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jeudi, décembre 5, 2024
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« 1917 » : Un messager déterminé, mais quelque peu décevant

Laurent Billeter
Laurent Billeter
Le 7ème Art, pour moi c'est tout une histoire, Plus qu'une passion, qu'une grande occupation, D'Hollywood à Bollywood, De Michael Bay à Jean Marais, Je me complais dans ce milieu fabuleux.

4 ans après sa double incursion dans le monde de l’espionnage avec « James Bond », Sam Mendes présente une fiction très différente, plus intimiste et bouleversante. Malheureusement, elle est un peu longue et comporte aussi des faux raccords flagrants.


En pleine Première Guerre Mondiale, Schofield et Blake se voient durant une de leur rare et courte pause, assigner d’une mission. Pensant qu’il s’agira d’une action toute simple, comme ramener davantage de provision des réserves, ils vont pourtant rapidement déchanter en réalisant qu’ils ont été choisis dans un but bien précis : sauver des milliers de soldats anglais dans un délai très court, dont le frère de Blake. En outre, ils doivent franchir les lignes ennemies afin de rattraper leurs camarades déjà loin du campement. De nombreux dangers les attendent… Pourront-ils vraiment survivre au carnage qui fit plus de 18 millions de morts ?

Pour la première fois depuis le début de sa carrière dans le 7ème Art, le metteur en scène britannique Sam Mendes scénarise une œuvre cinématographique intimiste et personnelle : « 1917 ». Se basant tout d’abord sur le vécu de son grand-père Alfred Mendes pendant son engagement de la Première Guerre, son petit-fils prit également quelques libertés au niveau de la création de certains personnages et lieux. Cependant, une partie des faits marquants sont réellement arrivés et marqueront sans nul doute le public car le long-métrage contient effectivement, plusieurs scènes bouleversantes, voire choquantes. En outre, les embûches sont nombreuses, souvent surprenantes et le public devra s’attendre à ressentir certains électrochocs impressionnants.

En effet, Sam Mendes a décidé de ne pas « faire dans la dentelle » pour la réalisation de son 8ème film. Car si ce n’est pas sa 1ère incursion cinématographique traitant de la guerre, c’était déjà le cas en 2005 avec le remarquable « Jarhead », il se ressent rapidement que « 1917 » demeure une fiction lui étant plus personnelle. Mais surtout, son long-métrage démontre clairement les atrocités de la Grande Guerre. Certes, chaque conflit en contient, néanmoins cette dernière fut l’une des plus marquantes parce que des millions de soldats perdirent la vie dans des conditions inhumaines.

Donc, avec l’aide de sa collègue scénariste Krysty Wilson-Cairns (« Penny Dreadful »), ils essayèrent d’être cru, justes et réalistes, sans pour autant se baser uniquement sur des faits réels. Ils choisirent également de nombreux plans en incluant des décors reconstitués ou déjà existants, mais majoritairement en extérieur. Les conditions de tournage furent aussi difficiles au niveau des comédiens qui suivirent un entraînement intensif afin d’être davantage crédibles par rapport à leur rôle respectif. A savoir qu’ils eurent beaucoup de peine à s’habituer à porter les bottines de l’époque (reconstituées pour le long-métrage) car les maintiens étaient très différents.

A propos du casting, des figurants aux rôles principaux en passant par les secondaires, leurs interprétations sont magistrales et bouleversantes. Qu’il s’agisse de Dean Charles-Chapman (« Tommen Lannister » dans la série mythique « Game of Thrones ») ou de son binôme Georges MacKay (« Pride »), l’alchimie entre eux fonctionne très bien et l’immersion au cours de leur périple s’en ressent dès les premières images. Autre plus-value de « 1917 », Sam Mendes a également réussi à éviter les codes des jeux vidéo tout en pensant au devoir moral du soldat envers son pays et ses camarades.

Mais si cette fiction demeure l’une des rare à exposer le sujet de la Grande Guerre, elle contient malheureusement des faux raccords trop flagrants pour éviter d’être mentionnés. En effet, lors d’une course-poursuite bluffante, le héros plonge dans une eau glacée afin de survivre. Quelques instants après, il en ressort, reprend et d’emblée sa marche tout en séchant quasiment instantanément. De ce fait, cela ne concorde pas au niveau la saison mentionnée au sein de la trame. En outre et avec tous les mouvements et problèmes que les protagonistes rencontrent, les messages qu’ils portent, devraient être davantage abîmés. 2 éléments regrettables qui cassent la logique et le côté méticuleux de la fiction.

Quoiqu’il en soit, « 1917 » est impressionnant, touchant, novateur pour certains plans extrêmement intenses. Une œuvre cinématographique marquante, efficace et qui sera appréciée par le public aimant les films de guerre, mais aussi par les spectateurs-trices curieux-euses de connaître plus précisément ce pan historique. Attention toutefois, car « 1917 » pourra choquer les enfants et les personnes très sensibles aux horreurs de la guerre.

Mais l’hommage rendu aux soldats de l’époque, aux Black Rattlers (bataillon « Serpents à sonnette noirs ») et à bien d’autres personnes, lieux et éléments, valent le détour et font que cet excellent film, s’apprécie largement.

1917
USA, UK   –   2019   –   War
Réalisateur: Sam Mendes
Acteur: Dean-Charles Chapman, George MacKay
Universal Pictures
15.01.2020 au cinéma

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