Laura (Isild Le Besco) meurt à la suite d’une maladie. Elle laisse derrière elle son mari David (Romain Duris) et sa meilleure amie Claire (Anaïs Demoustier). Celle- ci apprend alors que l’époux veuf aime se travestir, une envie qui a pris davantage d’ampleur depuis le décès de sa femme. D’abord déroutée en le surprenant ainsi, elle va rapidement se sentir complice de son secret et l’accompagner dans sa redécouverte de lui-même. « Une nouvelle amie » est un film dont le sérieux propre au drame psychologique est contrebalancé dans sa première partie par une propension à des éclats de légèreté et d’humour. Si la renaissance de David dans cette apparence de femme se fait surtout dans la difficulté de l’assumer totalement et de le faire accepter par les autres, son plaisir à habiter ainsi une nouvelle façon d’être, à s’approprier les codes de la féminité fait aussi naître chez Claire une connivence amusée. L’essentiel du film reste toutefois teinté d’une atmosphère un peu étrange, assez pesante, comme s’il portait en son sein le poids de ce secret difficilement avouable, qui chamboule l’identité mais aussi les désirs de ces deux personnages. L’opinion de Claire face à la métamorphose de David est instable et elle oscillera tout au long du récit entre acceptation bienveillante et rejet radical, maintenant une tension sinueuse jusqu’à son dénouement final. Mais le film trouve sa limite ici-même, dans son usage un peu superficiel de la versatilité de Claire comme prétexte à des nœuds dramatiques répétés et dans le dépliement un peu scolaire de son intrigue. La mise en scène au classicisme plutôt fade et les dialogues assez convenus ajoutent également au sentiment tenace d’avoir affaire ici à un film trop artificiel pour être réellement touchant.
Une Nouvelle amie
De François Ozon
Avec Romain Duris et Anaïs Demoustier
Filmcoopi
Sortie le 12/11
[Arnaud Mittempergher]