Contrairement à d’autres réalisations françaises, le sujet brûlant traité au sein de cette fiction, s’avère totalement propre à la France et peut facilement déconcerter le public à l’étranger. Tout en restant dramatique et avec l’intensité nécessaire.

En ces temps troubles, les gilets jaunes frappent fort et sans respecter systématiquement, leur environnement et leurs idéologies de base. En évitant cependant, de s’engager dans la voie identique aux casseurs. Au gré de ce contexte tendu, la police, les renforts et l’IGPN, s’efforcent de montrer une image unie et réactive le plus justement possible. Mais rien n’est simple et la « police des polices » croule sous les dossiers et réclamations. A ce moment-là, Stéphanie Bertrand recevra Madame Joëlle Girard. Ses inquiétudes et angoisses liées à la santé de son fils, troubleront rapidement l’enquêtrice. Cette dernière s’investira davantage quant à ce dossier, le 137, et devra éclaircir cette situation complexe afin de déterminer pour quelles raisons Guillaume Girard vit cet enfer…
A peine 2 ans après le fait divers sordide, mais superbement filmé, qu’est « La Nuit du 12 », le cinéaste Dominik Moll revient sur le devant de la scène avec son nouveau long-métrage, « Dossier 137 ».
Si l’intrigue de cette fiction s’avère totalement imaginée, la plupart des affaires mentionnées ont réellement été exprimées, vécues et menées jusqu’aux enquêtes par la fameuse police des polices françaises.

En outre et grâce à de probables clauses de confidentialités signées, le metteur en scène précité a pu à titre exceptionnel, s’immerger au sein de l’Inspection Générale de la Police Nationale (soit IGPN). Ce, grâce à sa Directrice qui valida ce projet.
C’est donc en mélangeant la réalité et la fiction, que le projet commença à se concrétiser et à avancer. Ainsi et avec le soutien du scénariste de « Dossier 137 », Gilles Marchand (« Dans la forêt »), il fut rapidement décidé que le personnage féminin nommé « Stéphanie » resterait au cœur du récit.
Celle qui incarne ce personnage est Léa Drucker (« Le Tableau volé »). Son implication afin de crédibiliser son rôle se perçoit assez rapidement et par le biais de ses enquêtes avec ses collègues, la tension de cette réalisation augmente progressivement.

Si ses partenaires comédiens-iennes s’en sortent bien, qu’il s’agisse de celles et ceux à l’ « IGPN » fictive comme Jonathan Turnbull (« Revoir Paris »), c’est surtout l’un des seconds rôles qui peut marquer. En l’occurrence, le blessé « Guillaume Girard » interprété par Côme Perronnet dont il s’agit de son 1er rôle au cinéma.
Malheureusement, ses apparitions sont trop rares. Bien qu’il s’agisse certainement d’un choix scénaristique, il aurait probablement amené une profondeur supplémentaire quant à son vécu en qualité de témoin direct.
De plus, 2 nouveaux problèmes dénaturent ce film. D’une part, plusieurs dialogues donnent davantage l’impression d’avoir été récité au lieu de véritablement joué. La fluidité de ceux-ci manque parfois. De l’autre, le soutien apporté par la témoin demeure beaucoup trop rapide. Le pragmatisme de ce moment est ainsi estompé.

Intéressant, effrayant de réalisme et fort bien filmé, « Dossier 137 » n’arrive peut-être pas au bon moment dans les salles de cinéma. Car la phase « Gilets jaunes » demeure déjà relativement oubliée et les tensions actuelles peuvent en amener d’autres.
Enfin, « Dossier 137 » ne s’adresse pas à un large public francophone, mais cible avant tout les adultes en France du fait de ses problématiques abordées. Un choix également scénaristique, pouvant néanmoins amener un intérêt moins général quant au long-métrage.






Dossier 137
FRA – 2025
Drame
Durée: 1h55 min
Réalisateur: Dominik Moll
Avec: Léa Drucker, Guslagie Malanda, Mathilde Roehrich
Outnow
19.11.2025 au cinéma


