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LUFF 2017 : quand les nuits deviennent « Underground » à Lausanne.

Laurent Billeter
Laurent Billeter
Le 7ème Art, pour moi c'est tout une histoire, Plus qu'une passion, qu'une grande occupation, D'Hollywood à Bollywood, De Michael Bay à Jean Marais, Je me complais dans ce milieu fabuleux.

Le LUFF, Lausanne Underground Film and Music Festival, entame déjà son 3ème jour et le public est bien au rendez-vous. Cette 16ème édition promet richesses émotionnelles, surprises et films d’origine diverses et variées. Pour cette journée du 20 octobre 2017, j’ai eu le plaisir de découvrir un long-métrage portugais et grec.


The Forest of The Lost Souls de José Pedro Lopes

Ricardo et Carolina, un homme d’âge mur et une jeune femme, se rencontrent par hasard dans un lieu reculé et mystérieux où les plus désespérés mettent fin à leur vie : La Forêt des Ames Perdues. A priori, ces deux personnes souhaitent mourir sur place pour des raisons différentes. Suite à une décision commune, ils décident d’explorer quelque peu la forêt et reporte ainsi de quelques instants leur mort. Toutefois, les apparences sont trompeuses et la vérité éclatera d’une manière inattendue.

Filmé uniquement en noir et blanc, « The Forest of The Lost Souls » est un nouveau défi pour le réalisateur portugais José Pedro Lopes. Habitué aux court-métrages, presque 10 en pratiquement une décennie, il signe ici son tout premier long-métrage. Son investissement semble payer, car en plus de la diffusion au LUFF, « The Forest of the Lost Souls » a été distribué en avant-première mondiale au festival portugais Fantasporto.

Il est tout à fait compréhensible que son œuvre cinématographique remporte ce joli petit succès, car il change d’ambiances fréquemment et avec une belle subtilité. En plus d’être impressionnant et fascinant, « The Forest of The Lost Souls » se livre dans l’imprévisibilité quitte à chambouler le regard des spectateurs, mais sans jamais les perdre.

Intimiste, tout en frôlant le slasher, il est néanmoins regrettable que plusieurs séquences soient longues et sans intérêts. La scène de fin est aussi trop étirée et il aurait été certainement plus appréciable de ne pas autant filmer le mode de vie quotidien du personnage principal.

Cependant, et en plus de la belle performance dudit protagoniste, l’objectivité de la réalisation permet aux spectateurs de comprendre un peu mieux les décisions de personnes souhaitant mettre fin à leur vie. La compassion, l’écoute et l’entraide sont quelques sentiments mis en avant.

Le public qui découvrira « The Forest of Lost Souls » en salles ou lors de sa sortie DVD, savourera aussi la musique liant très bien les années 80 au film. Il est probable que les adultes saisissent mieux les nuances et ambiances de cette réalisation, notamment au travers des atmosphères enregistrées et filmées. Toujours est-il qu’il s’adresse à un public plutôt large, mais qui ne soit pas trop sensible envers les sujets encore tabous comme le suicide.

Morning Patrol de Nikos Nikolaidis

10 ans après le décès du réalisateur grec Nikos Nicolaidis, le LUFF a décidé de lui rendre hommage en sélectionnant 3 de ses films qui sont liés. Malheureusement, hormis « Morning Patrol » je ne pourrai exprimer mon avis quant aux 2 autres long-métrages n’ayant le temps de les visionner. Mais les organisateurs ont mis sur pied une belle déférence pour le cinéaste en invitant l’actrice principale de « Morning Patrol ».

Suite au succès de « Mad Max » dans les années 80, de nombreuses réalisations virent le jour en surfant sur cette vague post-apocalyptique. Ce fut le cas avec « Morning Patrol » jusqu’à un certain point. Car si Georges Miller avait assuré avec ses approches devenues grand public, ce n’est guère le cas avec Nikos Nicolaidis. Et ce, combien même son film frôla la nomination à Avoriaz en en 1987.

Si l’idée scénaristique semble être intéressante, la pratique l’est moins. À commencer par les décors qui sont plutôt banals. Pour avoir été tourné en Grèce, il aurait été plus pertinent d’envahir un lieu plus ou moins touristique et de le transformer en cité abandonnée. Effectivement, le manque de moyens peut être remis en cause, mais l’ingéniosité aurait pu primer. Les dialogues sont souvent mous et la plupart des acteurs-trices manquent aussi de dynamisme.

Cette réalisation a beau avoir un côté précurseur avec une actrice dans le rôle principal, l’ennui surpasse trop souvent l’envie de savoir ce qui lui adviendra. Les effets spéciaux donnent aussi fréquemment l’impression de « déjà-vu » au sein de fictions différentes. Dommage, car encore une fois, une habileté différente aurait permis à « Morning Patrol » d’être plus proche d’un film d’auteur. L’imagination d’un cinéaste est souvent débordante et ce même avec un petit budget.

Malgré tout, une certaine fascination s’en ressent avec « Morning Patrol ». Entre autres afin de savoir comment la protagoniste survivra et si elle parviendra à voir l’énorme étendue d’eau.

Mais il est clair que le public est ciblé. Avant tout pour celles et ceux aimant les films d’anticipation, mais aussi pour les personnes appréciant les histoires avant-gardistes avec une femme en premier rôle. Et même s’il n’est pas garanti que tout le monde apprécie « Morning Patrol », il mérite d’être découvert parce que l’actrice reste touchante, indépendante, humaine mais aussi très farouche et méfiante (à juste titre).

Morning Patrol
Réalisateur : Nikos Nikolaidis

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