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vendredi, avril 19, 2024
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Baby Driver : un pied de nez aux grosses productions hollywoodiennes !

Baby, Ansel Elgort en jeune orphelin à la gueule d’ange, toujours les écouteurs aux oreilles, est enrôlé bien malgré lui comme chauffeur pour des braqueurs de banque. Depuis qu’il l’a rencontrée, Baby ne rêve que d’une chose, partir loin sur les routes avec la fille qu’il aime. Mais alors qu’il se prépare à faire son dernier casse avant d’être enfin libéré de ses obligations envers son patron mafieux, les choses tournent mal.


Alors que le titre et le synopsis du film annoncent celui-ci comme un énième Fast and Furious dans le paysage des grosses productions hollywoodiennes, Baby Driver surprend, et ce, dès les premières scènes. Que ce soit au volant d’une voiture fuyant la scène de crime à grands coups de dérapages contrôlés, ou trottinant dans la rue pour apporter des cafés à toute la bande de tarés braqueurs de banques, Baby, flanqué de ces éternels écouteurs, donne le ton et la cadence aux événements : la musique qu’il écoute, soigneusement choisie pour chaque occasion, n’est autre que celle qui non seulement crée l’atmosphère du film, mais aussi et surtout rythme chacune des actions qui s’y déroulent. De plus, les personnages, allant du couple cliché à la Bonnie & Clide au patron loufoque campé par Kevin Spacey, donnent un côté comique à la réalisation, sans jamais être ridicule, qui flirte avec la brutalité dont fait montre le milieu du crime organisé. On voit ici les influences du maître Tarantino. Ainsi, de l’étiquette de comédie d’action, le nouveau long-métrage d’Edgar Wright, prend des airs de musical rock’n roll et de western qui lui vont bien.

Introduire et appliquer soigneusement à la lettre un concept déconcertant (et entraînant) calquer le rythme de la narration des événements sur celui de la musique écoutée par le protagoniste – voilà sur quoi semble reposer toute la force et l’identité de Baby Driver. Ne serait-ce là que la seule portée de son propos, le film s’apparenterait à un exercice de style qui, bien que donnant une véritable leçon de réalisation et soufflant un vent de fraîcheur sur l’horizon des sorties DVD BLU-RAY, ne suffisent pas à donner à l’œuvre une véritable substance. Mais en réalité, le film en dit plus qu’il n’y paraît au premier regard. En imposant son propre code dans un film montré comme une caricature des produits des gros studios américains, Edgar Wright ne fait pas que sortir des sentiers battus, mais livre une véritable critique du milieu difficile et entravant qu’est l’industrie hollywoodienne. À l’image de Baby avec qui il partage de nombreux points communs (entre autre mélomanie et acouphène), Edgar Wright est un jeune rêveur qui ne cherche qu’à donner vie à ses aspirations, mais qui est pris malgré lui dans les filets d’un milieu qui l’en empêche.

Évincer dernièrement des commandes de Ant-Man, produit de la très rentable écurie Marvel, le jeune réalisateur en garde un goût amer en bouche. L’industrie hollywoodienne, bien connue pour être un milieu brutal, tend plus à brider le génie créatif des réalisateurs en leur imposant ses propres codes immuables plutôt qu’à le laisser librement s’exprimer. Edgar Wright ne l’entend pas ainsi. À travers, son Baby Driver, le jeune mais talentueux réalisateur nous fait passer un message : il renonce à jouer dans la cour des grands si cela implique de devoir se limiter aux codes imposés par le milieu, pour préférer des productions plus modestes, mais où il pourra mener la danse tel un chef d’orchestre, donnant libre cours à son génie et proposant ses propres codes.

Baby Driver
De Edgar Wright
Avec Ansel Elgort, Kevin Spacey, Lily James et Jamie Foxx
Rainbow

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