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samedi, avril 20, 2024
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Beau Is Afraid en plus d’être écorché et de traverser de trop longues vies

Laurent Billeter
Laurent Billeter
Le 7ème Art, pour moi c'est tout une histoire, Plus qu'une passion, qu'une grande occupation, D'Hollywood à Bollywood, De Michael Bay à Jean Marais, Je me complais dans ce milieu fabuleux.

Basé sur un court-métrage au nom éponyme et filmé en 2011, la version cinématographique d’Ari Aster interpelle, plonge le public au sein de mondes très particuliers, mais risque fortement, de ne pas plaire à tout le monde. Car il reste brouillon et interminable.


Pour Beau, les journées se ressemblent à peu près dans la mégapole où il vit. Entre ses rendez-vous chez son psy, les bizarreries de son quartier ou encore, ses étranges voisins, la folie du quotidien ne l’interpelle presque plus. Mais alors qu’il s’apprête à rejoindre sa maman quelques jours, presque sous son nez, un-e inconnu-e volera sa valise et ses clés d’appartement. Horrifié, et angoissé de base, il va se terrer chez lui. A partir de cette décision, Beau va vivre d’incroyables, effroyables et souvent, tristes aventures. De l’invasion des araignées, en passant par le brutal décès de sa maman et de sa demi-captivité suite à un accident, rien ne va se passer comme prévu. Pire, il va mélanger la réalité à ses souvenirs, ses impressions. Et si ce n’était pas le cas ? Si finalement, ce groupe de personnes vivant au sein de ces bois et ce jugement final sur l’eau, étaient véridiques ? Beau se sent réellement apeuré…

C’est donc en 2011 que les mésaventures de « Beau » commencèrent et déjà à l’époque, avec les inspirations du cinéaste Américain, Ari Aster. Ce court-métrage deviendra au travers de son grand frère le long-métrage, un extrait implanté dans l’histoire de 2023. Néanmoins et sauf s’il a été vu sur internet, il s’avère impossible à déterminer lequel provient du point de départ.

Quoiqu’il en soit et après les 2 grands succès dudit scénariste et metteur en scène, soit « Hérédité » et « Midsommar », « Beau Is Afraid » risque fortement de ne pas créer le même engouement auprès des spectateurs-trices.

Tout d’abord, à cause de sa longueur, soit 3h00 d’histoires. En outre, la trame ne contient pas un fil rouge, mais plusieurs. Présentée comme les pérégrinations de « Beau » qui est intensément joué par Joaquin Phoenix (« Joker »), ses voyages déstabilisent, déconcertent et perdent très souvent le public.

De plus, de nombreuses scènes auraient pu être coupées et abordent plusieurs sujets pouvant créer un désintérêt quant à la réalisation. A l’exemple de celles se déroulant en forêt, trop développées, détaillées et qui n’ont même pas forcément leur place au sein de « Beau Is Afraid ».

L’absence de musique rend l’œuvre cinématographique plus monotone également et ce, malgré le travail du compositeur Bobby Krlic (« Triple 9 »). Cependant, les décors naturels et recrées et le jeu d’acteurs-trices, amènent une intensité, efficacité et réalisme indéniable par rapport à la fiction.

Effectivement, au gré des différents déplacements de « Beau » et des personnages secondaires l’accompagnant, les arrière-plans varient et s’adaptent à chacune des situations vécues. D’où l’accentuation de certains bruitages qui augmentent les sensations sonores maniées avec intelligence.

Si comme précité Joaquin Phoenix endosse très bien le rôle central, ses collègues comédiennes et comédiens, interprètent leur protagoniste respectif de la même manière. A commencer par la maman de « Beau », Patti LuPone (« Last Christmas ») qui incarne une belle palette d’émotions contradictoires.

Cette dernière de surcroît et comme d’autres, démontre durant de nombreuses séquences, qu’un jugement ne se fait pas forcément d’une manière catégorique, qu’une opinion et les sentiments en rapport, peuvent changer spontanément et parfois, irrémédiablement…

Néanmoins, « Beau Is Afraid » risque fortement de ne pas convaincre un large public pour les raisons évoquées, son manque de dynamisme, sa complexité et sa durée. En outre, son léger côté horrifique déstabilise et rend le long-métrage, encore plus difficile à suivre et à comprendre.

Reste que la maison montrée au sein de la trame de « Beau is Afraid », s’avère splendide et si elle existe véritablement, elle s’admire sous tous ses angles.

Beau Is Afraid
CA, FI, US – 2023
Durée: 2h59 min – Comédie, Drame
Réalisateur: Ari Aster
Avc: Joaquin Phoenix, Parker Posey, Amy Ryan, Richard Kind, Nathan Lane, Zoe Lister-Jones, Michael Gandolfini, Patti LuPone,
Ascot Elite
26.04.2023 au cinéma

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