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vendredi, avril 19, 2024
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« Les Baronnes », prennent les pleins pouvoirs !

Vincent Rohrer
Vincent Rohrer
« Je suis un passionné de cinéma depuis ma plus tendre enfance, et j’ai grandi avec les films de ma génération à savoir les années 80-90. Les films de Steven Spielberg et Joe Dante font parti de ces longs-métrages dit cultes et qui pour la grande majorité sont entrés au Panthéon de la pop culture. Ma passion pour le 7ème art est née grâce à ma maman et mon oncle qui m’ont fait découvrir des pépites sur grand écran. À côté de ça, j’apprécie énormément la nature et son « silence » cela me permet de me ressourcer. Dans un autre registre, j’adore photographier les couchers de soleil où que je sois. J’affectionne énormément les bords du lac et les couleurs célestes de fin de journée. »

« Les Baronnes », prennent les pleins pouvoirs du quartier new-yorkais, Hell’s Kitchen. Les hommes n’ont qu’à bien se tenir !


L’histoire ressemble à s’y méprendre à celle de « Widows » (2018), de Steve McQueen, mais, « Les Baronnes » d’Andrea Berloff, n’affiche jamais la même intensité ni la même virtuosité. Dans les deux cas, il est pourtant question d’épouses modèles forcées de prendre les armes et de passer ainsi de l’autre côté du miroir, celui du crime organisé.

Les visées féministes de McQueen apparaissaient plutôt minimalistes, ce qui n’est pas le cas de la scénariste de World Trade Center, d’Oliver Stone, qui signe ici son premier long métrage à titre de réalisatrice. S’inspirant d’une série de romans graphiques d’Ollie Masters et Ming Doyle, elle nous plonge ici dans le New York tumultueux des années 70.

Ces trois femmes habitent le quartier de Hell’s Kitchen, dominé par la mafia irlandaise, mais elles assistent, en retrait, aux magouilles de leurs époux. Ruby, Afro-Américaine, est à la fois dominée par un conjoint alpha et une belle-mère raciste. L’atmosphère s’avère encore plus violente chez Claire, qui ne compte plus les coups dans le ventre reçus de son mari. Seul Kathy semble filer le parfait amour auprès d’un homme un peu mollasson et de leurs deux enfants.

Ce tableau plus ou moins idyllique se transforme en cauchemar lorsque leurs hommes sont coffrés par la police, les épouses croyant recevoir une aide financière de leurs patrons pendant la durée d’enfermement de leurs conjoints. Devant leur manque éhonté de générosité, elles décident de prendre leur destin en main et d’offrir aux commerçants du quartier une véritable protection.

Un certain souci de réalisme esthétique donne aux « Baronnes » des allures de reconstitution historique, la photo de Maryse Alberti révèle le diamant brut qu’était le New York de cette époque, mais les personnages féminins nous rappellent constamment leurs véritables origines. Ils viennent moins des quartiers miteux de la ville que d’une bande dessinée où leur trajectoire relève souvent de la pensée magique, tendance superhéros.

Heureusement pour ces archétypes de la féminité triomphante, ces personnages sont défendus par de formidables actrices aux personnalités bien campées. Elles s’amusent à se transformer à la vitesse de l’éclair, passant de la soumission à l’insurrection le temps d’apprendre à manier une arme, de réduire un cadavre en morceaux ou de compter une liasse de billets de banque sans se tromper. En bref, on passe plutôt un agréable moment devant l’ascension de ces trois drôles de dames de Hell’s Kitchen.

Les Baronnes (The Kitchen)
USA   –   2019   –   Action
Réalisateur: Andrea Berloff
Acteur: Elisabeth Moss, Melissa McCarthy, Tiffany Haddish, Margo Martindale, Bill Camp, Brian d’Arcy James
Warner Bros
21.08.2019 au cinéma

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