse de la photographie (Kondo Ryuto) et de la musique (Hosono Haruomi) de drame réaliste se transforme en poésie.

Shoplifters (Une affaire de famille)
Japon – 2017 – 104 Min. – Drama
Réalisateur: Hirokazu Kore-eda
Acteur: Lily Franky, Sakura Andô, Mayu Matsuoka…
Cineworx

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