7.5 C
Munich
mardi, mars 19, 2024
- Publicité -

« Douleur et gloire »: souffrances et joies d’un réalisateur en fin de carrière

Morgana Zanetta
Morgana Zanetta
Ayant une grande passion pour le milieu culturel-artistique, de la bande dessinée au cinéma en passant par la musique, je voulais m’investir dans la diffusion de ce savoir. Je suis actuellement étudiante à l’Université de Lausanne en Master de cinéma et c’est depuis plusieurs années que le 7ème art enrichit mon quotidien, du visionnement de films à la participation aux événements culturels comme des festivals. Mais c’est surtout le champ de l’animation qui attire le plus mon attention, ses différentes techniques et les imaginaires merveilleux qu’elles arrivent à créer.

Pedro Almodóvar raconte des aspects de sa vie par le biais d’une comédie-dramatique « Douleur et gloire » qui a ému le public du Festival de Cannes, mais qui manque d’originalité.


Salvador Mallo (Antonio Banderas) est le protagoniste de « Douleur et gloire », le dernier film réalisé par Pedro Almodóvar. C’est l’histoire d’un réalisateur qui, suite à une série de problèmes physiques, cause de ses douleurs, ne peut plus tourner de film. Malgré tout, il repense aux moments de gloire de sa vie. Le récit est présenté par un traitement de la temporalité réussi par sa subtilité. En effet, les événements de l’enfance de Salvador, vécue à Paterna dans les années 1960, sont intercalés, avec des moments du présent, où Salvador rencontre un acteur qui a joué dans un de ses films, Alberto (Leonardo Sbaraglia). Le passage d’une temporalité à l’autre, se fait très délicatement et contribue à la construction du récit.

À côté de la souffrance physique, l’amour reste un des grands thèmes du film : la découverte de l’amour pendant l’enfance, l’amour qui lie Salvador à Federico (une vieille relation retrouvée), mais également l’amour envers sa mère Jacinta (Penélope Cruz), l’amour pour son travail et le cinéma. Passion qui unit Salvador et Pedro Almodóvar, au point qu’il serait envisageable de considérer le film en tant qu’autobiographique, bien que le réalisateur ait souligné à plusieurs reprises qu’une grande partie du film demeure une pure fiction. Il est important par ce fait de ne pas prendre le film à la lettre.

Autre point fort du film réside dans le jeu d’acteur d’Antonio Banderas, gagnant du prix pour la meilleure interprétation masculine au Festival de Cannes 2019. Comme témoigne son interprétation, pendant les films réalisés avec Pedro Almodóvar (La loi du désir, Femmes au bord de la crise de nerf, La piel que habito) l’acteur a tellement bien étudié le réalisateur dans les moindres détails, que dans certaines scènes, on a vraiment l’impression de voir Almodóvar à l’écran.

Cependant, le film ne se démarque pas par sa singularité, étant donné que l’histoire du cinéma est saturée de récits qui traitent d’auteurs en crise, de « Huit et demi » (Fellini, 1963) à « Adaptation » (Jonze, 2003), en passant par « Barton Fink » (Coen, 1991).

 

Dolor y gloria
ESP – 2019 – 113 Min. – Drama – de 14 ans
Réalisateur: Pedro Almodóvar
Acteur: Penélope Cruz, Antonio Banderas, Asier Etxeandia, Leonardo Sbaraglia, Nora Navas, Raúl Arévalo, Cecilia Roth, Julián López, Rosalía, Eva Martín
Pathé Films

- Publicité -
- Publicité -