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jeudi, avril 25, 2024
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« Crime de guerre » : Tuer pour rien au nom d’un pays

Laurent Billeter
Laurent Billeter
Le 7ème Art, pour moi c'est tout une histoire, Plus qu'une passion, qu'une grande occupation, D'Hollywood à Bollywood, De Michael Bay à Jean Marais, Je me complais dans ce milieu fabuleux.

Basé sur un documentaire éponyme réalisé par l’Américain Dan Krauss en 2013, « The Kill Team » ou « Crime de guerre » en français relate certains faits malsains commis par une troupe de soldats américains qui tuèrent inutilement des Afghans.


Andrew Briggman, dit Briggs, est aux anges… Son rêve va enfin se réaliser. Il a finalement a été sélectionné pour partir en Afghanistan afin de mener à bien certaines missions et sauver sa nation de la menace terroriste. Sur place, s’il réalise rapidement que le contrôle des civils s’avère répétitif et relativement sans danger, ses croyances vont d’abord être rudement mises à l’épreuve lorsqu’un de ses responsables disparaît brutalement. Secoué, il arrivera toutefois à rester stable émotionnellement. Quelques semaines plus tard un nouveau subordonné est envoyé à la troupe de Briggs. Un homme semblant dur et au cœur de pierre, mais juste. Au cours d’une mission de repérage permettant de déterminer davantage d’où proviennent des poseurs de bombes Afghans, Briggs devient le témoin indirect d’un civil tué de façon étrange. Après réflexion, il décida de mener une enquête qui changera à jamais sa confiance envers ses camarades de son régiment. Malheureusement, ses investigations se remarqueront quand même. Au point que ses coéquipiers vont lui jouer un sale tour…

Si ce scandale n’offensa pas le grand public en 2010, plusieurs médias relayèrent cette sordide affaire et ce, même en Europe. Car, et comme susmentionné au niveau du chapeau de cette critique, « Crime de guerre » est une transposition cinématographique se basant d’une part sur des faits réels, mais également sur un documentaire homonyme et datant de 2013. Néanmoins, expliquer en détails la version de 2013 reviendrait à dévoiler pratiquement l’entier de l’histoire de « Crime de guerre ». Cela peut donc être un désavantage quant au long-métrage.

S’il demeure difficile et comprendre les raisons qui ont poussé le cinéaste Dan Krauss (« Extremis ») à attendre autant longtemps pour mener à bien son adaptation, ce dernier assume totalement d’avoir fictionnalisé la mise en scène durant la période des tueries effectuées par la troupe. En fait et jusqu’à un certain point, le metteur en scène s’est interrogé sur les aspects émotionnels et mentaux du véritable soldat, tout en évitant de le questionner afin d’obtenir ces informations.

De ce fait, il décida de prendre quelques libertés à l’exemple du nombre de soldats concernés ou des noms de ces derniers. Evidemment, le lieu de tournage de « Crime de guerre » ne se fit pas en Afghanistan, mais plutôt en Espagne ou dans les Îles Canaries. Si les reconstitutions réelles ou totalement imaginées, sont plutôt réussies, malheureusement entre les décors et la distribution des rôles plutôt intéressantes, le long-métrage manque de dynamisme et ne met pas assez en avant le côté mystérieux de l’intrigue.

En fait, le principal point fort de « Crime de guerre » s’avère être le casting. Qu’il s’agisse de Nat Wolff (« Nos étoiles contraires »), d’Alexander Skarsgårard (« Séduis-moi si tu peux ») ou encore d’Adam Long (« Dunkerque »), leur performance et travail quant aux émotions à dégager face aux caméras, permettent de rendre la réalisation plus intéressante. Ainsi, l’approche du sentiment de patriotisme, militarisé en outre, demeure assez intense. Car la réalisation démontre que malgré un dévouement de cette manière, changé d’opinion tout en gardant ses convictions, peut créer de nombreux problèmes, mais libérer sa conscience d’un certain poids.

De plus, les rares et sympathiques scènes d’action démontrent d’une part, les possibles réelles difficultés des soldats au sein de tels pays (la chaleur, les attaques des insurgés, etc.), mais également les responsabilités morales et physiques pouvant les incomber. Le dilemme psychologique est d’ailleurs abordé et a davantage d’importance qu’il ne paraît.

En fin de compte, si « Crime de guerre » n’est pas le long-métrage des plus captivants, la fiction explique et expose des faits pouvant arrivés à n’importe quelle personne engagée dans le milieu militaire et soulève une question importante : jusqu’où aller si certaines limites morales sont dépassées de manière illégale ?

Pour connaître la réponse, le plus simple est de découvrir « Crime de guerre » en vidéo à la demande.

Crime de guerre
USA – 2019 – 107 Min.
Action – Drame – Thriller
Réalisateur: Dan Krauss
Casting: Nat Wolff, Alexander Skarsgård, Adam Long, Anna Francolini

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