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samedi, avril 20, 2024
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« Tinou » : paradis artificiels

Etienne Rey
Etienne Rey
Travailler pour une salle de cinéma, comme journaliste pour des médias ou organiser des événements pour le 7e art, ma vie a toujours été organisée autour de ma passion: le cinéma.

Cette adaptation, « Based On A True Dream », des mémoires de l’artiste zurichois Johannes Flütsch fait oublier ses maladresses par un côté sympathique, foutraque et poétique.


« Tinou » fait partie de ces films non exempts de défauts mais que, pour une raison ou l’autre, l’on aurait envie d’apprécier. De défendre en tout cas. Déjà parce que cette première œuvre de fiction du producteur fribourgeois Res Balzli (« Step Across The Border » de Nicolas Humbert et Werner Penzel) est en partie tournée dans les petits recoins sympathiques de notre chère capitale et que les trognes qu’on y croise pourrait bien ressembler au locataire d’en bas de chez soi. Comme les deux héros ordinaires de cette inoffensive fantaisie : Tinou et Aschi, voisins de comptoir et compagnons d’infortune. Le premier est en mode abstinence en attendant une greffe du foie alors que l’autre picole pour oublier un destin merdique. Mais, alors qu’ils n’y croyaient plus vraiment, englués dans leur routine de piliers de bar, la vie va leur réserver quelques surprises. Et le film prend des allures de conte bohème… et des couleurs !

Pour sa deuxième partie sur un bateau en route pour l’Afrique, le réalisateur abandonne le noir et blanc qui accentuait la grisaille de la vie bernoise pour laisser la place à la couleur. Le procédé n’est pas nouveau mais fait preuve ici d’efficacité. L’opposition entre le monde réel et l’autre, fantasmé par l’esprit comateux de Tinou, fonctionne plutôt bien. Par contre, au niveau du scénario, cette deuxième partie, bien que lyrique et parsemée d’idées souvent naïves mais bien senties, fait office de remplissage. Le cinéaste sait clairement où aller, vers un final efficace et touchant, mais le récit manque de la consistance nécessaire à rythmer un long-métrage qui fait soudain du surplace. Un comble pour un film qui parle d’évasion !

Reste à saluer les performances des deux acteurs principaux, Roger Jendly et Gilles Tschudi qui s’en sortent très bien dans leur interprétation de deux Bernois bilingues. Ils sont d’ailleurs pour beaucoup dans le capital sympathie qu’on accorde volontiers à cette œuvre, certes bancale mais émouvante malgré tout.

Tinou De Res Balzli

Tinou
De Res Balzli
Avec Roger Jendly, Gilles Tschudi, Amélie Chérubin-Soulières, Sabine Timoteo
Xenix Film
Sortie le 29/06

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