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samedi, avril 20, 2024
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Woody Allen signe « Wonder Wheel », attraction tragicomique au jeu d’acteur remarquable

Réalisateur prolifique, Woody Allen signe « Wonder Wheel », attraction tragicomique au jeu d’acteur remarquable renouant avec certains de ses films les plus réussis.


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oody Allen réalise des films comme d’autres écrivent des livres. Avec facilité et désinvolture. Mais non sans un certain talent. Aussi, depuis 1965, a-t-il réalisé pas moins de 50 long-métrages, soit une moyenne d’un film par année. Rare prolificité qu’on atténue volontiers en lui reprochant de tourner toujours le même film, éternelles variations sur le même thème. Mais voilà, il est des sujets dont Woody Allen s’empare mieux que personne. La tragédie, qu’il traite avec humour en détournant certains codes, les dilemmes de l’amour, ceux de « Hanna et ses sœurs » et « Match Point » pour ne citer qu’eux, les idéaux, qu’ils soient fantasmés comme dans « Midnight in Paris », ou bien déçus ou trahis comme dans « Le rêve de Cassandre » ou Blue Jasmine.

Après les roaring twenties à Paris et sur la côte d’Azur, le Hollywood des années 30, voici venir les années 50 à Coney Island, sa plage et son parc d’attractions aux charmes vieillissants.

Ginny (Kate Winslet) y vit avec son second mari, Humpty (Jim Belushi), et son fils d’un premier mariage, pyromane facétieux dont le goût prononcé pour le cinéma couplé à ses cheveux roux fonctionnent comme un clin d’œil à Woody Allen lui-même. Ancienne actrice aux ambitions déchues, serveuse par nécessité, Ginny désespère de son existence qui se résume à trimer pour des clopinettes, engueuler un fils qui fait feu de tout bois et surveiller la consommation d’alcool de son mari. Entre alors en scène Mickey, étudiant en art dramatique, surveillant de plage et séducteur à la petite semaine durant l’été. Après Jonathan Rhys-Meyers, Hugh Jackman et Javier Bardem, Justin Timberlake vient s’ajouter à la longue liste des tombeurs conscients de leurs charmes peuplant les films de Woody Allen de ces quinze dernières années, lorsque ce dernier cessa de s’attribuer les rôles de séducteur maladroit. Commence alors une romance dans laquelle Ginny s’élance à bras-le-corps, bouffée d’air à l’effet de jouvence qui fait renaître en elle le goût des planches et le désir d’ailleurs. Mais ce couple devient triangle à l’arrivée de Carolina, la fille de Humpty, femme faussement fatale qui fait involontairement tourner la tête des garçons.

À cet élément perturbateur aux atours engageants, Mickey ne restera pas insensible. Rien n’est simple et tout se complique encore plus lorsque les hommes de main du mari mafieux de Carolina, duquel elle s’est enfuie, viennent à ses trousses. Un amour qui part à vau-l’eau, un fils fasciné par les flammes, Humpty sur le point de reprendre la boisson quand sa femme est au bord de la crise de nerf, « Wonder Wheel » entretisse tous ces éléments de même qu’il manie le jeu du destin tragique avec humour et bagatelle.

Le film nimbe ses personnages d’une lumière orangée, comme crépusculaire, celui d’un lieu et d’une époque, les attractions foraines et populaires du New-York des fifties ainsi que les rêves d’une autre vie de Ginny. Porté par l’éclat de ses comédiens, une habitude chez Woody Allen, « Wonder Wheel » nous emporte dans son tour de manège, machine à rêve désuète dont les merveilles, pourtant perdurent.

Wonder wheel
USA   –   2017   –   Drama
Réalisateur: Woody Allen
Acteur: Kate Winslet, Justin Timberlake, Juno Temple, Jim Belushi
Frenetic Films
31.01.2018 au cinéma

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