Outre les grosses productions animées, de nombreuses autres sont proposées aux festivaliers-ières. Ainsi, « Space Cadet » et « Marcel et Monsieur Pagnol » me plurent davantage pour leur originalité et graphismes, qu’ « Olivia » et sa charge émotionnelle.
« Space Cadet »: L’histoire incroyable de Céleste et Robot. Lui a été spécialement construit pour s’occuper de la petite fille qui grandit et devint une jeune femme… Astronaute. Peu après son départ pour une durée indéterminée loin de la terre, Robot en ressentira cruellement son absence, sans perdre l’espoir de son retour. Mais cela tardera au point que la vieillesse de sa robotique créera des dommages irrémédiables… Pendant ce temps, Céleste fera de grandes et belles découvertes. Néanmoins, elle se retrouvera bloquée sur une planète face à des ennemis tout d’abord charmants, mais en fin de compte, assez redoutables.
Présenté en février dernier au festival de films de Berlin « Les Berlinales », l’animation réalisée par le reconnu DJ Canadien Kid Koala, de son vrai nom Eric Yick Keung San, s’avère plus surprenante, touchante et efficace qu’il ne paraît.
Ecrit par Mylène Chollet, dont il s’agit du 1re scénario pour un long-métrage, les thématiques sérieuses sur le fond, sont abordées de manières plus légères. Une certaine douceur se dégage également de « Space Cadet » grâce à ses différents dessins et teintes ajoutées.
S’adressant avant tout aux enfants, mais pas en bas âge car une partie des sujets abordés peuvent être complexes, cette réalisation soignée met également en avant l’amitié au-delà du temps, des apparences et dés éventuelles peurs liées à la haute technologie.
Son approche féministe plaira à un large public car il est davantage développé au niveau de l’ingéniosité, de l’intuition et de l’instinct de survie. Un récit futuriste magique, quelque peu épique et fort bien dessiné. Musicalement aussi, le travail demeure admirable et a un lien direct et pertinent avec la trame de l’animé.
« Marcel et Monsieur Pagnol »: Alors que le grand Marcel Pagnol vieillit, mais s’avère toujours autant apprécié par les Français-es pour son savoir-faire culturel, la Rédactrice en chef d’un magazine célèbre dans l’Hexagone, lui propose une commande : Ses mémoires. Qui incluront ses souvenirs et impressions de son enfance, de son arrivée à Paris ou de ses amours… Acceptant cette proposition spontanément, même s’il s’était retiré du milieu artistique et journalistique, Marcel se plongea malgré lui, à la rencontre de son enfant du passé, de son vécu durant la 2e Guerre Mondiale et bien plus encore.
Réalisée par Sylvain Chomet (« Les Triplettes de Belleville »), cette animation demeure davantage un biopic sur une partie de la vie du dramaturge, qu’une fiction ou une docufiction. Afin de la concrétiser, Nicolas Pagnol (le petit-fils) transmit beaucoup de documents, d’archives et de souvenirs en sa possession ou au travers d’échanges cordiaux et enrichissants, audit cinéaste.
Cependant, malgré cette bonne initiative et ces partages, 2 éléments sont regrettables au sein de cette réalisation. D’une part, le principe vocal français du Star Talent trop choisit et surtout, le thème musical final qui s’avère catastrophique, totalement inadapté et en a été moqué durant les séances en tout cas pendant le festival d’Annecy.
En effet, de nombreux-ses comédiens-rennes en doublage aurait pu être choisi-e-s et participer au projet vocal avec un travail encore plus soigné que par exemple, désigner un imitateur moins expérimenté dans les voix comme Thierry Garcia (« Les Tuche 3 »).
Outre cette situation, heureusement non liée à un travail avec de l’intelligence artificielle, l’arrangement musical final ne convient nullement à une telle animation. Même si Marcel Pagnol était avant-gardiste, cette composition ne cadre pas avec les ambiances de l’animation.
Néanmoins, ces éléments plus décevants n’enlèvent en rien la qualité et le très bon travail en amont, environ 4 ans au total, de « Marcel et Monsieur Pagnol ». Intéressant, historique et utile afin de ne pas, par exemple, oublier cet homme, cet animé lui rend de beaux hommages et laisse aux générations futures, la possibilité de mieux comprendre qui il fut.
« Olivia et le Tremblement de terre invisible »: Si Olivia et Tim ne s’entendent pas toujours comme sœur et frère, que leur quotidien n’est pas forcément rose dû au métier de leur maman et l’absence de leur papa, leur vie semble assez normale. Mais à 12 ans, l’aînée va vite comprendre et ressentir les soudains et violents changements familiaux. Leur pauvreté va augmenter et leur déménagement ébranlera intensément le trio. Heureusement, le voisinage s’avère bien différent qu’il ne paraît et un petit groupe haut en couleur et réactif, va se former autour des nouveaux-lles arrivant-e-s.
Si la production espagno-franco-helvético-belgo-chilienne d’ Irene Iborra Rizo paraissait intéressante et contient un soupçon de fantastique teinté de mystères, le fond du récit est totalement à l’opposé. Pire, de nombreux clichés sont utilisés au gré de l’histoire, même si au final, les jeunes ne percevront pas forcément de différences.
Long, lent, et ne s’intéressant pas suffisamment à certains personnages importants ou secondaires, certains stéréotypes soulignent même que tout policier, peut amener le malheur et davantage de problématiques. Enfin, le thème musical sur fond de rap, n’amène aucune positivité supplémentaire.
En définitive, « Olivia et le Tremblement de terre invisible » reste une œuvre animée manquant d’ambition, trop régionale et ne s’adressant pas aux plus jeunes de par sa négativité. Néanmoins, les adultes s’en sentiront plus concernés et l’élan de solidarité montré dans la fiction, peut donner un véritable espoir aux personnes et familles réellement dans ce besoin.
