Contrairement aux récents et futurs biopics basés, plus ou moins, sur le vécu des artistes dans le milieu musical, « Maria » retrace celle de la cantatrice durant ses derniers moments d’existence à Paris. Intime et touchant, ce film est l’occasion d’en savoir un peu plus sur l’incroyable « Callas ».
Maria se meurt intérieurement et extérieurement. Ses domestiques, Bruna et Ferruccio, le ressentent également. La réalité se mêle incroyablement vite et bien à son passé et ses souvenirs, permettant à La Callas de s’oublier. Qu’il s’agisse de la fin de ses concerts, de sa tentative de remonter sur scène ou, de moins réfléchir quant au moyen de vivre quelques années en sus. Ferruccio qui la connaît depuis si longtemps, se sent totalement perdu. Il n’arrive plus à aider son amie et patronne du mieux possible. Pire, le majordome craint de la retrouver morte à Paris ou dans leur somptueux et magnifique appartement. Bruna elle, essaie de soutenir de la meilleure des manières cet incroyable duo tant opposé. Mais elle aussi pressent une triste fin …
Si la nouvelle génération risque de moins connaître la très grande diva Maria Anna Cecilia Sofia Kalogeropoulos, plus connue sous le nom de Maria Callas, le nouveau long-métrage du cinéaste Chilien Pablo Larraín (« Spencer ») immerge le public au cœur d’une partie de sa vie avec douceur, réalisme et une certaine bienveillance, teintée de folie.
Pour ce faire, ledit réalisateur et son collègue Steven Knight (« A vif! ») ont d’une part, décidé de montrer uniquement les derniers moments de la cantatrice. De l’autre, ils se documentèrent principalement au travers des films personnels de la chanteuse lyrique ou de son ex-mari, Aristote Onassis.
La production se référença également par le biais des rares informations partagées par le domestique Ferruccio Mezzadri (joué par Pierfrancesco Favino « Le Comte de Monte-Cristo ») , toujours en vie et très discret. Ainsi, l’homme n’a jamais écrit un livre ou vendu des anecdotes par rapport à son travail avec « La Callas », ce afin de s’enrichir par exemple.
Réussir à tourner un biopic partiel sur une si grande Dame reste incroyable, d’autant plus que le chef d’œuvre garde une part d’intimité et une certaine poésie au travers de l’incroyable prestance de la comédienne Angelina Jolie (« Les Éternels »).
Celle-ci s’est d’ailleurs pleinement investie en « Maria » et cela s’en ressent dès sa 1re scène en noir et blanc. Ses séquences s’avèrent authentiques, car le cinéaste Pablo Larraín désirait comme pour cette scène et d’autres dans ce format, les rendre réalistes.
L’intention était aussi de transporter les spectateurs-trices au travers des décennies vécues par la chanteuse. Ainsi, le Super 8 (mm), le 35 mm et le 16 mm au niveau des objectifs des caméras, furent utilisés à très bon escient, avec un rendu d’images incroyables et créant un retour d’antan exceptionnel.
Pour réussir à parfaitement recréer les environnements de la fin de la vie de la cantatrice, la production choisit de trouver un logement ressemblant du mieux possible à celui où elle vécut avec ses 2 employé-e-s.
Bien qu’il s’agisse de Paris dans la réalité, cela fut impossible de tourner à l’Avenue Georges Mandel pour des raisons logistiques et parce que l’appartement en question est occupé par d’autres personnes depuis longtemps.
L’équipe technique décida donc, de s’installer à Budapest. Car une partie des quartiers de la ville, ressemblent à Paris. Ils ont adapté quelques décors extérieurs et construits un d’intérieur approprié pour l’ajout des caméras et d’autres aspects permettant à la magie du cinéma d’opérer.
Vocalement, Angelina Jolie a beaucoup travaillé et cela se perçoit assez vite. Selon l’équipe de la post-production, sa voix aurait été mêlée à celle de Maria Anna Cecilia Sofia Kalogeropoulos dans les hautes notes afin de créer l’harmonie recherchée.
Ainsi, son investissement pour ce rôle dramatique amène une plus-value indéniable par rapport à « Maria ». Ses 6 mois de cours afin d’apprendre un minimum d’italien et surtout, le chant et l’opéra, lui permirent d’incarner « La Callas » admirablement.
S’adressant à un large public, même à la nouvelle génération qui doit connaître très peu la femme et la chanteuse, « Maria » permet aux spectateurs-trices de vivre un dernier instant avec elle, de se laisser envahir et porter par la magie de l’opéra.
En définitive, un excellent biopic méritant son succès.
Maria
USA – CHI – ITA – ALL – 2024
Durée: 2h03 min
Biopic, Drame
Réalisateur: Pablo Larraín
Avec: Angelina Jolie, Pierfrancesco Favino, Alba Rohrwacher, Haluk Bilginer, Valeria Giolino, Vincent Macaigne
Pathé Films Switzerland
05.02.2025 au cinéma