Depuis les débuts du cinéma, les genres ont permis à l’industrie d’étiqueter les films et de délimiter des publics-cibles. Il existe cependant des œuvres qui, malgré des thématiques récurrentes, ne sont pas affiliées à un genre clairement défini. Avec cet ouvrage, Emmanuel Ethis et Damien Malinas reviennent sur l’un de ces courants particuliers, à savoir les films de campus.
Si les codes des westerns ou des comédies musicales sont connus de tous, ceux des films de campus restent flottants. Ethis et Malinas déclarent très justement qu’ils font partie d’un « genre invisible » : touchant de près ou de loin au milieu de l’université – ou plus largement à celui de l’apprentissage –, ces films n’appartiennent pas directement à un courant concret, mais parcourent une multitude de thématiques qui se marient avec d’autres genres dominants, ce qui rappelle la perméabilité des genres entre eux.
Richement illustré et documenté, le livre retrace en 130 pages la richesse de ces films, qui mettent en image des thématiques universelles. L’éveil adolescent, la quête existentielle ou la marginalisation ne sont qu’une petite portion des éléments mis en valeur par d’excellents films qui jalonnent l’histoire du cinéma. L’on peut rapidement citer « The Nutty Professor » (Lewis, 1963), « Carrie » (De Palma, 1976), « Elephant » (Van Sant, 2003), ou encore « The Social Network » (Fincher, 2010).
En s’y replongeant, Ethis et Malinas nous rappellent ce plaisir parfois douloureux que procure le cinéma en déterrant la nostalgie quasi instantanée que convoquent ces films.
Les films de campus : l’université au cinéma
D’Emmanuel Ethis et Damien Malinas
Armand Colin