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vendredi, avril 19, 2024
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Belle, jusqu’où va l’image de soi

Qui sont vraiment "Suzu" et "Shinobu" ?

Laurent Billeter
Laurent Billeter
Le 7ème Art, pour moi c'est tout une histoire, Plus qu'une passion, qu'une grande occupation, D'Hollywood à Bollywood, De Michael Bay à Jean Marais, Je me complais dans ce milieu fabuleux.

Si les studios japonais « Chizu » n’ont pas la réputation des « Ghibli » en Occident, un peu plus de 10 après leur création, entre « Miraï ma petite sœur » ou « Le Garçon et la Bête », le succès est toujours au rendez-vous. Et avec « Belle », cela sera tout autant le cas.


Suzu vit au Japon dans une petite ville où elle a l’impression d’être coincée et de ne pouvoir évoluer pendant son adolescence. Son seul moyen de s’évader, comme des milliards d’autres personnes, c’est de se connecter quotidiennement au monde virtuel nommé U. Une application où l’interconnexion est instantanée, à la fois réaliste et très liée à l’imaginaire. Ainsi, quand elle entre dans ce monde, Suzu devient Bellè (Belle), une charmante chanteuse. Un jour, durant l’un de ses concerts, la jeune femme va s’interrompre et se sentir choquée face à une créature monstrueuse, inhumaine. Car une fois à l’intérieur d’U, les formes varient et n’importe qui peut devenir quelqu’un d’autre ou… n’importe quoi. Etrangement, mais en suivant son instinct, Bellè tentera le tout pour le tout afin de retrouver cette mystérieuse bête. Jonglant entre les 2 mondes, Suzu/Bellè va se dépasser et se transformer, tout la cherchant. Finalement, sa découverte lui fera ressentir d’autres sentiments inattendus à l’exemple de sa révolte et de son indignation.

« Chizu », ou carte (du monde) en français, est devenu en une dizaine d’années, un studio de référence par rapport aux animations japonaises également distribuées à l’étranger, à l’exemple de celles mentionnées dans le chapeau.

« Belle », ou « Bellè » avec l’intonation japonaise, a été réalisée par le Japonais Mamoru Hosada. Un homme probablement méticuleux et surtout polyvalent. Car en plus de sa casquette de cinéaste, il demeure aussi le responsable dudit studio installé dans un des quartiers de Tokyo.

Si « Belle », ou « Ryû to sobakasu no hime » soit « Le Dragon et la Princesse aux Tâches de Rousseur » avec le titre japonais et la véritable traduction française, se base sur le conte de la Belle et la Bête, la modernité de cette version se mélange très bien au côté romanesque de l’adolescente devenant une héroïne malgré elle.

Par rapport aux différents doublages, qu’il s’agisse de ceux en version originale japonaise, de ceux en anglais ou en français, il s’avère certain que la meilleure adaptation reste celle faite au pays du Soleil Levant.

En effet, la plupart des intonations, accents et accentuations japonaises sont souvent difficiles à redoubler dans d’autres langues. Cependant, pour les spectateurs-trices préférant découvrir « Belle » dans leur langue maternelle, cette nuance s’appréciera. Néanmoins, cet aspect en devient regrettable parce que l’histoire de « Belle » perd de son charme

Si la distribution de cette magnifique œuvre cinématographique en Suisse romande peut surprendre, tout en étant une bonne nouvelle, c’est grâce à sa diffusion au « Festival de Cannes 2021 ». Ce genre de situations favorise l’achat de l’animation par les distributeurs et donc, cela permet une grande couverture et transmission au seins des millions de salles obscures européennes.

Contrairement à l’impression que « Belle » pourrait donner, elle ne s’adresse pas aux enfants. Outre certaines séquences violentes, le récit peut s’avérer complexe pour les plus jeunes et l’utilisation d’internet n’est de loin pas la meilleure et seule solution par rapport à leur épanouissement. Comme le montre bien la trame de « Belle ».

Une intention voulue par Mamoru Hosada qui démontre les bienfaits et les problèmes de la toile, des applications et de l’interconnectivité. Et comme il le disait lui-même : « Internet est en constante évolution et depuis quelque temps, ma vie s’est radicalement améliorée grâce à ce système et je sens que je me suis un peu plus rapproché de l’idée du futur que je me faisais il y a 10 ans ».

En définitive, si « Belle » n’est pas une ode au virtuel, entre les magnifiques chansons et mélodies notamment francisées par Louane Emera (« Nos Patriotes ») et Cécil Corbel, son histoire touchante, féministe, efficace, ou encore, l’univers si particulier de « U », il demeure certain que cette animation japonaise ravira les connaisseurs-euses, comme les amateurs-trices de ce genre.

Belle
Japon – 2021
Durée: 2h02 min
Animation, Aventure, Drame
Réalisateur: Mamoru Hosoda
Casting: Kaho Nakamura, Ryô Narita, Shôta Sometani,
Tina Tamashiro, Lilas Ikuta, Ryôko Moriyama
Filmcoopi
26.01.2022 au cinéma

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