9.9 C
Munich
vendredi, mars 29, 2024
- Publicité -

« La Tour sombre » : la version qui n’aurait jamais dû exister

Laurent Billeter
Laurent Billeter
Le 7ème Art, pour moi c'est tout une histoire, Plus qu'une passion, qu'une grande occupation, D'Hollywood à Bollywood, De Michael Bay à Jean Marais, Je me complais dans ce milieu fabuleux.

En 2007, l’écrivain américain Stephen King vendit les droits de ses tomes « La Tour sombre » pour une adaptation cinématographique. C’est finalement 10 plus tard que le projet se concrétisa, mais ce laps de temps écoulé n’enlève rien au sentiment d’imperfections générales.


Jake Chambers est à priori un jeune garçon comme les autres. Pourtant, un destin mystérieux le lie et rapproche inexorablement de Roland Deschain, le dernier Pistolero. Mais aussi du mystérieux Walter O’Dim, communément appelé L’Homme en noir. Les forces du bien et du mal interagissent toujours plus souvent au niveau de plusieurs mondes soit afin de sauver la Tour sombre, soit dans le but de profiter de sa destruction. Jake va se retrouver pris au sein de cette bataille et en plus de la comprendre, il devra tout faire pour tenter de sauver ces mondes avec Roland.

Bien des inspirations ont aidé le grand écrivain Stephen King pour son écriture des 8 tomes de « La Tour sombre ». À commencer avec Robert Browning et son poème datant de 1855 « Le Chevalier Roland S’En Vint à La Tour Noire ». Ainsi que les œuvres de J.R.R. Tolkien et le film culte qu’est « Le Bon, La brute et le truand ». Ainsi, à sa manière et insu à l’époque, l’acteur Clint Eastwood devint donc un personnage central au sein desdits romans. De plus, les 8 livres, le dernier ayant été édité en 2012, mélangent beaucoup de genres littéraires comme le western, l’horreur et la science-fiction. Ils sont tous très riches, fascinants et permettent de s’immerger rapidement dans des univers très différents. En résumé, de véritables chefs-d’œuvre.

Malheureusement, la transposition cinématographique n’a pas du tout suivi le rythme, les subtilités et les ambiances inédites des livres. La première différence se perçoit au niveau de la communication, de la stratégie mercatique du film. Car dès le départ, la production n’a pas explicitement présenté leur ligne de conduite par rapport à cette fiction. Était-elle un reboot ? Se basaient-ils fidèlement aux romans ? Faisaient-ils une adaptation plus ou moins libre ? Rien n’a jamais été vraiment clair. Mais ces imprécisions ne sont pas les seuls problèmes puisque même le casting, les effets spéciaux et la musique n’arrivent pas à relever le niveau du long-métrage.

Le second fait étrange est en rapport avec le héros « Roland de Gilead» qui ne ressemble pas du tout à Clint Eastwood dans la réalisation. Un choix radicalement différent et très discutable par rapport à la trame des tomes. Malgré le bon choix d’acteur avec Idris Elba Thor Ragnarok ») en tête d’affiche, il n’arrive pas à avoir le même caractère et charisme que le « Roland » des romans. En résumé, cette version de « La Tour sombre » reste catastrophique et trop librement adaptée. Peut-être est-ce dû à la validation du maître de l’horreur, qui comme cela a souvent déjà été prouvé lorsqu’il apprécie une telle initiative, elle se termine souvent en échec aux yeux du grand public.

Un unique point positif se remarque entre les tomes et le film : le respect des dialogues. En effet, pour tous les principaux personnages, leurs phrasés et intonations sont étonnement bien joués. Les connaisseurs-euses des romans apprécieront quelque peu cette volonté honorée. Malgré tout, ils se sentiront vite découragés par la suite.

Car finalement, l’ennui se ressent très vite en visionnant « La Tour sombre ». Aucun moment de suspens, pas un seul instant de stress ou d’irréalité permettant au public de réellement voyager. Les textes manquent de panache. Tout comme le casting donnant l’impression de ne guère avoir cru à la transposition. Les bonus sont effectivement en bonne quantité, mais ils ne durent qu’une dizaine de minutes maximum chacun.

Quoiqu’il en soit, cette réalisation s’adresse à un large public, car les scènes de violence ne sont guère choquantes. Elle permet un tout petit peu de s’initier aux mondes du « Pistolero » et aux œuvres fantastiques de Stephen King. Mais il est impossible de comprendre l’entier des (més) aventures et croisements des protagonistes avec un long-métrage tellement simplifié.

La tour sombre
(The Dark Tower)
US – 2017 – Fantasy
Réalisateur: Nikolaj Arcel
Acteur: Idris Elba, Matthew McConaughey
Rainbow

- Publicité -

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

- Publicité -